Les élections municipales au Liban ont suscité une réaction de vive satisfaction de la part du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et du Conseil de sécurité qui a publié mardi une déclaration à la presse sur le Liban. « C'est un premier pas pour aller de l'avant dans le calendrier fixé pour les prochaines élections législatives », ont souligné les membres du Conseil de sécurité. Les élections municipales sont « un témoignage d'un Liban durable, de tradition démocratique, et une preuve supplémentaire que le peuple libanais mérite d'être représenté à tous les niveaux, » a indiqué Farhan Haq à L'Orient-Le Jour. Le porte-parole de l'Onu a toutefois réitéré la « préoccupation » de Ban face à « l'incapacité persistante » des partis politiques libanais à élire un président de la République, un poste vacant depuis deux ans. « L'unité nationale et le statut du Liban resteront fragiles et incomplets aussi longtemps que la vacance de la présidence persistera », a-t-il insisté, rappelant ainsi la mise en garde de Ban Ki-moon lors de sa récente visite au pays du Cèdre. Le secrétaire général a réitéré son appel à tous les dirigeants libanais pour qu'ils « agissent de façon responsable afin d'élire un président sans délai, conformément à la Constitution du pays, », a poursuivi le porte-parole onusien.
Conseil de sécurité
La vacance présidentielle au Liban est aussi le sujet d'une « profonde préoccupation » du Conseil de sécurité de l'Onu. Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil de sécurité ont « réaffirmé » leur soutien à l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban. Ils ont souligné leur « profonde préoccupation » à la suite des deux ans de vacance présidentielle. Ils ont souligné « dans les termes les plus forts possibles leur préoccupation » face à cette vacance prolongée, qui a conduit à des blocages au sein du Conseil des ministres et a rendu le Parlement incapable de légiférer. Les membres du Conseil ont pris note de la vacance et de la paralysie politique qui en découle, « compromettant gravement la capacité » du Liban à faire face aux défis sécuritaires, économiques, sociaux et humanitaires croissants auxquels il est confronté.
Incapacité du Liban
Les membres du Conseil de sécurité ont aussi exprimé « leur profonde préoccupation » face à « l'incapacité répétée du Parlement à former un quorum et élire un président ». Ils ont réitéré leur « appel à tous les dirigeants libanais afin qu'ils agissent de manière responsable, avec leadership et flexibilité, et à convoquer d'urgence une session parlementaire et procéder à l'élection d'un président ». Ils ont « appelé » tous les dirigeants libanais à « adhérer à la Constitution du Liban », à l'accord de Taëf et au pacte national, et à placer la stabilité du Liban et les intérêts nationaux avant la politique partisane. Ils ont « exhorté » toutes les parties à faciliter le fonctionnement des institutions de l'État et la prestation des services publics. En outre, les membres du Conseil de sécurité ont « encouragé » toutes les parties à participer à la négociation d'un accord de compromis dans le but de mettre fin à la crise politique et institutionnelle au Liban.
Groupe international de soutien au Liban
Les membres du Conseil de sécurité ont aussi « félicité » le gouvernement du Liban pour la tenue, en temps opportun, des élections locales et ont, en outre, encouragé les autorités libanaises à aller de l'avant dans le calendrier fixé pour les prochaines élections législatives. Ils ont « exprimé » leur satisfaction pour le Groupe international de soutien au Liban (GISL) et ont exhorté ce dernier à poursuivre ses travaux en coordination avec le coordonnateur spécial pour rechercher des opportunités afin d'aider à relever les défis croissants pour la sécurité et la stabilité du Liban. Ils ont accueilli favorablement, à cet égard, la proposition faite par le président français, le 16 avril 2016 à Beyrouth, d'organiser une réunion ministérielle du Groupe de soutien international pour le Liban.
Dissociation
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur appel à toutes les parties libanaises à pratiquer la politique de dissociation du Liban et cesser toute implication dans la crise syrienne, conformément à leur engagement dans la déclaration ministérielle du gouvernement actuel et dans la déclaration de Baabda du 12 juin 2012. Ils ont en outre appelé tous les partenaires régionaux à prévenir les retombées des crises régionales au Liban, et la communauté internationale à soutenir la stabilité politique et économique du Liban, y compris par la poursuite de l'assistance. Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur intention de continuer à suivre l'évolution de la vacance présidentielle avec un sens particulier de l'urgence.
Enquête de la Finul
Par ailleurs, le porte-parole de l'Onu, Farhan Haq, a indiqué, lors d'un point de presse, que la Finul mène une enquête interne liée aux allégations de détournement de rations alimentaires destinées aux Casques bleus sur les marchés locaux. « Toutes les mesures appropriées ont été prises pour s'assurer que de telles allégations sont bien étudiées », a-t-il assuré. « Lorsque ces allégations ont été faites, la Finul a immédiatement lancé une enquête conformément aux règles et règlements établis par l'Onu, a-t-il ajouté. Il n'y a aucune indication, aucune preuve qui confirme la vente systématique de rations alimentaires sur les marchés locaux ou toute implication des contingents de la Finul. » « L'enquête est en cours d'examen », a-t-il souligné. « L'enquête est menée afin de vérifier les faits et les responsabilités individuelles, le cas échéant celle de l'Onu, afin de prendre les mesures appropriées s'il y a des preuves crédibles d'actes répréhensibles », a assuré le porte-parole de l'Onu.
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commentaires (3)
Enfin une "partie" bouge, sans pour autant que l’autre bouge….
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 03, le 27 mai 2016