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Avec moins de troupes en Afghanistan, Washington perd de sa visibilité sur place, affirme un rapport

Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan affecte l'entraînement des forces locales, dont le Pentagone ignore en outre l'étendue réelle des capacités opérationnelles, met en garde un rapport officiel présenté vendredi à Washington.

"Puisqu'elle dispose de moins de troupes sur place, l'armée américaine a perdu une bonne partie de sa capacité à observer directement, fournir des conseils tactiques et collecter des informations fiables sur les capacités et l'efficacité" de l'armée afghane, écrit John Sopko, inspecteur général du service américain chargé de surveiller les efforts pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar).

D'après l'Otan, environ 5.500 soldats et policiers afghans sont morts en service l'an dernier mais "ni les Etats-Unis, ni leurs alliés afghans ne savent combien il y a de soldats et de policiers afghans, combien peuvent servir ou, partant de là, quelles sont leurs capacités opérationnelle réelles", souligne le rapport trimestriel du Sigar présenté au Congrès, jugeant ce constat "inquiétant".

Depuis que l'Otan a terminé sa mission de combat en Afghanistan fin 2014, pour se consacrer uniquement à une mission d'entraînement et de formation, l'armée afghane est seule sur le terrain pour affronter les talibans.

A l'heure actuelle, 9.800 soldats américains se trouvent encore dans le pays mais ils doivent en principe diminuer à 5.500 début 2017. Face au risque de voir les talibans reconquérir le pays, l'administration Obama avait annoncé en octobre 2015 qu'elle ralentissait le rythme de retrait de ses troupes.

Le rapport du Sigar paraît à un moment sensible pour l'Afghanistan, où les conditions de sécurité sont particulièrement difficiles après 15 ans de guerre. Avec 11.002 victimes civiles, dont 3.545 morts, l'année 2015 a été la plus sanglante pour la population afghane depuis que l'ONU a commencé en 2009 à compter les tués ou blessés dans le conflit.

Les talibans ont annoncé début avril le lancement d'une "offensive de printemps", "l'Opération Omari" en mémoire du mollah Omar, le défunt fondateur de leur mouvement, disant vouloir mener des "attaques de grande envergure", notamment contre les 13.000 soldats de l'Otan et les forces de sécurité afghanes.
A l'insurrection talibane s'ajoute depuis un peu plus d'un an la campagne des combattants du groupe Etat islamique (EI), notamment dans l'est du pays.

John Sopko a plusieurs fois critiqué ouvertement la stratégie américaine en Afghanistan et particulièrement les efforts de reconstruction, dénonçant les abus et malversations dans l'utilisation des milliards de dollars d'aide américaine.

Le Congrès américain a octroyé quelque 113 milliards de dollars aux efforts de reconstruction en Afghanistan, selon son rapport. Environ 2.200 Américains ont perdu la vie dans ce pays depuis le début du conflit fin 2001.

Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan affecte l'entraînement des forces locales, dont le Pentagone ignore en outre l'étendue réelle des capacités opérationnelles, met en garde un rapport officiel présenté vendredi à Washington.
"Puisqu'elle dispose de moins de troupes sur place, l'armée américaine a perdu une bonne partie de sa capacité à observer directement, fournir des...