Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Festival de Cannes

Cotillard, Seydoux, Baye, Ulliel et Cassel ont suivi Dolan jusqu’à « la fin du monde »

Le festival s'était un peu assoupi. Xavier Dolan avec son film « Juste la fin du monde » l'a un peu réveillé. Secoué en tout cas.

De gauche à droite : Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Marion Cotillard, Xavier Dolan, Nathalie Baye et Vincent Cassel, à l’affiche de « Juste la fin du monde ». Loic Venance/AFP

Xavier Dolan, jeune cinéaste prodige qui a réussi en quelques années, et à juste 20 ans, à conquérir Cannes et le public, en présentant en 2009 à la 41e Quinzaine des réalisateurs son premier film de fiction J'ai tué ma mère, revient aujourd'hui sur la Croisette. Entouré d'une brochette de certains des meilleurs acteurs et actrices du cinéma français, il présente Juste la fin du monde. Adapté de la pièce de Jean-Luc Lagarce, écrite en 1990, le film raconte le retour de Louis (Gaspard Ulliel) dans sa famille afin de leur annoncer sa mort prochaine. C'est un gros plan sur son regard bleu et sur son expression alors qu'il est dans l'avion qui révèle la peur qu'il ressent à faire cette révélation. « En être l'unique messager. (...) Me donner et donner aux autres, une dernière fois, l'illusion d'être responsable de moi-même et d'être‚ jusqu'à cette extrémité‚ mon propre maître », dit Louis au début de ce film.


(Lire aussi : A Cannes, Bella Hadid fait rougir le tapis : les images)

 

Sismographe des émotions
Aussitôt saisi par Xavier Dolan, le texte de Juste la fin du monde qui devrait ressembler à une pièce de théâtre par son huis clos, est en fait un film en huis clos asphyxiant, surtout ajouté à la canicule qui y règne et qui rend l'atmosphère encore plus irrespirable. La nervosité et l'intensité des gestes, des regards et des paroles qui ricochent font monter crescendo la tension.
« Famille, je vous hais », semble dire le metteur en scène. Louis est une intrusion dans une famille où personne ne l'écoute. Il invite le spectateur à s'évader avec lui sur une bande sonore signée Gabriel Yared et des arrangements musicaux puissants. Le personnage est l'œil du film. Car dans ce microcosme composé d'une mère hystérique (Nathalie Baye), une sœur paumée (Léa Seydoux), un frère inutile (Vincent Cassel) et une belle-sœur timide et maladroite (Marion Cotillard), c'est bien le dialogue, l'échange qui manquent le plus à leurs rapports.

 

(Lire aussi : Jim Jarmush et Iggy Pop, mettez-nous encore en danger !)

 

Malgré cette logorrhée permanente où tout le monde plaisante, raconte des histoires et parle de tout sauf de l'essentiel, il semble à tout instant que chaque phrase lancée par un personnage n'atteint pas l'oreille de l'autre ou l'atteint mal. « Ce film, dit Dolan, repose sur le langage et les textes uniques de Lagarce mais surtout sur les silences. » Alors que quelqu'un lui signale que ce film a divisé la critique, le cinéaste ne semble pas s'inquiéter. « C'est normal que les films divisent. Je suis conscient de cela, mais il faut donner du temps à ce film, pour qu'il se repose, décante pour qu'on l'entende mieux. » Le jeune cinéaste et scénariste, qui a également porté la double casquette de monteur et de costumier, s'est dit fier de ce film qui, selon lui, est « le plus abouti, le plus entier ». Le verdict tombera dans quelques jours. Pour notre part, on adhère. Fortement.

(Lire aussi : La haute couture à Cannes, un festival en soi)

---

 

Ils ont dit de lui

Nathalie Baye : « C'est génial de travailler avec Xavier Dolan. Il ne m'a pas été difficile d'incarner ce personnage hystérique, car une fois qu'on a compris le personnage, on y est. »
Marion Cotillard : « J'étais très hésitante quant au rôle de Catherine, mais Xavier est tellement généreux sur le plateau qu'on a envie, à notre tour, de tout lui donner. »
Léa Seydoux : « Il est très précis et sait ce qu'il veut et où il va. On l'aime et on a envie d'être aimé par lui. »
Gaspard Ulliel : « C'est un réalisateur très interventionniste. Je n'ai jamais eu à travailler de la sorte. C'était pour moi une magnifique expérience. Il est à l'écoute de tous les friselis et frémissements. »
Vincent Cassel : « Il y a un an, Dolan nous montrait déjà les décors, la lumière et les costumes. Si nous nous sommes installés dans un cadre bien précis, il nous a néanmoins donné une grande liberté. Son cinéma est très organique. »
Nancy Grant, la productrice : « J'ai toujours dit à Xavier : "Donne-moi des défis". C'est exactement ce qu'il a fait. Il a réussi à s'entourer de grands comédiens qui ont simplement eu envie de travailler avec lui. »

 

Lire aussi
Les Dardenne rafleront-ils encore la Palme au nez et à la barbe de Pedro Almodovar ?

Entre érotisme esthétique et passion amoureuse, la Croisette s'embrase

La « Tramontane » de Vatché Boulghourjian a soufflé sur la Croisette

La Croisette est mordue de vampires et de cannibales

Avec « I, Daniel Blake », Ken Loach secoue la Croisette

Robert De Niro superstar de la Croisette lundi

Xavier Dolan, jeune cinéaste prodige qui a réussi en quelques années, et à juste 20 ans, à conquérir Cannes et le public, en présentant en 2009 à la 41e Quinzaine des réalisateurs son premier film de fiction J'ai tué ma mère, revient aujourd'hui sur la Croisette. Entouré d'une brochette de certains des meilleurs acteurs et actrices du cinéma français, il présente Juste la fin du...

commentaires (1)

Bravo, c'est clair qu'il a du génie!!!

NAUFAL SORAYA

07 h 34, le 20 mai 2016

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Bravo, c'est clair qu'il a du génie!!!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 34, le 20 mai 2016

Retour en haut