Le Hezbollah réagit positivement aux déclarations de Salamé

Le Hezbollah a salué, malgré des réserves, les propos du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, sur les précautions à prendre en cas de fermetures de comptes bancaires dans le cadre des sanctions américaines contre le parti chiite et ses soutiens financiers, a rapporté le quotidien al-Joumhouria dans son édition d'hier.
« Nous considérons que la position de Riad Salamé est positive », ont indiqué des sources proches du Hezbollah au quotidien. « Cette prise de position peut servir de base pour résoudre le problème, mais ne constitue pas une solution », ont-elles ajouté, en référence aux précisions apportées la veille par M. Salamé sur la circulaire (n° 137) émise par la BDL pour définir les modalités d'application par le secteur bancaire du Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015 (Hifpa 2015), voté en décembre dernier par le Congrès américain.

Dans un communiqué, le gouverneur avait notamment indiqué avoir émis cette circulaire pour éviter « d'isoler notre secteur bancaire du reste du monde » et précisé que – hormis les comptes appartenant aux 99 personnes ou institutions visées par la liste noire du Trésor américain – les banques « doivent présenter une justification (...) et attendre (dans un délai de 30 jours) la réponse de la CSI avant de procéder à la fermeture (d'un) compte ».

(Pour mémoire : Pour le Hezbollah, la BDL « attise une guerre d'élimination »)

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil (Amal), a de son côté déclaré hier, en marge du Bifex, « être à l'aise avec le communiqué (de Riad Salamé) qui a clarifié certains points (de la circulaire) pouvant porter à confusion », avant de rappeler que « le Liban restera dans le système mondial et respectera les lois qui régissent (ce dernier) ». « Nous avons effectué plusieurs déplacements ces jours-ci avec le Premier ministre, Tammam Salam, en vue de résoudre cette situation », a-t-il ajouté, avant de demander à ce que le secteur bancaire soit préservé du débat politique.
Le 12 mai – soit 9 jours après l'émission de la circulaire dont les modalités ont été rappelées mardi par M. Salamé –, le bloc parlementaire du Hezbollah, regroupant 14 députés, avait accusé la BDL et des banques (non identifiées) « de contribuer à attiser la guerre d'élimination lancée par les États-Unis contre le Hezbollah ».

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