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À La Une - proche-orient

Initiative de paix : Valls se heurte à la résistance et une contre-offre israéliennes

"J'ai entendu la proposition du Premier ministre. J'en parlerai avec le président de la République. Tout ce qui peut contribuer à la paix et aux discussions directes, nous sommes preneurs", répond Valls.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté lundi l'initiative française pour relancer l'effort de paix avec les Palestiniens, proposant à la place à son homologue français que Paris accueille des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens. REUTERS/Ronen Zvulun

Le Premier ministre français Manuel Valls s'est heurté lundi à Jérusalem à l'opposition israélienne au projet de conférence internationale pour relancer l'effort de paix avec les Palestiniens, son homologue Benjamin Netanyahu proposant à la place des discussions bilatérales à Paris.

Les Français s'attendaient à la résistance de M. Netanyahu à leur initiative pour ranimer une entreprise de paix moribonde. M. Netanyahu ne les a pas surpris en refusant "les conférences internationales à la manière onusienne" et les "diktats internationaux".
Les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens sont "le seul moyen de progresser vers la paix", a-t-il dit, répétant une objection exprimée depuis des mois.

M. Netanyahu a cependant déjoué les attentes en préconisant "une initiative française différente": c'est la France qui accueillerait ces discussions bilatérales entre le président palestinien Mahmoud Abbas et lui.
"Cela s'appellerait l'initiative française", a-t-il dit, "à cette différence près: je serai seul assis directement face à face avec le président Abbas, à l'Elysée ou là où il vous plaira". Paris "serait un endroit merveilleux pour signer un accord de paix", a-t-il dit plaisamment.

M. Valls a répondu poliment avoir "entendu la proposition", dont il parlera avec le président François Hollande. "Tout ce qui peut contribuer à la paix et aux discussions directes, nous sommes preneurs", a-t-il affirmé.
En réalité, commentait-on côté français, la contre-offre est une manière un peu plus imaginative de dire la même chose. M. Netanyahu s'est constamment opposé à l'idée de conférence internationale et s'est toujours dit prêt à rencontrer M. Abbas à tout moment et en tout lieu.
"La seule nouveauté, c'est de proposer de le faire à Paris", disait-on dans l'entourage de M. Valls. Au cours de son entretien, le Premier ministre français a été confronté à une "contestation claire", rapportait-on, même si la manière était "non-agressive, très franche et constructive".

M. Valls rencontrait M. Netanyahu pour défendre le projet français de réunir à l'automne une conférence de paix internationale. Paris a prévu d'en jeter les bases le 3 juin en réunissant les chefs de la diplomatie d'une vingtaine de pays et les représentants de grandes d'organisations internationales, mais sans participation israélienne ni palestinienne.

 

(Lire aussi : Netanyahu propose un cours d'histoire au personnel de l'Onu: non merci, répond leur chef)

 

L'Unesco 'derrière nous'
Paris veut recréer une dynamique internationale autour d'une "solution à deux Etats" israélien et palestinien coexistant en paix, et mettre fin à un statu quo qui menace de dégénérer en une nouvelle escalade dans une région déjà en proie au tumulte.

Les Territoires palestiniens et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à plus de 200 Israéliens et Palestiniens depuis le 1er octobre. Une Palestinienne, la première depuis trois semaines, a été abattue lundi après avoir tenté de poignarder des policiers en Cisjordanie occupée, selon la police israélienne.

Les Palestiniens se disent lassés des tractations bilatérales ne menant nulle part, aggravant le fait accompli de l'occupation et de la colonisation et éloignant toujours davantage la création d'un Etat indépendant. Ils sont acquis au projet français.

Quant aux Français, leur initiative part dans une large mesure du constat que les approches bilatérales ont échoué. La conférence du 3 juin "a un seul objectif: la paix, pour deux Etats, deux peuples", a déclaré M. Valls devant son homologue israélien.
Face aux journalistes, M. Valls s'est voulu "très lucide" sur les chances de succès. "Nous ne sommes pas avant (les accords de paix d')Oslo. La colonisation, en plus, elle s'est déployée. Il y a le mur" de séparation israélien d'avec la Cisjordanie.

Depuis le début de sa visite dimanche, M. Valls a multiplié les gestes symboliques et les gages d'amitié, y compris personnelle, envers Israël, tout en répétant que "la colonisation doit cesser". Sa visite intervenait alors que M. Netanyahu négociait l'entrée dans son gouvernement de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, figure détestée des Palestiniens, au ministère clé de la Défense.

Au moins une querelle entre la France et Israël est-elle "derrière nous", selon les mots de M. Valls: le vote mi-avril par la France d'une résolution controversée de l'Unesco sur Jérusalem. M. Netanyahu a remercié la France d'avoir reconnu son erreur.
M. Valls est passé lundi après-midi dans les Territoires palestiniens pour visiter en Cisjordanie occupée un projet de coopération franco-palestinien sur l'eau, puis un projet de restauration cofinancé par la France, et des fresques de la basilique de la Nativité à Bethléem où le Nouveau Testament situe la naissance du Christ.
M. Valls achèvera son déplacement mardi par un entretien avec son homologue palestinien Rami Hamdallah à Ramallah.

 

 

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commentaires (3)

Il aurait fallu que ces Français aient pour le Sain Palestinien plutôt des égards que tout leur Bazar-là, car ce Sain Palestinien est le résumé, la chronique abrégée de ce temps dans ce "Fertile! Croissant?".

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 42, le 23 mai 2016

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Commentaires (3)

  • Il aurait fallu que ces Français aient pour le Sain Palestinien plutôt des égards que tout leur Bazar-là, car ce Sain Palestinien est le résumé, la chronique abrégée de ce temps dans ce "Fertile! Croissant?".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 42, le 23 mai 2016

  • Valls est venu faire diversion ...! après les fiascos successifs, de Normal 1er dans la région , particulièrement en Syrie, la France de F.Hollande ne pèse pas grand chose ,dans un Moyen Orient en pleine redistribution des cartes...disons pour être diplomate, que la crédibilité de la France est équivalente aux scores de Normal 1er dans les sondages......

    M.V.

    17 h 12, le 23 mai 2016

  • Désolé de le dire mais la seule négociation de paix avec des voleurs de terre , c'est la guerre ! Ou bien on en a les moyens ou bien on les a point. les usurpateurs de terre sont allés à Oslo , Madrid, Washington ils ont signé des tas de documents traités etc... le seul résultat est qu'ils ont assassiné celui qui pouvait faire avancer les choses , Rabin. Le seul groupe avec qui ils n'ont jamais rien signé c'est le hezb résistant qui leur a montré la voie de sortie , les 2 pieds par devant . Parce qu'on avait pas, avec cette résistance, les mêmes fréquentations que les autre , haram!

    FRIK-A-FRAK

    16 h 46, le 23 mai 2016

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