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Une voix pour tous

Rarement élections municipales auront été anticipées, au Liban, avec autant d'enthousiasme. C'est dire le droit primordial dont nous sommes privés depuis tant d'années avec la frustrante autoprorogation de l'Assemblée nationale. Le scrutin portant sur le renouvellement des conseils municipaux est le dernier carré de démocratie qu'il nous reste. Par chance, l'enjeu, ici, n'est pas directement politique. Du moins au sens qu'attribuent à ce concept les leaders locaux pour qui la politique ne peut être que « haute », plombée de mystères et d'obscures magouilles, détachée de la base et rattachée aux ambassades les plus offrantes. L'enjeu des municipales est à la fois modeste et déterminant. Il concerne la qualité de vie des habitants et leur niveau de civilisation. Le mot n'est pas trop fort. Essayez d'évoluer dans des bas-fonds sans hygiène, sans services publics, sans sécurité routière, sans ramassage d'ordures, sans eau, sans électricité, dans le vrombissement des générateurs et leurs fumées nocives, sans un parc pour s'isoler un peu des agressions urbaines, sans un trottoir continu et dépourvu d'obstacles où circuler à pied en toute sécurité ; essayez de vivre dans une ville au bord de la mer où tous les accès à la mer sont privatisés, où la vue sur la mer elle-même est devenue un privilège... C'est hélas ce que nous faisons au quotidien. Progresser dans des villes qui régressent. Lutter un à un, jusqu'à l'épuisement parfois, pour donner à notre environnement un semblant de vernis, une patine culturelle qui puisse nous le faire aimer, pour que la dégradation de notre milieu vital ne soit pas une fatalité.

Alors non, nous n'égorgerons pas de moutons pour célébrer l'arrivée triomphale de quiconque dans nos quartiers. Nul n'a d'ailleurs le droit de triompher avant le verdict des urnes. Nous ne voterons pas par « tradition ». Le conseil municipal n'est pas héréditaire, nous avons assez donné et souffert avec les batailles rangées occasionnées par les scrutins parlementaires. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de pouvoir ou de confessions, mais tout simplement du bien-être de tous. Pour être productifs, nous avons besoin de sérénité, d'un chant d'oiseau qui ne soit pas couvert par le grondement intempestif d'un engin qui démarre, de végétation qui ne soit pas tributaire d'un oubli des pelleteuses. Nous avons besoin de silence, la nuit, pour ne pas avoir, le jour, de pulsions assassines. Nous avons besoin de bibliothèques, de lieux de recueillement qui ne soient pas exclusivement des lieux de culte. Nous avons besoin de lieux publics pour aller à la rencontre de l'autre et cesser de le craindre. Nos cités ont besoin d'être réaménagées, et pas qu'au goût du dernier nouveau riche en date à qui il prendrait d'installer à grands frais des ronds-points taillés à la mesure d'une horrible sculpture gravée à son nom. Pas au goût du promoteur le plus puissant de l'heure qui se piquerait de planter des gratte-ciel à sa propre gloire, au mépris des riverains et d'un tissu urbain qu'il ne lui appartient pas d'altérer selon son bon plaisir.

Pour toutes ces raisons, et parce que la guerre a détruit ce qui pouvait l'être, et parce que après la guerre nous avons espéré des jours meilleurs, et parce que nous avons éminemment droit au bonheur pour avoir tant subi, souvenons-nous que la beauté rend meilleur. Donnons nos voix à ceux que nous jugeons capables d'y œuvrer.

