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Moyen Orient et Monde - Syrie

Qu’est-ce que 48 heures de trêve pour Alep la martyre ?

Depuis la nuit dernière, la ville martyre s'est vu accorder un répit qui doit durer 48 heures ; l'aide humanitaire ne parvient pas aux quartiers rebelles, accuse l'Onu.

L’armée syrienne s’est engagée la nuit dernière à respecter une période d’accalmie pendant 48h à Alep, après plusieurs jours de violences inégalées qui ont fait près de 300 morts. L’Onu a pour sa part accusé Damas de refuser l’acheminement d’une aide humanitaire à la moitié environ des 905 000 habitants de Syrie piégés dans des zones assiégées ou difficiles d’accès, et notamment les Alépins d’entre eux. Photo Ammar Abdullah/Reuters

Sous intense pression diplomatique des États-Unis et de la Russie, la Syrie s'est engagée hier à respecter une trêve de deux jours dans la ville d'Alep ravagée par les combats entre le régime et des rebelles.
« Une trêve sera appliquée à Alep pour 48 heures à partir de (ce matin) 01h00 », soit hier soir à 22h00 GMT, a annoncé dans un communiqué le commandement des forces armées syriennes relayé par les médias du régime.

Auparavant à Washington, le secrétaire d'État américain John Kerry avait fait état d'un accord américano-russe pour « étendre » à Alep la cessation des hostilités en Syrie, en principe en vigueur depuis le 27 février. Cette trêve, qui concernait tout le pays à l'exclusion des régions tenues par les jihadistes de l'État islamique (EI) et du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda), a volé en éclats le 22 avril dans cette grande ville martyre d'Alep divisée entre secteurs rebelles et ceux du régime.
Le ministère russe de la Défense a confirmé « la réintroduction (d'une période d'accalmie) pour 48 heures dans la ville d'Alep » jusqu'au 6 mai à minuit. Mais d'après John Kerry, cette nouvelle trêve à Alep est d'ores et déjà « en vigueur » depuis mardi soir 21h01 GMT. Il a même vanté une « réduction globale de la violence dans ces zones » tout en reconnaissant « la poursuite des combats en certains endroits ». Se félicitant d'une « étroite coordination avec la Russie » pour « surveiller » le silence des armes, John Kerry a exhorté « toutes les parties à respecter totalement la nouvelle trêve à Alep et dans tout le pays ».


(Repère : La bataille d'Alep : les dates clés depuis 2012)

 

Combats acharnés
Dans la ville meurtrie, hier a effectivement été légèrement plus calme, après une nuit de bombardements et des combats acharnés mardi. Les affrontements de mardi ont été « les plus violents depuis plus d'un an », a condamné une ONG syrienne. Depuis le 22 avril, 284 personnes, dont 57 enfants et 38 femmes, ont péri dans les violences à Alep marquées par les terribles raids du régime du président Bachar el-Assad et les bombardements à l'artillerie lourde des rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Et les habitants de l'ancienne capitale économique syrienne n'espèrent pas un long répit. « Je ne pense pas que les frappes vont s'arrêter », a déploré Mahmoud Sendeh, un militant de 26 ans d'un secteur rebelle d'une ville devenue le symbole d'une guerre qui a fait plus de 270 000 morts, et des millions de réfugiés et de déplacés depuis mars 2011.

(Lire aussi : À Alep-Ouest comme à Alep-Est, ce sont les civils qui paient (très) cher)

 

À la demande de la France et du Royaume-Uni, le Conseil de sécurité de l'Onu était réuni hier soir à New York pour tenter de trouver une solution à Alep, une ville qui « brûle », selon Londres. Des responsables onusiens y ont dénoncé des « crimes de guerre ». À Berlin, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a « demandé aux troupes du régime Assad combattant là-bas de respecter totalement la trêve ». Sans quoi, 400 000 personnes pourraient fuir vers la Turquie, a averti l'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui tente de relancer les négociations de paix indirectes à Genève entre le régime et l'opposition. Damas, allié de Moscou, a affirmé avoir lancé le 22 avril son offensive aérienne contre la partie rebelle d'Alep en riposte à des attaques du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, présent selon lui dans ce secteur.

« Catastrophe »
Outre la mort et les destructions à Alep, l'aide humanitaire ne parvient pas aux quartiers rebelles, a condamné l'Onu, en accusant Damas de ne pas laisser passer les convois. « Nous avons besoin d'une fin des bombardements et des combats. C'est une catastrophe. Les docteurs et infirmières se font tuer pendant que la population saigne », a déclaré le président du groupe de travail de l'Onu sur l'aide humanitaire Jan Egeland, alors que plus de 900 000 personnes sont concernées par cette aide humanitaire.
Ailleurs en Syrie, au moins 22 frappes du régime ont visé la Ghouta orientale, le bastion rebelle à l'est de Damas, et les combats ont repris entre soldats et rebelles dès l'expiration dans la nuit d'un cessez-le-feu provisoire, selon l'OSDH.


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commentaires (2)

Comment une trêve peut elle être crédible sur le dos d'un état souverain qui ne cherche qu'à récupérer ce qui lui appartient ? Les salafos saouds turcobensaouds n'ont aucun droit sur Alep. Voilà pourquoi elle sera éradiquée netoyee et stérilisée de leurs présences néfastes. Take it or leave it but do not ignore it.

FRIK-A-FRAK

13 h 02, le 05 mai 2016

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Commentaires (2)

  • Comment une trêve peut elle être crédible sur le dos d'un état souverain qui ne cherche qu'à récupérer ce qui lui appartient ? Les salafos saouds turcobensaouds n'ont aucun droit sur Alep. Voilà pourquoi elle sera éradiquée netoyee et stérilisée de leurs présences néfastes. Take it or leave it but do not ignore it.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 02, le 05 mai 2016

  • Poutine et Obama s'efface Bachar El Assad qui impose sa volonté de ne pas céder devant eux La Syrie , c'est sans issue avec cet assassin. On a deux grandes puissances qui jouent admirablement bien au poker menteur

    FAKHOURI

    11 h 34, le 05 mai 2016

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