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Cinema- - Rencontre

Vous la voulez, la « Zyara », main dans la main avec Muriel Aboulrouss ?

La mini-Web série, sacrée meilleur documentaire de la Toile dans plusieurs festivals (Angleterre, Dublin et Bilbao), a conquis le public et le cœur des spectateurs. La réalisatrice Muriel Aboulrouss, également moult fois récompensée, parle de cette aventure humaine et colorée.

Photo D.R.

Qu'est-ce que Zyara et comment est né le projet ?
Muriel Aboulrouss La série est née en 2014 d'une volonté commune d'aller vers des personnes choisies d'avance et d'être à leur écoute. C'est Denise Jabbour, la productrice exécutrice, qui est à l'initiative de cette mini-série Web qui ne dépasse pas les cinq minutes. Zyara est tout ce dont on rêvait : réaliser des portraits panachés, sans distinction d'âge, de profession ou d'appartenance politique ou sociale. Et partager avec les personnes rencontrées leurs rêves, amours, craintes ainsi que leurs expériences mémorables. À travers une démarche visuelle particulière, la série promeut l'unité des hommes et femmes qui partagent cette vie sur terre.
En septembre 2014, nous avions déjà produit quatre épisodes-pilotes et, depuis, nous diffusons un épisode toutes les deux semaines. Nous approchons ainsi de la fin de la première saison composée de douze épisodes et nous visons à nous maintenir sur la Toile pour (j'espère !) dix ans à venir.
Notre objectif est donc de trouver des sponsors qui nous aideraient à continuer à produire Zyara et à élargir ses horizons vers d'autres régions du Liban d'abord et peut-être ultérieurement vers d'autres pays.

En quoi diffère la réalisation d'une Web série des autres expériences filmiques ?
En matière de créativité, toutes les expériences se ressemblent mais, sur le plan personnel, la Web série permet une totale liberté d'action et d'expression sans être soumis à aucune censure sauf celle que nous dictent nos valeurs et éthique. Je n'ai jamais travaillé dans le domaine de la télévision mais, à mon avis, les Web séries sont le langage du futur car elles permettent de créer un art à partir d'une seule idée personnelle qui pourrait sembler sans signification au regard des autres. Il suffit d'être fort de ses convictions pour connecter avec les autres. À partir d'un clic, on peut les toucher, les émouvoir et les emporter très loin.

Première femme chef opératrice dans le monde arabe et portant la casquette de réalisatrice, comment avez-vous atterri dans ce domaine ? Quelles ont été les plus belles occasions ? Et les déceptions ?
J'étais tiraillée entre ma passion pour la justice et mon amour pour les langues. Mais entre les deux bâtiments de l'USJ, de droit et d'interprétariat, le troisième, qui est celui de l'Iesav, s'est imposé à moi par ce qu'il représente comme liberté d'action et d'expression. Ma mère m'a très vite encouragée à emprunter cette voie.
Être considérée comme la première femme chef opératrice était un instant magique pour moi. Très vite (en seconde année), je suis tombée amoureuse de la lumière. C'est ce qui m'a conduit par la suite à créer, avec Denise Jabbour, Ciné-Jam, cet atelier de cinéma où l'on doit suivre son instinct tout en partageant ses émotions. Avec ma partenaire de Ciné-Jam, j'ai pu mettre en application tout ce qui semblait jusqu'à présent théorique. Zyara est donc un voyage, né de tout l'enseignement et les idées que j'ai pu récolter en route. Je suis sur ce projet à la fois réalisatrice et mon propre chef opérateur. Et je ne travaillerai plus avec la seconde casquette qu'avec des personnes avec lesquelles je m'entends totalement sur une certaine vision du cinéma, notamment Hady Zaccak. Être entourée de très bons techniciens passionnés a toujours été ma joie et j'avoue n'avoir pas eu de déceptions. Ce métier ne m'a apporté que des gratifications.

Plus de onze prix jusqu'à présent pour Zyara. Laquelle des récompenses vous a fait le plus plaisir ?
Les récompenses sont pour moi autant de plaisirs partagés avec les autres. Elles sont toutes précieuses à mes yeux car elles traduisent l'amour et l'intérêt qu'ont porté les internautes à cette mini-série qui visite le monde, en apportant dans chaque intérieur amour et joie. Zyara est certes un voyage, mais c'est aussi le parcours d'une, de milliers de vies. Un lien entre les habitants de cette planète. Tout cela me remplit de joie mais, par ailleurs, m'octroie une responsabilité que je dois honorer.

Si nous rendons une « zyara » (visite) à Muriel Aboulrouss, qu'aura-t-elle à dire devant la caméra ?
J'aurai aimé être le soleil. Il est difficile d'être « amour » au milieu de tout ce brouillard de haine. Et même si j'adore la vie et toutes les personnes que je rencontre à travers Zyara, je serai enthousiaste d'aller un jour vers la lumière où seuls l'amour, la paix et l'acceptation de l'autre régissent ce royaume.


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Les créateurs de Zyara

Productrice exécutrice : Denise Jabbour
Réalisatrice et chef opératrice : Muriel Aboulrouss
Montage : Liliane Hanbali
Son : Mohab Chanesaz
Assistante caméra : Rachelle Noja
Coloriste : Khalil Abourrousse

On peut voir Zyara sur Youtube

Ou sur Facebook
https://www.facebook.com/homeofcinejam

 

Les récompenses

Meilleur documentaire séries web /Fest web UK 2015
Meilleur documentaire séries web/Festival web Dublin 2015
Meilleure technique innovatrice et narrative Festival web Bilbao 2015
Meilleure photo – Festival web Dublin 2015
Meilleur montage pour Liliane Hanbali à BAWEBFEST (Buenos Aires) 2016
Meilleure réalisation et meilleure photo à Muriel Aboulrouss aux Rome Web Awards 2016
Meilleurs dialogues et meilleure création mondiale aux Rome Web Awards 2016

 

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