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Moyen Orient et Monde - Conflit social

Risque de paralysie en France, à trois semaines de l’Euro

Le personnel des terminaux pétroliers du Havre ont lancé un mouvement de grève hier soir ; les syndicats de l'aviation civile ainsi que les conducteurs du métro et les cheminots pourraient faire de même.

Le secrétaire général du syndicat CGT, Philippe Martinez (parlant au micro), a souhaité ouvertement hier que la grève se généralise en France. François Lo Presti/AFP

Confronté à un durcissement du mouvement social concentré sur les moyens de transport, le gouvernement français tentait hier de conjurer le risque d'une paralysie du pays à moins de trois semaines de l'Euro de football.
Le conflit prend désormais des allures de bras de fer entre le gouvernement socialiste et le syndicat contestataire CGT, historiquement proche du Parti communiste et premier syndicat de France. Les policiers ont ainsi débloqué par la force, hier au petit matin, une raffinerie et un dépôt de carburant dans le Sud-Est, dont les accès étaient occupés depuis la veille par des militants de la CGT opposés à la réforme du code du travail jugée trop libérale. D'autres foyers de contestation pourraient s'allumer : les syndicats de l'aviation civile menacent d'arrêter le travail du 3 au 5 juin. Les conducteurs du métro et les cheminots pourraient eux aussi se mettre en grève. Un scénario cauchemardesque pour le gouvernement, qui attend près de sept millions de visiteurs en France à partir du 10 juin pour l'Euro 2016.
Deux mois et demi après le lancement de la réforme du droit du travail, la fronde s'est durcie ces derniers jours, avec le blocage de dépôts de carburants et de raffineries orchestré par les militants de la CGT. Le président François Hollande a dénoncé hier le blocage des sites pétroliers comme « une stratégie portée par une minorité ». « Il est hors de question que les Français se retrouvent dans cette situation de pénurie, de blocage, que notre économie soit bloquée », a souligné pour sa part le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement en Israël. Pour M. Valls, le syndicat « CGT est dans une impasse », « prend en otage » le pays, mais « trouvera une réponse extrêmement ferme ». Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, en revanche, c'est le Premier ministre qui « joue un jeu dangereux » en essayant « d'opposer la CGT aux citoyens ». « L'opinion publique » reste toujours acquise à la « contestation » du projet de loi du travail, a-t-il jugé, souhaitant ouvertement que la grève se généralise.

Chef de l'opposition
« Philippe Martinez se hisse au rang de chef de l'opposition », commentait hier le quotidien Le Monde (centre-gauche). « La CGT peut-elle mettre le pays à l'arrêt ? » s'interrogeait pour sa part le journal de gauche Libération, soulignant que le syndicat, qui sort d'une difficile crise de succession depuis deux ans, « n'a pas forcément les moyens de ses ambitions ».
Six raffineries sur les huit que compte la France étaient touchées depuis lundi soir, contre quatre la veille. Ces blocages provoquent depuis plusieurs jours des difficultés d'approvisionnement de stations-service, entraînant des ruées d'automobilistes aux pompes. Autre menace sur l'approvisionnement en carburant : le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40 % des importations françaises, a voté la grève à partir d'hier soir. Selon le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, « autour de 20 % des stations sont fermées ou en grande difficulté » sur les 12 000 que compte le pays. Les autorités ont appelé les automobilistes à ne pas procéder à des « approvisionnements de précaution » en carburant, estimant que « rien ne les justifie ».
La suite du conflit dépendra aussi en grande partie de la réponse gouvernementale, pointaient hier plusieurs journaux. Car la « convergence des luttes », voulue par beaucoup d'opposants radicaux à la loi du travail, semble avoir marqué le pas : la mobilisation dans les universités est « retombée » et le mouvement citoyen Nuit Debout « paraît, pour l'heure, s'éteindre doucement », selon Libération. Le mouvement des routiers, lancé il y a une semaine, semblait lui aussi en perte de vitesse après des garanties apportées par le gouvernement sur le paiement de leurs heures supplémentaires.
(Source : AFP)

Confronté à un durcissement du mouvement social concentré sur les moyens de transport, le gouvernement français tentait hier de conjurer le risque d'une paralysie du pays à moins de trois semaines de l'Euro de football.Le conflit prend désormais des allures de bras de fer entre le gouvernement socialiste et le syndicat contestataire CGT, historiquement proche du Parti communiste et premier...

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