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Moyen Orient et Monde - Conflit

Sous pression à Raqqa et Fallouja, l’EI avance dans la province d’Alep

Quelque 100 000 Syriens piégés par l'avancée des jihadistes vers la frontière turque ; la coalition a effectué 150 frappes.

Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ciblent des positions de l’EI au nord de Raqqa. Rodi Said/Reuters

La coalition internationale a intensifié ses frappes contre le groupe jihadiste État islamique (EI) dans la province de Raqqa en Syrie, où elle a mené 150 raids en trois jours en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes.
« Il y a eu une sérieuse intensification des frappes », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, parlant de 150 raids au total en appui à l'offensive lancée mardi dans le nord de la province de Raqqa par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Ils ont ciblé des positions de l'EI autour de Tal Abyad et Aïn Issa, les deux seules villes de la province de Raqqa qui échappent aux jihadistes et sont contrôlées par les forces kurdes.

400$ pour quitter Raqqa
Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre la capitale provinciale Raqqa, le plus important fief de l'EI en Syrie, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par l'EI, selon l'OSDH. Environ 300 000 personnes vivent dans la ville de Raqqa, où l'EI utilise les civils comme « boucliers humains » selon les FDS. « L'EI ne délivre pas de permis pour quitter la ville, même pas aux gens malades ou qui ont besoin d'être soignés ailleurs », a dit M. Abdel Rahmane. Quelques familles ont toutefois pu s'échapper et rejoindre la province d'Idleb (Nord-Ouest). Selon Abou Mohammad, un fondateur du groupe de militants « Raqqa is Being Slaughtered Silently », des habitants paient des passeurs 400 dollars par personne pour essayer de quitter la ville. L'organisation jihadiste a installé de nouveaux barrages militaires dans la ville et a renforcé ses lignes défensives plus au nord, selon ce groupe.
D'après l'OSDH, 31 jihadistes ont péri depuis le début de l'offensive arabo-kurde ainsi qu'un nombre indéterminé de combattants des FDS, dont la principale composante est la milice kurde armée des YPG.
Les FDS sont également soutenues au sol par des membres des forces spéciales américaines, dans un rôle « de conseil et d'assistance », selon le Pentagone. Ils ont été vus mercredi avec les combattants kurdes dans le village de Fatsa repris aux jihadistes dans le nord de la province de Raqqa.

Vers Aazaz et Marea
Malgré les offensives antijihadistes en Syrie et en Irak (où les jihadistes sont la cible d'une offensive menée par la coalition dans la région de Fallouja), à l'ouest de la province de Raqqa, dans celle d'Alep, l'EI progressait en direction des localités d'Aazaz et de Marea, proches de la frontière turque et tenues par les rebelles, selon des militants. Dans un communiqué hier, le groupe jihadiste affirme avoir lancé « une attaque surprise » et s'être emparé de plusieurs villages près de Aazaz.
Les jihadistes ont coupé une route-clé entre Aazaz et Marea, a indiqué depuis Aazaz Maamoun Khatib, qui tient une agence de presse proche de l'opposition. « C'est un désastre », a-t-il affirmé à l'AFP, précisant que quelque 15 000 personnes étaient maintenant assiégées à Marea. Cette avancée de l'EI menace des dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats et vivant des camps informels dans le secteur d'Aazaz alors que la frontière avec la Turquie est fermée depuis plusieurs mois. « Nous sommes terriblement inquiets pour environ 100 000 personnes prises au piège entre la frontière turque et les lignes de front », a indiqué Pablo Marco, responsable régional des opérations pour Médecins sans frontières.
Toujours dans la même province, des bombardements du régime contre des zones rebelles ont fait au moins 15 morts, selon des secouristes. Au moins deux personnes ont été tuées dans une attaque aux barils d'explosifs dans le district est de la ville d'Alep contrôlé par les rebelles. Neuf personnes ont péri dans des raids du régime dans la localité de Hraytane et quatre à Kafar Hamra.
Le sort des civils pris au piège des combats inquiète la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l'Onu devait notamment débattre hier du désastre humanitaire en Syrie où plus de 280 000 personnes ont été tuées et des millions jetées sur les routes depuis 2011.
En Irak voisin, les forces gouvernementales ont atteint, à partir de trois axes, trois ponts menant à Fallouja, à 50 de km à l'ouest de Bagdad, a déclaré le commandement irakien Abdelwahab al-Saadi. Mais elles ont rencontré « une résistance dans les banlieues et des affrontements ont lieu ». Le groupe jihadiste a recours « aux voitures piégées, aux attaques-suicide et aux tireurs embusqués ». La coalition a affirmé en soirée avoir tué le chef militaire de l'EI à Fallouja lors d'un raid aérien. De son côté, l'Onu a dénoncé les conditions dramatiques des quelque 50 000 civils dans Fallouja, où la « nourriture est rare et les médicaments sont épuisés ».
(Source : AFP)

La coalition internationale a intensifié ses frappes contre le groupe jihadiste État islamique (EI) dans la province de Raqqa en Syrie, où elle a mené 150 raids en trois jours en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes.« Il y a eu une sérieuse intensification des frappes », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel...

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