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Le Hamas dit ne pas vouloir la guerre, mais la peur règne à Gaza

"Nous n'acceptons en aucun cas ces incursions, ni qu'on nous impose des faits accomplis", déclare Ismaïl Haniyeh.

"Nous n'appelons pas à une nouvelle guerre", a déclaré le chef du Hamas dans le territoire de Gaza, Ismaïl Haniyeh (centre), lors du prêche de la prière musulmane hebdomadaire. AFP / MOHAMMED ABED

Le Hamas islamiste a affirmé vendredi ne pas vouloir la guerre mais promis de combattre les intrusions israéliennes dans la bande de Gaza, théâtre de nouvelles violences entre Palestiniens et Israéliens qui font craindre une guerre de plus à des populations meurtries.

Gaza est en proie depuis mercredi à la plus sérieuse confrontation entre le Hamas et l'armée israélienne depuis 2014 et l'instauration d'un fragile cessez-le-feu après cinquante jours de guerre.
Israël a riposté vendredi matin par de nouveaux raids aériens à des tirs d'obus palestiniens contre ses soldats à la frontière.

"Nous n'appelons pas à une nouvelle guerre", a déclaré le chef du Hamas dans le territoire, Ismaïl Haniyeh, lors du prêche de la prière musulmane hebdomadaire. Mais le Hamas qui dirige la bande de Gaza combattra les incursions menées par Israël à l'intérieur du territoire "sous prétexte de chercher des tunnels", a-t-il prévenu. "Nous n'acceptons en aucun cas ces incursions, ni qu'on nous impose des faits accomplis", a-t-il ajouté.

Les soldats israéliens ont subi depuis mercredi douze séries de tirs au mortier le long de la barrière de sécurité qui enferme hermétiquement la bande de Gaza et au pied de laquelle ils traquent les tunnels pouvant servir à des combattants palestiniens pour s'infiltrer en Israël. Il s'agit de la première confrontation directe entre le Hamas et l'armée israélienne depuis la guerre meurtrière et dévastatrice de juillet-août 2014.

 

(Pour mémoire : Deuxième jour de violences à Gaza ; une Palestinienne tuée par un tir israélien)

 

Situation 'intenable'
L'aviation israélienne a mené vendredi matin un bombardement sur Beit Lahya, dans le nord de Gaza, puis a bombardé des positions utilisées par les groupes armés le long de la frontière à Khouzaa, dans le sud du territoire, ont indiqué des témoins. Aucune victime n'a été rapportée.

L'armée israélienne a fait état d'une seule frappe aérienne contre une position du Hamas, la quatrième opération du genre depuis mercredi selon elle, en plus de tirs de chars. Les violences ont pour la première fois fait un mort jeudi, une Palestinienne de 54 ans tuée par des tirs de char israéliens, selon des sources hospitalières palestiniennes. Elles font redouter une nouvelle déflagration dans un territoire pauvre et surpeuplé qui a connu trois guerres avec Israël en six ans et ne s'est toujours pas remis de la dernière.

"On a très peur. C'est clair que la guerre est en train de commencer. Il y a beaucoup d'escarmouches, exactement comme avant la dernière guerre", a déclaré à l'AFP Alaa Abou Zaki, 24 ans, père d'un enfant de trois ans. Il commence à faire des stocks de lait et de couches pour son fils.
"Les juifs veulent la guerre et la situation est intenable", dit Mohannad Ghaban, 24 ans, employé journalier. "On n'a ni électricité, ni ciment, ni eau. On meurt déjà à petit feu, alors autant mourir une bonne fois pour toutes pendant une guerre !", s'exclame-t-il en évoquant le blocus israélien.

 

(Lire aussi: La question palestinienne victime des développements régionaux)

 

Plan 'diabolique'

De l'autre côté de la frontière, dans le kibboutz israélien de Kerem Shalom, Amit Caspi confie lui aussi avoir "peur de la prochaine guerre" et pense à partir pour de bon. "La nuit, c'est le bruit des mortiers, des bombardements, des avions", abonde Jehan Berman, autre habitant du kibboutz.

"On est fatigué. On se relève à peine de la dernière guerre que la suivante est à notre porte", ajoute-t-il, invoquant l'arrivée dans les parages d'une nouvelle brigade et des familles qui commencent à prendre leurs dispositions pour trouver refuge ailleurs.
Le kibboutz se trouve non loin de là où l'armée dit avoir découvert deux nouveaux tunnels, le 18 avril et jeudi.
Les tunnels avaient été l'une des armes les plus efficaces et redoutées employées par les combattants palestiniens en 2014. L'armée israélienne avait alors affirmé en avoir détruit plus d'une trentaine.

Mais ils n'ont pas quitté l'actualité. Le Hamas a lui-même proclamé continuer à en construire, et l'armée israélienne continue à les traquer.
Les tirs essuyés par ses soldats traduiraient une nervosité du Hamas grandissante à mesure que les Israéliens approchent de la découverte d'un nouveau tunnel, soutient l'armée israélienne.
L'armée israélienne admet qu'elle agit à l'intérieur du territoire palestinien dans une bande de 100 mètres, dit-elle. Elle dit ne voir "aucun intérêt" à une escalade militaire. Mais elle a redit vendredi sa détermination à combattre "le plan diabolique du Hamas visant à s'infiltrer dans les communautés israéliennes".

 

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