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À La Une - syrie

Alep reprend vie après deux semaines de tueries

"La trêve c'est une requête du régime qui veut souffler pour pouvoir attaquer de nouveau les rebelles", estime un habitant.

Privés de soleil pendant 13 jours, certains habitants d'Alep ont installé jeudi des chaises et des tables sur le trottoir pour siroter leur thé ou fumer des cigarettes. Dans la nuit, les étals ont refait leur apparition sur les marchés avec quelques fruits, de la nourriture et même des douceurs. AFP / KARAM AL-MASRI

Terrés pendant deux semaines dans des cages d'escaliers, des caves ou chez eux pour échapper à la mort, les habitants d'Alep sont sortis jeudi timidement avant de s'enhardir et flâner à nouveau dans les rues de leur ville à la faveur d'une trêve.

Après deux semaines de bombardements et d'affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles qui ont fait 285 morts, Américains et Russes ont réussi à convaincre leurs alliés sur le terrain de cesser les combats et un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi pour 48 heures dans la deuxième ville du pays.

"La semaine dernière, c'était une ville fantôme, les gens étaient cloîtrés chez eux, mais aujourd'hui, la situation est bien sûr meilleure et la circulation est revenue", explique à l'AFP Mohammad Halwani, 31 ans, qui gère un café internet. "Certains habitants sont sortis dans la rue mais la peur est toujours là. Les habitants craignent la reprise des bombardements, des massacres", ajoute cet habitant du quartier rebelle de Chaar.
L'eau et l'électricité fonctionnent à nouveau et le conseil local a dépêché des bulldozers pour retirer les gravats qui obstruent les rues tandis que les commerçants déblaient devant chez eux, selon le journaliste de l'AFP.

Privés de soleil pendant 13 jours, certains habitants ont installé des chaises et des tables sur le trottoir pour siroter leur thé ou fumer des cigarettes. Dans la nuit, les étals ont refait leur apparition sur les marchés avec quelques fruits, de la nourriture et même des douceurs.

Pendant les bombardements, les habitants du secteur rebelle étaient habitués à faire leurs emplettes le soir, seul moment de répit quand les avions militaires quittaient le ciel de la ville. Ils se rendaient au marché et les enfants s'aventuraient à jouer dans la rue. "Les gens faisaient leurs achats entre 17h00 et 21h00 puis la circulation redevenait très faible en raison des frappes nocturnes", selon Khaled 26 ans, marchand de légumes.

 

(Repère : La bataille d'Alep : les dates clés depuis 2012)

 

Mais la méfiance reste de mise. Car les habitants de cette ville du nord de la Syrie, divisée depuis juillet 2012 entre secteurs gouvernementaux et rebelles, sont échaudés. Le 27 février, une trêve globale était intervenue entre le régime et les rebelles, à l'exception des jihadistes, après des mois de combats avant d'être brisée huit semaines plus tard.
"Pour moi, la trêve c'est une requête du régime qui veut souffler pour pouvoir attaquer de nouveau les rebelles", assure Abou Ibrahim, réparateur d'antennes satellitaires.
"A chaque fois que le régime frappe, il donne comme prétexte la présence du Front al-Nosra, c'est pour cela que cette trêve ne tient pas", indique Mahmoud Cheikh. Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, qui est présent dans la ville, n'est pas inclus dans l'accord.

Mais si le calme est revenu, la guerre n'est pas loin. Des bombardements sont entendus dans la ville. Des combats ont en effet lieu au sud d'Alep entre le régime et une coalition de groupes jihadistes et islamistes.

 

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Terrés pendant deux semaines dans des cages d'escaliers, des caves ou chez eux pour échapper à la mort, les habitants d'Alep sont sortis jeudi timidement avant de s'enhardir et flâner à nouveau dans les rues de leur ville à la faveur d'une trêve.
Après deux semaines de bombardements et d'affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles qui ont fait 285 morts, Américains...

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