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Liban - L’éclairage

Les attaques du Hezbollah contre le secteur bancaire restent inexplicables

Au moment où le chef du courant du Futur, Saad Hariri, révélait son plan de relance de l'économie libanaise lors de la clôture des travaux du Forum économique arabe, le bloc parlementaire de la Fidélité à la résistance a lancé des accusations virulentes et explicites à l'encontre de la Banque du Liban et de son gouverneur, Riad Salamé. Il reproche à ce dernier sa subordination à ce qu'il considère être le pouvoir de tutelle américain, représenté par le département du Trésor US, à la suite des deux circulaires émises le 3 mai par la BDL visant à définir les modalités d'application par les banques des sanctions américaines contre le parti chiite et ses soutiens financiers.

Après l'adoption par le Congrès américain le 16 décembre dernier du Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015, qui étend les sanctions contre le parti chiite, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du département du Trésor US a publié, le 15 avril, ses premières modalités d'application, dont une liste de 99 noms de personnes physiques ou morales faisant l'objet de sanctions. Le 28 avril, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, avait justifié l'émission de circulaires en déclarant « qu'il n'y a pas d'autres alternatives (...) puisqu'il faut protéger le système bancaire, qui vit grâce aux échanges avec les banques (américaines) correspondantes ».

 

(Pour mémoire: Salamé : Les salaires des députés du Hezbollah ne seront pas visés par les sanctions US)



Les membres du bloc de la Fidélité à la résistance se sont donc déchaînés contre M. Salamé peu de temps avant la tenue du Conseil des ministres, jeudi, lequel devait d'ailleurs évoquer ces nouvelles mesures bancaires. Le Hezbollah a ainsi mobilisé ses figures de proue et forces actives pour attaquer le secteur bancaire dont la vitalité et l'efficacité ont joué en faveur de la consolidation de la stabilité monétaire dans le pays ainsi que de la protection de la livre libanaise, à l'ombre des tiraillements politiques endémiques.

Cette campagne de dénigrement menée contre la BDL et son gouverneur a suscité le courroux des milieux politiques et économiques ainsi qu'au niveau populaire.

Après l'implication du Hezbollah dans les affaires intérieures de plusieurs pays arabes et l'impact de cette ingérence sur la situation des Libanais qui travaillent dans ces pays – dont certains en ont été expulsés –, et au lendemain du boycott par ces pays de l'économie libanaise et de son secteur de tourisme, suivi de la fermeture de leurs banques et de l'interdiction imposée à leurs ressortissants de se rendre au Liban, ce sont plus de deux milliards de dollars par an en manque à gagner qui sont à mettre sur le compte de cette implication.
Estimés à plus de 8 milliards et demi de dollars, les virements en provenance des Libanais qui travaillent à l'étranger ont baissé de 3 milliards et demi l'année dernière, selon un responsable financier qui craint que ce phénomène ne se poursuive cette année encore.

Une source politique du 14 Mars reproche au Hezbollah de mettre les Libanais dans une situation des plus difficiles en portant ainsi tort aux secteurs vitaux qui sont à l'origine, aux côtés de l'institution militaire, de la stabilité et de la survie du pays. Ce sont eux qui, en définitive, ont empêché l'effondrement total de l'État qui s'efforce de lutter tant bien que mal dans une région en ébullition.

 

Des sources proches de l'ancien président Michel Sleiman tiennent à rappeler les propos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lorsqu'il avait assuré que « le parti ne sera aucunement affecté par la décision du Trésor américain puisque le parti n'a aucun compte bancaire, que ce soit au Liban ou ailleurs ». Il avait également précisé qu'aucun virement bancaire ne lui parvient non plus via les banques libanaises, soulignant que rien ne pourra affaiblir la résistance.
Et les sources de se demander : qu'est-ce qui a incité aujourd'hui le parti chiite à mobiliser ses assises contre le secteur bancaire et le gouverneur de la BDL, et quel est l'objectif visé par cette attaque ? Le Hezbollah chercherait-il à appauvrir le Liban en faisant pression sur le secteur bancaire et en le poussant à refuser de coopérer avec la décision prise par le Trésor américain ?
Il s'agit d'une attitude d'autant plus dangereuse qu'elle risque d'isoler le pays sur le plan international, et qui tranche avec la vision d'avenir exprimée par Saad Hariri au Forum économique arabe, commente un observateur.