Rarement élections municipales auront été anticipées, au Liban, avec autant d'enthousiasme. C'est dire le droit primordial dont nous sommes privés depuis tant d'années avec la frustrante autoprorogation de l'Assemblée nationale. Le scrutin portant sur le renouvellement des conseils municipaux est le dernier carré de démocratie qu'il nous reste. Par chance, l'enjeu, ici, n'est pas...

commentaires (5)

Dès l'instant où la Cédraie(?) mettrait ; en pratique ; en question dans ces élections le walïï d’ici et dans lui sa wilâïyâ levantine Per(s)cée tant convoitée, tous les 8 Malsains conGlomérés qui veulent renverser cette semi-démocratie voudront alors la transformer par un processus de régression putschiste en cette wilâïyâ(h) de leurs intérêts, et se rangeront comme un seul homme autour de cette wilâïyâ pour la protéger elle et son fakkîh ! Mais ce qu’ils font sera sûr à refaire, les cristallisations de leur constellation étant à nouveau en liquéfaction ; cette wilâïyâ pour laquelle dans les faits ils combattent, étant devenue now cette wilâïyâ(h) vague que chaque faction de ce conSortium en 8 se réserve de déterminer les contours plus que nébuleux ! Ces factions tenteront de reprendre un instant leurs anciennes positions, mais sans plus en partager les illusions….. Les barbus Per(s)cés s'appuieront de nouveau sur les boSSféràRiens Changementaux-Réformés et les posteront en avant-garde, au premier plan de leur soi-disant démocratisme. Ces derniers s'appuieront, eux, évidement, sur les bääSSdiots locaux et les "plats" Pan Grands-Syriens et autres "stratèges" en 8 pour préparer leur énième plan putschiste ! En réalité, tous ces pathétiques "putschistes-ressuscités" en 8, pour pouvoir encore ne fut-ce que se maintenir à la tête de leur simili-démocratie se condamnent eux-mêmes ; d’où leur dilemme ; à remettre toujours en question celle-ci même.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 34, le 05 mai 2016

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Commentaires (5)

  • Dès l'instant où la Cédraie(?) mettrait ; en pratique ; en question dans ces élections le walïï d’ici et dans lui sa wilâïyâ levantine Per(s)cée tant convoitée, tous les 8 Malsains conGlomérés qui veulent renverser cette semi-démocratie voudront alors la transformer par un processus de régression putschiste en cette wilâïyâ(h) de leurs intérêts, et se rangeront comme un seul homme autour de cette wilâïyâ pour la protéger elle et son fakkîh ! Mais ce qu’ils font sera sûr à refaire, les cristallisations de leur constellation étant à nouveau en liquéfaction ; cette wilâïyâ pour laquelle dans les faits ils combattent, étant devenue now cette wilâïyâ(h) vague que chaque faction de ce conSortium en 8 se réserve de déterminer les contours plus que nébuleux ! Ces factions tenteront de reprendre un instant leurs anciennes positions, mais sans plus en partager les illusions….. Les barbus Per(s)cés s'appuieront de nouveau sur les boSSféràRiens Changementaux-Réformés et les posteront en avant-garde, au premier plan de leur soi-disant démocratisme. Ces derniers s'appuieront, eux, évidement, sur les bääSSdiots locaux et les "plats" Pan Grands-Syriens et autres "stratèges" en 8 pour préparer leur énième plan putschiste ! En réalité, tous ces pathétiques "putschistes-ressuscités" en 8, pour pouvoir encore ne fut-ce que se maintenir à la tête de leur simili-démocratie se condamnent eux-mêmes ; d’où leur dilemme ; à remettre toujours en question celle-ci même.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 34, le 05 mai 2016

  • Merci pour ce tres bel article qui nous donne de l'espoir!

    Michele Aoun

    16 h 06, le 05 mai 2016

  • Mille merci,Madame Fifi ABOU DIB, votre texte est magnifique et émouvant, comme toujours ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 03, le 05 mai 2016

  • Chère Fifi Abou-Dib Vous parlez des "accès à la mer privatisés". A Jounieh, il y avait 17 accès à la mer entre Chir et les limites de Minet-Jdidi, il n'en reste aucun. Merci les "chabbihas" de tout poil. Inutile de rappeler que je suis et serai toujours un farouche partisan de la préservation du littoral et du domaine public maritime particulièrement dans ma ville natale Jounieh.

    Un Libanais

    14 h 37, le 05 mai 2016

  • Je suis une Française du nord de la France , mais comme j'aime ce que vous écrivez ! Je forme des vœux sincères pour une vie meilleure pour tous à Beyrouth .

    Janin Marie-Christine

    11 h 55, le 05 mai 2016

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