À Beyrouth, le différend sur les moukhtars réglé au terme de longues tractations

Au lendemain des menaces lancées par le vice-président du Courant patriotique libre (CPL), l'ancien ministre des Télécoms Nicolas Sehnaoui, de se retirer de la Liste des Beyrouthins pour cause de désaccord sur la composition des listes de moukhtars à Achrafieh, Rmeil, Saïfi et Medawar, des représentants du CPL, des Forces libanaises (FL) et du Tachnag, ainsi que le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, se sont réunis hier au domicile de ce dernier dans le but de parvenir à une liste à même de satisfaire toutes les forces politiques.
Près de cinq heures de tractations intenses ont ainsi abouti à la formation d'une liste complète de 28 candidats dans les quartiers chrétiens de Beyrouth incluant les partis précités, les Kataëb ainsi que le ministre du Tourisme lui-même.

Joint par L'Orient-Le Jour, M. Pharaon a affirmé que « les partis alliés au niveau national se sont entendus pour former une liste unique de 28 moukhtars pour les quartiers chrétiens de Beyrouth, que j'étudie actuellement avec le député Nadim Gemayel ». Il a en outre assuré que « la Liste des Beyrouthins en course pour les élections municipales n'a subi aucun changement et reste dans la course ». Des propos confirmés par une source proche de la Maison du Centre, qui a relevé que les revendications aounistes n'étaient pas de nature à influer sur le sort de la liste consensuelle en lice pour la municipalité de Beyrouth.

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À leur tour, des sources proches des participants à la réunion d'hier ont confirmé à L'OLJ qu'une « liste unique rassemblant toutes les parties » est née d'une entente entre le CPL, les FL, le Tachnag, M. Pharaon et les Kataëb. Ces sources n'ont pas manqué de mettre en évidence la dimension familiale de la nouvelle liste de moukhtars. « Nous avons pris en considération les familles de la capitale. Ainsi, entre deux candidats issus de la même formation politique, nous avons choisi celui qui bénéficie de l'appui de sa famille », ont-elles indiqué.
Commentant les menaces de retrait du CPL de la Liste des Beyrouthins, les sources précitées ont elles aussi assuré que « le courant aouniste n'optera pas pour ce choix, puisqu'il a obtenu une grande partie de ses revendications ».
Le parti Tachnag s'était démarqué de son allié aouniste en exprimant dans la journée, soit avant que l'accord ait lieu, son soutien indéfectible à la Liste des Beyrouthins, par le biais d'un communiqué.

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La parité, priorité du courant du Futur
Parallèlement aux efforts déployés pour conserver le caractère inclusif et interpartisan de la Liste des Beyrouthins, le courant du Futur est revenu à la charge concernant son attachement à la parité communautaire. Aussi son chef, Saad Hariri, a-t-il exhorté, hier, dans une déclaration prononcée devant des familles beyrouthines et le département de professions libérales au sein de sa formation, à voter pour la liste, « axée sur la parité et incarnant le vivre-ensemble ». M. Hariri a également affirmé que « la bataille municipale à Beyrouth est placée sous le signe du développement pour assurer les services primordiaux aux citoyens ».
« Nous allons déployer tous nos efforts pour défendre le principe du développement à Beyrouth, et nous sanctionnerons tous ceux qui lui porteront atteinte », a indiqué l'ancien Premier ministre. Et d'ajouter : « Beyrouth ne devrait pas faire face une nouvelle fois à la crise des déchets. La ville devrait se doter de sa propre usine de traitement des ordures et bénéficier de l'électricité 24 heures sur 24. »

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Et pour le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, « il est important de voter pour la Liste des Beyrouthins pour conserver la parité conformément au testament laissé par Rafic Hariri ». Ahmad Hariri, qui s'exprimait lors d'une tournée électorale dans les quartiers de la capitale, a affirmé, depuis Tarik Jdidé, que « Beyrouth appartient à tous les Libanais, chrétiens et musulmans ». « C'est pourquoi nous voterons en faveur de la Liste des Beyrouthins, et nous allons nous conformer à la parité, comme le préconisait Rafic Hariri », a-t-il souligné.
À Koraytem, le secrétaire général du courant du Futur a de nouveau pris la parole devant des notables beyrouthins pour insister sur la tenue de l'échéance dans les délais, et inciter à une participation massive au scrutin.
Il convient enfin de noter qu'une délégation de la Liste des Beyrouthins, présidée par Jamal Itani, s'est rendue hier au siège de la Jamaa islamiya dans la capitale. L'occasion pour le secrétaire général de la Jamaa, Azzam Ayoubi, d'exprimer son soutien à la liste, tout en souhaitant « la garder loin des tiraillements politiques, afin qu'elle puisse se dédier au développement de la ville ».

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