À bon entendeur, salut ! Je ne parle pas du célèbre café de la place Trocadéro à Paris. Carette, je l'ai rencontrée samedi dernier sur une plage de la région de Tyr. Au début, je l'ai prise pour un gros rocher. Noir, rond et luisant. Inerte. Étalée sur la plage, les yeux humides, le regard vide. Quand je me suis approchée, j'ai vu qu'il s'agissait d'une tortue échouée. Qu'elle ne fut ma tristesse de voir cette reine des mers dans un état aussi déplorable. La tortue Carette, Caretta Caretta de son nom scientifique, est l'une des deux seules espèces qui viennent se reproduire et pondre sur les côtes libanaises. Outre que ces reptiles pacifiques contribuent grandement au nettoyage des fonds marins, permettant un renouvellement et une harmonie de l'écosystème, elles se nourrissent entre autres de méduses et nous protègent ainsi de ces bestioles tentaculaires indésirables lors de nos baignades estivales. Victimes de la pollution qui ne cesse de croître, elles sont gravement menacées et leur nombre diminue d'année en année. Remarquez, on le sait déjà qu'elles sont en voie d'extinction. Et puis, on le sait aussi que les côtes libanaises sont extrêmement polluées. Que le taux de colibacilles démesuré présent dans les eaux du littoral rend la baignade extrêmement dangereuse pour la santé. Que le poisson pêché au large de chez nous n'est plus aussi salubre qu'autrefois et qu'il vaut mieux éviter d'en consommer. Et j'en passe. Mais, au pays du Cèdre, ce qui ne nous touche pas directement a souvent tendance à tomber dans l'oubli. Et puis, on a l'air d'avoir d'autres priorités, comme celle de se glorifier de l'élection d'un président libanais, non pas au Liban qui lui n'en a toujours pas, mais au Brésil. Grandiose. Aux amoureux du Liban. À ceux qui respectent sa culture et son héritage ; ses magnifiques paysages, sa faune et sa flore, et surtout à chacun d'entre nous qui est responsable autant que son prochain de la protection de ce merveilleux pays et de ses habitants, quels qu'ils soient. Ce n'est peut-être qu'une goutte d'eau dans notre belle mer Méditerranée, mais je me devais de soulever le sujet.
Sauvons Carette.
Caroline TORBEY
commentaires (5)
Pour pouvoir faire du meilleur dans ce bled, non pas pour les "incultes" mais surtout pour la Belle Carette !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 29, le 29 mai 2016