Harb annonce la composition de la liste qu’il soutient à Tannourine

C'est à partir de sa résidence à Tannourine, dans le jurd de Batroun, que le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, a annoncé la composition de la liste qu'il soutient aux élections municipales, prévues dimanche au Liban-Nord.
Il s'agit de la liste de « La décision de Tannourine » que préside Bahaa Harb, appelé, si jamais il remporte les élections, à partager avec Sami Youssef Mrad la présidence du nouveau conseil municipal. Bahaa Harb et Sami Mrad ont tous deux insisté sur l'objectif de développement, en mettant l'accent sur la diversité du tissu social de Tannourine, reflétée, selon eux, dans la composition de leur liste. « Les efforts soutenus déployés par certains pour conférer à cette échéance un caractère partisan ou sectaire resteront sans effet et ne parviendront pas à nous entraîner dans une confrontation politique ou personnelle dont l'objectif est de nous impliquer dans des conflits et des alliances dont nous n'avons rien à voir », a souligné M. Harb, en précisant que la liste de 18 candidats a été formée à la suite des pourparlers avec l'ensemble des familles de Tannourine. Son objectif est de « préserver une plateforme de travail commune pour les habitants du village et de préserver la diversité de son tissu social », a-t-il poursuivi en assurant que si sa liste est élue, elle s'engage « par souci de transparence à publier chaque mois des bilans financiers ainsi que la liste de ses activités et de ses décisions ».
Après le mot du vice-président de la liste, Sami Youssef Mrad, qui a invité les habitants de Tannourine à voter pour la liste complète et à « dire un non retentissant aux amateurs dans la gestion des affaires des citoyens », c'est Boutros Harb qui a pris la parole. Son discours est éminemment politique. Le député s'est félicité du scrutin, en faisant remarquer qu'il « réattribue aux citoyens leur droit à élire leurs représentants aux conseils municipaux » et en exprimant l'espoir d'un « sursaut de conscience chez ceux qui bloquent la présidentielle ».
Boutros Harb a insisté sur le fait que les familles de Tannourine ont toutes le même ancêtre. « Nous sommes tous des frères (...) que les circonstances et les susceptibilités ont à un moment donné séparés. Certains parmi nous sont devenus prisonniers de leurs alignements politiques. C'est une situation que j'ai toujours rejetée et que je continue de rejeter, d'où mon engagement inconditionnel en faveur de la politique de la main tendue », a-t-il dit, en expliquant que c'est sur base de cet engagement qu'il avait invité « toutes les familles du village à participer au prochain conseil municipal ». « Je refuse qu'une quelconque faction hypothèque notre décision ou outrepasse la volonté de nos familles. (...) Nous n'avions aucun inconvénient à ce qu'un partisan fasse partie de la liste, mais à condition qu'il soit choisi par les habitants du village », a poursuivi M. Harb, en précisant qu'il n'a nommé personne et que tous les candidats avaient été choisis par leurs familles respectives.
Faisant allusion à la bataille engagée contre lui par le tandem CPL-FL, Boutros Harb a placé la sienne sous le signe de « la préservation de la dignité de Tannourine et de sa liberté de décision ». La liste qu'il soutient se distingue, selon lui, par « deux traits marquants » et non des moindres puisqu'il s'agit de mettre fin à d'anciennes querelles familiales. Sa composition a permis, a-t-il expliqué, de tourner une page douloureuse entre les familles Harb et Mrad, en conflit à cause d'un incident personnel grave qui s'était produit au début du siècle dernier, et de régler les séquelles d'un conflit politique au sein de la famille Harb.
M. Harb a mis l'accent sur l'importance d'un conseil municipal homogène, d'autant que le village est appelé à se développer du fait des nombreuses activités qui y sont organisées, a-t-il encore dit, en regrettant toutefois l'absence de femmes au sein de la liste. Après avoir encouragé les dames de Tannourine à s'impliquer davantage dans l'action publique, M. Harb a affirmé avoir voulu que la bataille soit menée sous le signe du développement seulement. « Mais malheureusement, nous faisons face à une campagne politique qui vise à détruire notre présence, notre diversité et notre liberté politique (...) à travers plusieurs chevaux de Troie implantés au sein de notre société pour réduire nos scores municipaux. »
« Les chevaux de Troie n'ont pas de place à Tannourine », a assuré M. Harb qui a appelé les habitants du village à faire face à cette « campagne » en votant pour la liste complète et en renonçant au panachage. Il a en outre mis en garde contre les tentatives d'intimidation et les menaces de licenciement adressées à des employés de l'hôpital gouvernemental du village si jamais ils ne votent pas pour des candidats déterminés sur la liste adverse.