 

Selon des sources informées, le Trésor américain ne tardera pas d'ailleurs à annoncer une deuxième liste de sanctions, la première ayant déjà visé le secrétaire général du Hezbollah lui-même, et le commandant militaire au sein du parti, Moustapha Badreddine, tué dans un attentat à Damas et enterré hier dans la banlieue sud de Beyrouth. Une troisième liste devrait également être rendue publique avant la fin du mois, soit à la veille de la visite attendue à Beyrouth du secrétaire adjoint au Trésor américain, Daniel Glaser.

Dans certains milieux politiques, on craint que le Hezbollah, en haussant le ton et en s'insurgeant de la sorte contre ces mesures, ne cherche en réalité à généraliser le vide au Liban. En tirant à boulets rouges sur le secteur financier, après avoir contribué à paralyser les institutions, le parti chiite croit ainsi pouvoir renforcer sa poigne sur le pouvoir pour ensuite imposer ses desiderata.

 

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commentaires (8)

On nous explique bien que s'attaquer aux bactéries salafo wahabites bensaouds provoquent des réactions inexpliquées , ou alors qu'on explique par leur brutalité .???

FRIK-A-FRAK

12 h 55, le 14 mai 2016

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Commentaires (8)

  • On nous explique bien que s'attaquer aux bactéries salafo wahabites bensaouds provoquent des réactions inexpliquées , ou alors qu'on explique par leur brutalité .???

    FRIK-A-FRAK

    12 h 55, le 14 mai 2016

  • Signe.... "d'i m p u i s s a n c e", point barre !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 29, le 14 mai 2016

  • BON ARTICLE... BASS BABA... IL BA2RA LEZEM NWA23A 3AL ARD TA NI2DER NIDBA7A...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 43, le 14 mai 2016

  • L'effet de nuisance du Hezbollah aujourd'hui, malgré ses attaques contre la BDL, est inversement proportionnel avec ses capacités, de "retourner la table" et de changer le cours des évènements.Il continuera certes à "gigoter", mais la conjoncture géopolitique régionale le poussera à mettre en veilleuse ses rêves hégémoniques, réaliser la limite de ses moyens, rentrer au bercail, et chercher enfin à se repositionner dans la case qui lui revient naturellement au sein de la Nation.

    Salim Dahdah

    11 h 25, le 14 mai 2016

  • Ou bien, quand l’impuissance se surmène....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 12, le 14 mai 2016

  • suite du commentaire: Et le Liban et ses Institutions et son avenir, donc le nôtre et celui de nos enfants, continuent de trinquer.

    Khlat Zaki

    09 h 09, le 14 mai 2016

  • Mais qui tire donc les ficelles de ce triste guignol? Ou mieux: une fois de plus, à qui profite le crime? Il est à craindre que, pareil aux dossiers de la corruption, il soit interdit de savoir.

    Khlat Zaki

    08 h 58, le 14 mai 2016

  • Au moment où le chef du courant du Futur, Saad Hariri, révélait son plan de relance de l'économie libanaise lors de la clôture des travaux du Forum économique arabe, le bloc parlementaire de la Fidélité à la résistance a lancé des accusations virulentes et explicites à l'encontre de la Banque du Liban et de son gouverneur, Riad Salamé. LE GENERAL IMPOSTEUR DE LA LIBERERATION BIDON S'EST LIVREE CORPS ET AME AU HIZBOLLAH VIA L'ACCCORD DE MAR MIKHAEL SAAD LE HARA KIRI A LEGITIMEE L'ARME DU HIZBOLLAH ET L'A LEGALISEE EN PRONANT DANS SA DECLARATION GOUVERNEMENTALE LA SAINTE TRILOGIE DE L'ARMEE,DU PEUPLE ET DE LA RESISTANCE WALID JOUNBLOULAD A LA CHEE LES FARCES DU 14 MARS SUITE A L'APPARITION DES CHEMISES NOIRES DU HIZBOLLAH MICHEL SOLIMAN S'EST SOUMIS A LA VOLONTEE DU HIZBOLLAH QUANT IL A SIGNEE LE DECRET DE FORMATION DU GOUVERNEMENT DE NON UNION NATIONALE ET PAR CONSEQUENT ANTICONSTITUIONNEL PRESIDEE PAR LE RESISTANTOPHILE NAGIB MIKADI SAMIR GAGA A ENTERINEE L'ALLIANCE DU GENERAL DESERTEUR AVEC LE HIZBOLLAH EN S'ALLIANT AVEC LUI ET EN SOUTENANT SA CANDIDATURE A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ET VOUS CROYEZ QUE LA BANQUE CENTRALE ET SON GOUVERNEUR PUISSENT SE REVOLTER CONTRE L'HEGEMONIE DU HEZBOLLAH?

    Henrik Yowakim

    04 h 15, le 14 mai 2016

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