Azzi : Les Libanais doivent faire tout leur possible pour empêcher l’implantation

Les risques d'une implantation des réfugiés syriens au Liban étaient au centre de la discussion qui a eu lieu hier entre le ministre du Travail Sejaan Azzi et Sigrid Kaag, représentante du secrétaire général de l'Onu au Liban Ban Ki-moon. Un rapport de M. Ban sur les réfugiés avait été interprété récemment comme un encouragement international à les implanter dans leur pays d'accueil, suscitant de nombreuses craintes au Liban.
Hier, M. Azzi a précisé que Mme Kaag lui a réaffirmé que le rapport était international, qu'il ne concernait pas le Liban en particulier et qu'il appelait au retour des réfugiés chez eux. « Si nous craignons que les réfugiés restent au Liban, ce n'est pas en raison des politiques de l'Onu ou du rapport de son secrétaire général, mais en raison de la situation des Syriens au Liban, des développements de la guerre chez eux et du retard dans les solutions à la crise, a souligné le ministre Azzi. Tout cela fait de l'implantation des Syriens une possibilité à ne pas négliger, et les Libanais doivent tout faire pour éviter cette éventualité, pour le bien du Liban comme de la Syrie. »
Pour sa part, Mme Kaag a réitéré qu'il n'y avait aucune volonté de la part de l'Onu d'implanter les réfugiés au Liban. « Actuellement, ils ont le choix entre retourner volontairement en Syrie ou partir volontairement vers d'autres pays », a-t-elle dit. Pour ce qui est du fardeau économique, elle a estimé que la solution reste une coordination continue entre le Premier ministre et les instances internationales.
De son côté, le parti Kataëb a exprimé hier son « refus catégorique de tout propos ou rapport appelant à la stabilisation des réfugiés syriens au Liban ». Dans son communiqué hebdomadaire à l'issue de sa réunion à Saïfi sous la présidence du député Samy Gemayel, le parti a appelé « la communauté internationale à créer des zones sûres à l'intérieur du territoire syrien où les réfugiés pourraient retourner ». Il a également appelé à « leur réinstallation dans des pays capables de les absorber, en attendant les débuts d'une solution pacifique qui mettrait fin aux souffrances du peuple syrien ».