La course contre la montre pour le transfert des déchets entassés en 8 mois d'incurie à Beyrouth et dans le Mont-Liban, vers la décharge si mal nommée de Naamé (« La douce »), est désormais lancée. Il ne reste plus qu'environ trois semaines pour déplacer les déchets stockés en sacs ou en ballots ou enfouis sous des tonnes de débris et de terre.
À L'Orient-Le Jour, le ministre en charge de ce dossier, Akram Chehayeb, a affirmé que près de 590 000 tonnes de déchets ont été évacués de Beyrouth à ce jour, et qu'il ne reste plus qu'environ 10 à 15 000 tonnes à éliminer.
Combien de temps l'odeur des ordures ménagères continuera-t-elle de flotter dans l'air de la capitale ? Il est difficile de le dire. En fait, soulignent les spécialistes, plus la couche de déchets sur laquelle mordent les pelleteuses et les bulldozers est ancienne, plus l'odeur est pestilentielle. Le sol devra être désinfecté et désodorisé, semble-t-il, après la fin des travaux d'enlèvement, pour éliminer l'odeur nauséabonde du jus de décharge suintant ou dégoulinant des sacs d'ordures (lixiviat).
Le délai de trois semaines suffira certainement au nettoyage de Beyrouth, mais il restera environ 145 000 tonnes à enlever des cazas du Kesrouan, du Metn, de Aley et du Chouf, a ajouté M. Chehayeb. Dans les cazas du Metn et du Kesrouan, se trouvent environ 80 000 tonnes de déchets recouverts de gravats et de terre. 65 000 tonnes sont à enlever dans le Chouf et Aley. M. Chehayeb pense que la noria des camions faisant le trajet Beyrouth-Naamé réussira l'exploit de raser les monticules de déchets en question.
Les adjudications
Mais que se passera-t-il après ? Tout le monde se demande où en sont les adjudications des jetées et brise-lames qui seront construits autour des sites de Bourj Hammoud et de la Costa Brava (littoral de Choueifat), derrière lesquelles seront aménagées des décharges contrôlées. En effet, si ces décharges ne sont pas prêtes à temps, les ordures ménagères devront s'accumuler à nouveau aux coins des rues.
Les adjudications pour la construction de ces remblais seront lancées le lundi 9 mai, a confié à L'OLJ M. Chehayeb. Cette date est tardive, certes, et mal synchronisée avec la fermeture de la décharge de Naamé, mais le ministre juge qu'il n'est pas nécessaire que ces travaux d'infrastructure soient achevés pour que l'on commence à utiliser les décharges. L'espace qui sera gagné sur la mer pourra être utilisé au fur et à mesure que la jetée sera construite et compartimentée en « cellules », précise-t-il.
Parallèlement, le centre de tri de Dora entrera en fonction, de manière à pouvoir récupérer les déchets solides et recyclables, et un centre de tri analogue verra le jour à la Costa Brava. Les aires de stockage aménagées dans ces deux zones, qui se remplissent en ce moment de ballots d'ordures accumulés nouvellement, disparaîtront au fur et à mesure que les « cellules » des terres gagnées sur la mer seront achevées.
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commentaires (3)
RIEN N,EST FAIT... RIEN N,EST DECIDE... DU : TITI TITI MITEL MA KINTI MITEL MA INTE !
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 47, le 03 mai 2016