Russie : "la croissance ne reviendra pas d'elle même" (Poutine)

Le président russe, Vladimir Poutine, a averti mercredi que la reprise économique ne reviendrait pas d'elle même et que le pays devait identifier de "nouvelles sources de croissance" et se réformer pour éviter la stagnation, alors qu'une élection présidentielle se profile en 2018.

La Russie traverse actuellement sa deuxième année successive de récession en raison de la dégringolade des prix du pétrole et des sanctions occidentales dues à la crise ukrainienne. Des signes de stabilisation sont apparus ces dernières semaines mais les perspectives de croissance sont jugées très faibles.

"La dynamique actuelle montre que les réserves et les ressources qui faisaient aller notre économie de l'avant au début des années 2000 ne fonctionnent plus comme avant", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion consacrée à l'économie, selon le compte rendu du Kremlin, appelant à des "réformes structurelles".

"La croissance économique ne reviendra pas d'elle-même. Si nous ne trouvons pas de nouvelles sources de croissances, l'évolution du produit intérieur brut restera autour de zéro et nos possibilités dans le domaine social, de la Défense nationale et de la sécurité et d'autres se trouveront significativement limitées par rapport à ce dont nous avons besoin pour le développement du pays", a-t-il ajouté.

Le président russe s'exprimait lors d'une réunion de son Conseil économique, qui a pour mission de déterminer les orientations de la politique économique russe d'ici à 2025. Des politologues ont lié la réactivation de ce conseil, qui ne se réunissait plus ces dernières années, à la nécessité pour M. Poutine de mettre en place un programme économique à l'approche de la présidentielle, début 2018.

L'ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, respecté des milieux financiers et proche des libéraux, a été appelé à y siéger pour proposer des réformes destinées à redynamiser une économie en perte de vitesse avant même la crise ukrainienne.

Selon les médias russes, les réformes proposées par M. Koudrine visent à atteindre un taux de croissance de 4%, notamment en réduisant les dépenses budgétaires, en renforçant l'indépendance de la justice et en réhaussant l'âge de la retraite.