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Liban - La situation

Municipales : coup d’envoi dans deux jours

Échange d'accusations en marge du Conseil des ministres entre Bassil et Harb

À l’ouverture, hier, de la séance du Conseil des ministres : réalité et apparences. Dalati et Nohra

Se réapproprier une démocratie dévaluée par le biais du droit de vote, fût-ce au niveau des municipalités, voilà l'enjeu de la série des quatre dimanches qui commence dans deux jours par les trois mohafazats de Beyrouth, de la Békaa et de Baalbeck-Hermel. Les élections « sont une échéance politique qui se présente sous un masque municipal », a affirmé hier un ancien ministre. Ce glissement vers le politique se note aussi bien à Beyrouth que dans les régions. C'est ainsi que, sous la menace d'un retrait de la coalition des partis à Beyrouth, le CPL et le Tachnag sont parvenus à écarter des moukhtars que l'on pensait inamovibles. Dans la Békaa, le glissement s'est fait à Jdita vers l'affirmation identitaire la plus primaire. Un peu partout, le politique bouscule ou colore le familial.

Comme l'observait hier un expert, les élections municipales qui, contrairement à la loi électorale, ne prévoient aucun quota confessionnel, sont une image de ce qui pourrait se passer si le confessionnalisme politique venait à être aboli sans être remplacé par un système de partis. De ce fait, les rapports intercommunautaires deviennent un enjeu des élections et se prêtent à la surenchère, au lieu d'en être les régulateurs et de jouer un rôle d'apaisement. C'est dans cet esprit que l'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, préconisait hier soir, à la télévision, un amendement de la loi municipale, et que Saad Hariri exhortait son électorat, dans un effort pour consacrer une coutume, « à empêcher que le legs de la parité » laissé par Rafic Hariri à Beyrouth « ne soit brisé ». Ce risque existe, insistait l'expert cité, puisque les listes rivales de Beyrouth pourraient jouer de la surenchère confessionnelle et parvenir, grâce au panachage, à torpiller la parité.

(Lire aussi : La « Liste des Beyrouthins » : priorité aux dossiers des déchets, des embouteillages et du transport public)



Conseil des ministres

Sur le plan politique, la journée a été marquée hier par une réunion du Conseil des ministres. À cet égard, il y a les apparences, et il y a la réalité. En apparence, un Conseil des ministres des plus ternes dont la décision la plus importante a été l'approbation d'un projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat euro-méditerranéen, à côté de la chaleureuse plaidoirie traditionnelle de Tammam Salam en faveur de l'élection d'un président de la République à un siège dont la vacance remontera bientôt à deux ans (depuis le 25 mai 2014).
Par contre, pas un mot sur la prorogation de l'accord de subvention des exportations des produits maraîchers et des agrumes par voie maritime, qui vient à terme bientôt et qui était attendu par les agriculteurs. L'accord avait été adopté après la fermeture des frontières terrestres avec l'hinterland, en raison de la guerre en Syrie.

Et maintenant la réalité. Celle des accusations échangées, en marge du débat sur l'Internet illégal, dont on lira les détails par ailleurs, entre les deux grands prétendants au leadership du caza de Batroun, Gebran Bassil et Boutros Harb. C'est, comme de coutume il semble, le chef du CPL qui a ouvert les hostilités, en accusant M. Harb d'avoir autorisé la signature d'accords de gré à gré entre le ministère des Télécommunications et la société Ogero. Ce « scandale » aurait coûté « plus de 100 milliards de livres » au Trésor, a martelé M. Bassil, une indiscrétion bientôt relayée par les agences sur site et les télévisions aux drogués de la « scandalite ».


(Lire aussi : Le matériel retrouvé serait le même que celui utilisé au Barouk en 2009)

 

En soirée, M. Harb répondait à ces accusations en se défendant d'avoir fait autre chose que ce que tous ses prédécesseurs ont fait, dans l'exercice de prérogatives que leur reconnaît la loi, avant de révéler que « M. Bassil n'a soulevé ce point que lorsqu'il a été question de clore le dossier de la centrale de Deir Ammar, où réside le véritable scandale ». Et de révéler que le ministre de l'Énergie aurait signé un contrat de gré à gré relatif à la centrale où le calcul de la TVA n'était pas pris en compte, et en avait écarté des compagnies qui, au contraire, avait tenu compte de cette valeur, évaluée « en millions de dollars », selon la source responsable de cette indiscrétion.
M. Harb avait été une première fois embarrassé en commission parlementaire, et obligé de rendre compte de l'absence de Abdel Menhem Youssef, PDG d'Ogero, à l'audition que lui avait fixée le juge d'instruction dans l'affaire de l'Internet illégal. L'excuse qu'il a avancée, une angioplastie que M. Menhem a dû subir d'urgence à Paris, où il se trouvait en congé, n'a pas convaincu tout le monde, c'est le moins que l'on puisse dire.

 

 

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commentaires (4)

Libanais(h) ! Soyez inflexibles ! Ayez des poignards dans le "Bulletin" mais non à la main....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 09, le 07 mai 2016

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Commentaires (4)

  • Libanais(h) ! Soyez inflexibles ! Ayez des poignards dans le "Bulletin" mais non à la main....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 09, le 07 mai 2016

  • SANDOU2 IL 3AJAYEB...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 58, le 06 mai 2016

  • Gébran Bassil accuse... Je rappelle une phrase du général de Gaulle : Un ministre doit être insoupçonnable. Gébran Bassil, l'est-il ?

    Un Libanais

    12 h 54, le 06 mai 2016

  • la foire aux racailles......

    Tabet Karim

    09 h 18, le 06 mai 2016

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