Le neveu de Moustapha Hojeiry, alias Abou Takiyé, connu pour être proche des jihadistes et pour avoir joué un rôle de médiateur dans la libération, en décembre dernier, des militaires libanais otages du Front al-Nosra, a été assassiné mardi. Un meurtre qui aurait été revendiqué par la famille d'un soldat tué par les extrémistes, selon des médias locaux.
Le corps de Hussein Mohammad Hojeiry a été retrouvé à Taraya, dans la Békaa, à proximité de la tombe du soldat Mohammad Hamiyé, assassiné à l'âge de 22 ans par al-Nosra, le 19 septembre 2014. Selon la chaîne LBCI, Hussein Mohammad Hojeiry a été enlevé dans la région de Ras al-Ein-Baalbeck, alors qu'il assistait à une réunion avec des réfugiés syriens, sous la houlette de l'Onu.
En août 2014, Ersal, localité sunnite frontalière, a été le théâtre de violents affrontements entre l'armée et les jihadistes. Ces derniers avaient enlevé une trentaine de militaires. Quatre d'entre eux ont été assassinés en captivité (dont le soldat Hamiyé), seize ont été libérés le 1er décembre 2015 par le Front al-Nosra, et neuf autres sont toujours otages de l'EI.
Selon des médias locaux, Maarouf Hamiyé, père du soldat Mohammad Hamiyé, a revendiqué l’assassinat du neveu d'Abou Takiyé au nom de la famille du militaire. Une information confirmée à L'Orient-Le Jour par Hussein Youssef, porte-parole des familles des militaires otages, mais pas par des sources officielles.
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"J'ai personnellement contacté par téléphone le père du soldat Hamiyé, qui m'a confirmé que c'est sa famille qui a tué le neveu d'Abou Takiyé", assure Hussein Youssef. "Il m'a dit que la famille assume entièrement ses actions, et qu'elle possède des indices concernant d'autres suspects qui seraient liés à l'assassinat de son fils, notamment le frère d'Abou Takiyé, alias Abou Aajine", ajoute-t-il. "Ils sont déterminés" à lancer de nouvelles opérations de vengeance, ajoute-t-il. La famille du soldat Hamiyé avait, par le passé, menacé de se venger des assassins du militaire.
S'il dit comprendre les motivations de la famille Hamiyé, M. Youssef ne va pas jusqu'à excuser ses actions : "Nous sommes contre toute forme de violence, mais il s'agit d'un père meurtri, son fils a été assassiné par balles. Nous ne voulons pas lui trouver des excuses, mais c'est quelqu'un qui a beaucoup souffert", dit-il. Le fils de Hussein Youssef est lui toujours aux mains de l'EI. Son sort est incertain, et son père craint qu'il ne soit mort depuis des mois, de même que ses huit camarades otages. Aucune information n'a filtré sur leur sort depuis des mois.
Suite à ces développements, la ville de Ersal était sous haute tension mardi après-midi. Des hommes armés sont apparus dans les rues de la ville. Un responsable de l'EI dans la bourgade, Sameh Braidy, a également été arrêté par les militaires.
Dans la région de Baalbeck, l'armée, à la recherche de Maarouf Hamiyé, s'est déployée et a mis en place des barrages, notamment à Taraya, village natal du soldat Hamiyé, effectuant des perquisitions en série.
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commentaires (2)
"Milieu" plus qu'indigène : Sauvage !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
21 h 47, le 24 mai 2016