Un Centre universitaire de soins psychologiques pour consolider la formation des étudiants à l’USJ

Inauguré en décembre 2015 au sein des locaux du Centre universitaire de santé familiale et communautaire (CUSFC) sur le campus des sciences médicales de l'USJ, ce centre universitaire de soins psychologiques est une initiative du Pr Myrna Gannagé, chef du département de psychologie à la FLSH de l'USJ.
L'objectif premier derrière la création de ce centre est de consolider la formation des étudiants, futurs psychologues et psychanalystes. « L'ouverture du centre de soins témoigne de l'importance que nous accordons à la formation pratique, aux stages et à la professionnalisation de nos étudiants. Ainsi, tout en leur dispensant les bases théoriques et fondamentales, nous nous assurons qu'ils vont pouvoir expérimenter, sur le terrain, la diversité des pratiques psychologiques », souligne le Pr Gannagé. Bien que ses étudiants en master 2 de psychologie soient amenés à effectuer plusieurs stages au cours de leur formation, le chef de département a remarqué qu'il y a souvent une défaillance au niveau de la pratique, et que les jeunes diplômés ne se sentent pas à l'aise sur le terrain. Elle réfléchit alors à un centre universitaire « qui leur donnera la possibilité de suivre les patients tout en étant guidés par des superviseurs ». Au centre de soins psychologiques de l'USJ, l'étudiant mène lui-même les entretiens avec ses patients. Il va devoir gérer tout seul sa séance, prendre des notes et faire des bilans qu'il va devoir montrer à son superviseur. « Pour chaque groupe de trois étudiants, nous avons désigné un superviseur. Après chaque séance, les étudiants vont pouvoir parler de ce qui s'est passé durant leurs consultations, évoquer les difficultés qu'ils ont rencontrées et bénéficier des conseils et de l'expérience de leurs enseignants », explique le Pr Myrna Gannagé.

De la théorie à la diversité des pratiques
Le travail de réflexion fait avec les superviseurs, tous enseignants à l'USJ, conduit les étudiants à développer leurs capacités d'analyse et à mesurer l'impact de leurs attitudes personnelles dans la relation clinique. « Plusieurs étudiants en master 2 de psychologie se rendent régulièrement au centre et sont satisfaits de cette nouvelle expérience. Les enseignants se réjouissent de constater l'utilité et la richesse de ce type de stage », note le chef de département de psychologie. Maria Azar et Nivine Geagea tirent toutes les deux un bilan positif de leur stage au centre et pensent, à l'unanimité, qu'il s'agit d'une expérience bien plus enrichissante qu'un stage classique. « Les mois passés au centre universitaire de soins psychologiques vont sans doute me donner plus d'assurance pour entrer dans le monde professionnel. En travaillant auprès d'un enfant et d'un adolescent, j'ai pu apprendre à réaliser un bilan psychologique et à rédiger un rapport d'évaluation psychologique », raconte Maria. « Le fait d'être livrés à nous-mêmes lors des séances nous rend responsables et nous permet d'expérimenter plus de choses en prenant des initiatives. Cela est très important pour pouvoir exercer plus tard », poursuit Nivine Geagea, qui a pu travailler auprès d'enfants en échec scolaire dont elle a dressé les bilans psychologiques.
Les jeunes femmes, supervisées par leur chef de département, apprécient le travail qui se fait dans les groupes de réflexion. Elles reconnaissent qu'elles ont besoin de ces échanges pour profiter de l'expérience de leur superviseur, discuter de la démarche qu'elles ont adoptée au cours de chacune des séances avec les patients et déceler leurs éventuelles erreurs. « Le fait d'être divisés en groupes rend l'échange encore plus intéressant, ajoute Maria Azar. Cela nous amène à poser plus de questions au superviseur et à écouter les témoignages de nos camarades. » Nivine Geagea remarque que son stage a développé en elle le sens de la citoyenneté : « Nous nous retrouvons souvent face à des familles et des patients défavorisés. Travailler auprès d'eux nous rend plus solidaires et plus sensibles aux problèmes de la population libanaise. » Il est à noter que l'USJ est la seule université au Liban dotée d'un centre de soins psychologiques. En plus donc de développer les compétences théoriques et pratiques des étudiants de psychologie, ce centre donne la possibilité aux plus démunis de bénéficier, grâce à des tarifs réduits, d'un suivi psychologique.