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À La Une - conflit

Les jihadistes de l'EI sous les bombes de la coalition en Syrie

Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre Raqqa, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par le groupe jihadiste.

Des membres des forces spéciales américaines ont été vus mercredi avec les combattants kurdes dans le village de Fatsa repris aux jihadistes dans le nord de la province de Raqqa. AFP / DELIL SOULEIMAN

La coalition internationale a intensifié ses frappes contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans la province de Raqqa en Syrie, où elle a mené 150 raids en trois jours en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes.

En appui à l'offensive lancée mardi dans le nord de la province de Raqqa (nord) par les Forces démocratiques syriennes (FDS), des avions de la coalition, principalement américains, ont intensifié leur bombardements des positions jihadistes.

"Il y a eu une sérieuse intensification des frappes", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, parlant de 150 raids au total. Ils ont ciblé des positions de l'EI autour de Tal Abyad et Aïn Issa, les deux seules villes de la province de Raqqa qui échappent au contrôle des jihadistes et sont contrôlées par les forces kurdes.

Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre la capitale provinciale Raqqa, le plus important fief de l'EI en Syrie, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par l'EI, selon l'OSDH.

 

(Repère : Cinq faits marquants sur Raqqa)

 

400 dollars pour sortir de Raqqa
Environ 300.000 personnes vivent dans la ville de Raqqa, où l'EI utilise les civils comme "boucliers humains" selon les FDS. "L'EI ne délivre pas de permis pour quitter la ville, même pas aux gens malades ou qui ont besoin d'être soignés ailleurs", a dit M. Abdel Rahmane. Quelques familles ont toutefois pu s'échapper et rejoindre la province d'Idleb, plus à l'ouest.

Selon Abou Mohammed, un fondateur du groupe de militants "Raqa is Being Slaughtered Silently", les habitants paient des passeurs 400 dollars par personne pour essayer de quitter la ville.
"Il n'y a personne qui s'aventure même dans les rues", a dit un autre militant du groupe, Hamoud al-Moussa. "Les gens ont peur d'une attaque féroce de l'aviation, que ce soit celle de la coalition, de la Russie ou du régime syrien", toutes impliquées dans le conflit.
L'organisation jihadiste a installé de nouveaux barrages militaires dans la ville et a renforcé ses lignes défensives plus au nord, selon le même groupe.

D'après l'OSDH, 31 jihadistes ont péri dans les combats depuis le début mardi de l'offensive arabo-kurde ainsi qu'un nombre indéterminé de combattants des FDS, dont la principale composante est la milice kurde armée des YPG.

 

(Lire aussi : Quels contrecoups aux attaques de Tartous et Jablé ?)

 

"Hypocrisie"
Les FDS sont également soutenues au sol par des membres des forces spéciales américaines, dans un rôle "de conseil et d'assistance" selon le Pentagone. Ils ont été vus mercredi avec les combattants kurdes dans le village de Fatsa repris aux jihadistes dans le nord de la province de Raqqa.
La Turquie a dénoncé vendredi l'"hypocrisie" des Etats-Unis, en évoquant la présence des soldats américains dont certains arboraient l'insigne des YPG, milice considérée comme "terroriste" par Ankara.

Dans la Syrie ravagée par une guerre aux fronts multiples, l'envoyé spécial de l'Onu Staffan de Mistura a averti que de nombreux civils "risquaient de mourir de faim" si de l'aide humanitaire ne leur parvenait pas rapidement. Le Conseil de sécurité doit se réunir à partir de 19h00 GMT pour évoquer la possibilité de parachuter de l'aide à des villes assiégées.

En Irak voisin, les forces gouvernementales poursuivaient leur assaut et ont atteint à partir de trois axes trois ponts menant à Fallouja, située à 50 de km à l'ouest de Bagdad, a déclaré le chef du commandement des opérations de la ville, Abdelwahab Al-Saadi.
Mais elles ont rencontré "une résistance de l'EI dans les banlieues et des affrontements ont lieu" a-t-il dit, en soulignant que le groupe jihadiste avait recours "aux voitures piégées, aux attaques suicide et aux tireurs embusqués".

Depuis dimanche, veille de l'assaut, seules 800 personnes sont parvenues à fuir des zones périphériques de Fallouja, une ville où vivent 50.000 habitants selon l'Onu, qui a dénoncé comme dramatiques leurs conditions de vie avec une "nourriture rare et des médicaments épuisés".

 

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