Le scrutin de Beyrouth a laissé des séquelles politiciennes

Le scrutin qui s'est déroulé dimanche dernier dans la capitale avait, par essence même, une dimension municipale et purement locale (du fait de l'élection des moukhtars), mais sa portée politique n'a jamais échappé à personne. Sauf que cette fois-ci, les retombées politiciennes au niveau des relations entre factions et pôles d'influence sont loin d'être négligeables.

Ces retombées sont dues essentiellement au rapport des voix dans la circonscription à prédominance chrétienne (Achrafieh-Rmeil-Saïfi) entre la liste des « Beyrouthins » – parrainée par le leader du courant du futur Saad Hariri et les partis chrétiens – et celle de « Beyrouth Madinati » (représentant des figures de proue de la société civile). Cette dernière liste a enregistré une nette majorité dans les secteurs chrétiens, ce qui a été perçu par certains responsables du Futur comme un vote dirigé contre M. Hariri. Une telle perception est vivement contestée par des cadres du 14 Mars, mais il n'en demeure pas moins que les résultats obtenus dimanche dans la capitale, quartier par quartier, ainsi qu'entre une communauté et l'autre, ont incontestablement laissé un malaise entre alliés.

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Fait significatif : c'est également au sein d'un même camp, voire au sein d'un même parti, que des frictions et des dissensions sont apparues. Ce fut le cas, notamment, entre les principales forces vives chrétiennes lors du choix des candidats aux postes de moukhtars sur la liste des « Beyrouthins ». Cette tension interne s'est plus particulièrement manifestée, à titre d'exemple, entre l'un des dirigeants du Courant patriotique libre (CPL), Nicolas Sehnaoui, et un autre cadre supérieur du courant aouniste, Zyad Abess, sur fond de divergences, précisément, sur le choix des moukhtars. Ces derniers devaient être sélectionnés de manière à assurer la représentation des partis chrétiens – Kataëb, Forces libanaises, CPL et Tachnag –, du ministre et député Michel Pharaon et des personnalités indépendantes représentant les grandes familles d'Achrafieh, telles que M. Antoun Sehnaoui.

Le choix qui a été fait sur ce plan, au terme d'intenses concertations entreprises à la veille du scrutin, a été vivement contesté dans certains milieux. Il en a résulté un appel au boycott des élections des moukhtars. M. Antoun Sehnaoui a été dans ce contexte l'un des principaux initiateurs et catalyseurs de ce mouvement de boycott qui s'est traduit, dans la pratique, par un score peu élevé enregistré par les moukhtars élus sur la liste des « Beyrouthins » dans les secteurs d'Achrafieh, Rmeil et Saïfi. Le nombre de voix le plus élevé (6 089 voix) a été obtenu dans ce cadre par le moukhtar Élie Sabbagha, à Achrafieh. À Rmeil, le score le plus élevé a été de 3 605 voix (Béchara Gholam) et à Saïfi de 1 039 voix (Michel Nasr).

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