À Jbeil, la grande bataille contre Ziyad Hawat n’aura pas lieu...

Pour le second round des élections municipales, prévu dimanche au Mont-Liban, les yeux étaient notamment braqués sur la ville de Jbeil, où l'on s'attendait à une « grande bataille » entre l'actuel président du conseil municipal Ziyad Hawat (appuyé depuis 2010 par les Forces libanaises et les Kataëb), et le Courant patriotique libre (CPL). Elle n'aura pas lieu, le CPL ayant finalement décidé de ne pas livrer bataille contre le président sortant du conseil municipal.
Le député de la région, Simon Abi Ramia, membre du CPL, a ainsi affirmé à ce sujet qu'« après des concertations avec le président du conseil municipal, le CPL a décidé de ne pas présenter de candidats à Jbeil », tout en assurant que sa formation « n'a pas besoin de faire preuve de sa présence dans la ville, puisqu'elle a trois députés dans le caza ». Pour le CPL, le parti reste l'élément fondamental, la constante dans la région de Jbeil, où toutes les autres composantes sont des variables.

Commentant la décision de son parti de se retirer de la course électorale, le responsable du CPL à Jbeil, Tony Abou Younès, a affirmé à L'Orient-Le Jour que « des négociations ont été menées avec M. Hawat en vue d'une entente assurant le respect du partenariat, mais sans succès ». En d'autres termes, une participation du CPL à la liste respectant ses propres critères. « Le CPL s'est retiré de la course sur demande du général Michel Aoun », souligne M. Abou Younès, avant de préciser : « Nous ne serons pas des "amis" de M. Hawat durant les six prochaines années, dans la mesure où il n'a pas préservé le partenariat, sans compter que nous avons relevé des transgressions durant le mandat écoulé ».
Prié de commenter la thèse selon laquelle les FL et le CPL n'ont pu concrétiser l'accord de Meerab et sceller leur alliance dans un fief où le parti de Michel Aoun possède trois députés sur trois, M. Abou Younès a estimé que « les deux formations n'ont pas perdu toutes leurs chances dans ce domaine dans les régions chrétiennes, en particulier dans le caza de Jbeil, puisqu'elles se sont entendues dans plusieurs villages, dont notamment Amchit et Blat ».

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Le responsable des FL à Jbeil, Charbel Abi Akl, fait état d'un échec des négociations entre sa formation, M. Hawat et le CPL. « Il n'y a pas de bataille municipale dans le vrai sens du terme à Jbeil », dit-il à L'OLJ, avant de poursuivre : « Après la signature de l'accord de Meerab, nous nous sommes mis d'accord avec M. Hawat sur le fait d'intégrer le courant aouniste au conseil municipal par respect du principe de partenariat. » Selon M. Abi Akl, « le désaccord entre les deux camps a eu lieu lorsqu'il a été question des quotas à assigner à chaque partie. Les aounistes voulaient cinq des 18 membres du conseil municipal, puis en ont demandé quatre, alors que M. Hawat insistait à leur donner deux membres, ce qui a débouché sur une impasse ».

En dépit de ce tableau, qui fait dire à certains que le nouveau conseil municipal de Byblos sera élu d'office, Ziyad Hawat a annoncé hier, lors d'une conférence de presse à son domicile à Jbeil, sa liste qui n'affrontera, jusqu'à l'heure... qu'une candidate à titre individuel, Claude Marji Béchara. La liste complète de M. Hawat est formée de MM. Ayoub Bark, Tony Khoury, Michel Kouaik, Eddy Sfeir, Wissam Zaarour, Imad Saad, Walid Bilane, Najwa Bassil, Séréna Abi Chebl, Edgard Hajj, Julien Zogheib, Ralph Saliba, Joseph Bazjian, Mohammad Mawla, Khaled Lakkis, Joseph Nasr et Sami Ighnatios.

Dans son allocution, M. Hawat a affirmé que « la liste comprend toutes les familles et tous les partis politiques présents à Jbeil ». « Nous n'avons voulu isoler personne et nous nous engageons à représenter la ville et toutes ses factions », a-t-il noté. « Nous avons prouvé qu'une ville à l'histoire riche peut transmettre la meilleure image du Liban au monde entier, en dépit de ses capacités modestes », a affirmé M. Hawat, avant d'exhorter les Jbeiliotes « convaincus de la cause de leur ville à voter en faveur de la liste complète afin de poursuivre sur la voie du développement de Jbeil ».
Dans les grandes lignes de son programme, la liste Hawat se promet d'établir un plan de circulation global dans la ville et le tri à la source, ainsi que l'aménagement de parkings, et la mise en place d'un réseau de transport public reliant Jbeil au reste du caza.

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Au jurd, l'entente d'abord
Les batailles seront apparemment aussi absentes des villages du jurd de Jbeil, cédant la place à l'entente entre les familles. Ainsi, « la liste de l'accord de Kartaba serait élue d'office » selon son président, Fady Martinos. Joint par L'OLJ, M. Martinos indique que « cette liste complète de 15 membres regroupe des représentants de toutes les familles du village, ainsi que tous les partis politiques. C'est pour cette raison qu'elle bénéficie de l'accord de toutes les composantes du village, unies pour la première fois autour d'une liste ». Il ne manque pas de faire état, toutefois, d'« efforts déployés pour convaincre quelques candidats indépendants de se retirer au profit de la liste consensuelle ».

Du côté de Akoura, deux listes axées sur la dimension familiale se disputeront les 15 sièges du conseil municipal. Selon Geryès Matar, membre de la machine électorale du coordinateur général du 14 Mars, l'ancien député Farès Souhaid, contacté par L'OLJ, « l'une des deux listes est présidée par l'actuel président du conseil municipal, Simon Merheb, et l'autre par Mansour Wehbé ». « Nous sommes sûrs de la victoire de la liste de M. Merheb, mais la bataille se déroulera dans une atmosphère démocratique, parce que l'objectif principal est le développement de notre village », note-t-il.

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Les moukhtars, entre le politique et le familial
Par opposition à l'atmosphère de calme et de consensus régissant les élections municipales dans la région, des batailles seront livrées dans le caza sur des postes de moukhtars. Selon Charbel Abi Akl, « 23 candidats se disputeront les six sièges de moukhtars accordés à Jbeil ». « Ici, nous pouvons parler de bataille puisque le facteur politique intervient, vu que le CPL appuie un candidat, les FL soutiennent un autre et M. Hawat un troisième ». Il souligne toutefois le caractère « familial » de la bataille, « puisque le candidat est d'abord soutenu par ses proches ».
De son côté, M. Martinos précise que « les 6 moukhtars de Kartaba sont divisés entre Kartaba-Nord et Kartaba-Sud (à raison de trois par quartier), mais la dimension familiale est plus importante que les interférences politiques ».
Même son de cloche également à Akoura. « Nous élirons quatre moukhtars, deux pour la famille Hachem (majoritaire au village) et deux autres pour les autres familles, tout en accordant la priorité au choix des familles », précise Geryès Matar.

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