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Liban - Barrage de Janné

Mohammad Machnouk : Notre approche de l’affaire est écologique, pas politique

Le dossier sur ce projet controversé devrait être débattu la semaine prochaine en Conseil des ministres.

« Nous n'abordons pas la question du barrage de Janné sous un quelconque aspect politique et nous ne sommes pas dans une logique de complaisance envers la société civile ou une quelconque partie politique, nous traitons ce problème de manière purement écologique. » Tel est le message qu'a voulu transmettre le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk hier dans une conférence de presse pour une mise au point.
Ce barrage en construction à Janné, à Nahr Ibrahim, est au centre d'un grand débat entre défenseurs et détracteurs de ce projet de très grande ampleur, situé en pleine vallée d'Adonis. Les défenseurs du projet sont concentrés autour du ministère de l'Énergie et de l'Eau (le projet est financé par l'Office des eaux de Beyrouth), et mettent en avant l'intérêt de ce projet qui devrait alimenter en eau Jbeil mais aussi Beyrouth. Les détracteurs viennent de la société civile mais aussi de certaines forces politiques, qui s'appuient sur des études pour démontrer que l'ouvrage en ce lieu précis présente des risques majeurs, sismique et autre. Le débat a pris une tournure plus aigre depuis que l'abattage d'arbres et les travaux, en principe arrêtés, ont recommencé sur le site il y a quelques jours. Le sujet devait être abordé en Conseil des ministres hier mais il ne le sera finalement que la semaine prochaine.

Les points sur les « i »
C'est donc dans cette atmosphère tendue que le ministre de l'Environnement a voulu mettre les points sur les i. « La première fois que nous avons demandé au ministère de l'Énergie et de l'Eau de nous fournir une étude d'impact environnemental, c'était en 2013, raconte-t-il. La précédente était vieille de huit ans et très incomplète. Le ministère a accepté d'en faire une autre, la confiant au bureau d'études Gicome. L'une des principales conclusions de ce rapport était que ce projet ne tenait pas compte des mesures à prendre pour minimiser les risques, or c'est le premier ouvrage d'une telle ampleur au Liban. L'étude a mis en lumière les risques sur la biodiversité mais aussi sur les changements de courants fluviaux... Elle se termine par une recommandation de trouver des alternatives. »
M. Machnouk affirme donc avoir tout simplement respecté les conclusions de cette étude, qui lui a été fournie par la partie qui a commandé le barrage, quand il a demandé une suspension des travaux pour un examen plus approfondi, et quand il a recommandé au ministère de l'Énergie et de l'Eau de trouver des alternatives. « Je m'étonne de la réaction du ministre Arthur Nazarian qui s'est traduite par un refus et qui a prétexté, selon ses termes, s'être entendu "autrement" avec les auteurs de l'étude, a-t-il poursuivi. Comment peut-on s'entendre avec les auteurs de l'étude autrement qu'en leur commandant le document ? Si l'on veut décider des résultats d'une étude avant qu'elle ne soit établie, c'est une autre histoire... Et si le ministre m'envoie un document sans l'avoir consulté au préalable, c'est son affaire. »

Janné et le CNRS
M. Machnouk a également évoqué le rapport du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) sur le risque sismique d'un si grand ouvrage dans une zone traversée de plusieurs failles, notamment le risque d'effondrement pur et simple. Il a réitéré sa demande d'un arrêt total des travaux sur le site jusqu'à ce qu'une nouvelle décision soit prise en Conseil des ministres. Il a confirmé que le sujet sera abordé jeudi prochain.
En réponse à plusieurs questions sur la politisation du dossier par différentes parties intéressées (le Courant patriotique libre qui en fait son projet, le courant du Futur qui s'y oppose – sachant que le parti Kataëb le fait tout autant –, le député Walid Joumblatt qui a tweeté en faveur du projet...), le ministre a répété que son approche est purement environnementale et qu'il ne compte pas entrer dans les coulisses des disputes politiciennes à ce niveau. Il a estimé que les risques étaient réels et assez considérables pour ne pas laisser bâtir cet ouvrage sans en avoir étudié tous les aspects et alternatives.

« Nous n'abordons pas la question du barrage de Janné sous un quelconque aspect politique et nous ne sommes pas dans une logique de complaisance envers la société civile ou une quelconque partie politique, nous traitons ce problème de manière purement écologique. » Tel est le message qu'a voulu transmettre le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk hier dans une conférence de...

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