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Moyen Orient et Monde - Syrie

Alep a vécu « sa pire journée depuis cinq ans »

Entre bombardements rebelles et frappes du régime, la ville du nord de la Syrie a connu hier sa journée la plus meurtrière en une semaine.

Des Alépins dans les décombres, dans le quartier d’al-Kalasa, après des raids du régime syrien hier. Ameer el-Halabi/AFP

La ville d'Alep au nord de la Syrie a connu hier sa journée la plus meurtrière en une semaine avec 53 civils tués dans des bombardements en 24h. 31 d'entre eux, dont trois enfants, ont été tués par des frappes aériennes du régime et 22 personnes, dont deux enfants, ont péri dans des bombardements rebelles, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ajoutant que les bombardements ont fait plus de 200 morts et des centaines de blessés en une semaine. « C'est la pire journée à Alep depuis cinq ans. Le régime n'a pas épargné un seul quartier », a affirmé un résident de la zone rebelle de Boustane al-Qasr. Alep, deuxième ville de Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des quartiers est sous contrôle des rebelles.


De même, l'Onu a jugé « inexcusable » l'attaque par le régime d'un hôpital en zone rebelle la veille. « Il faut que justice soit faite pour ces crimes », a déclaré hier le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon dans un communiqué. « Les attaques qui ciblent les civils sont des violations inacceptables des lois humanitaires », a-t-il ajouté. M. Ban a condamné les « récents bombardements aveugles par les forces gouvernementales et les groupes d'opposition, et des tactiques terroristes employées par des extrémistes », appelant tous les belligérants à « s'engager de nouveau immédiatement à cesser les hostilités ». L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est également dit très préoccupé par la situation à Alep.


Face au carnage, M. de Mistura a appelé la Russie et les États-Unis, parrains d'une trêve entrée en vigueur le 27 février mais bien mal en point aujourd'hui, à prendre une « initiative urgente » pour la remettre en selle. Le patron des opérations humanitaires de l'Onu Stephen O'Brien a aussi pressé hier la communauté internationale de sauvegarder le cessez-le-feu en Syrie afin de « mettre fin à des souffrances massives ».
Toujours du côté onusien, un responsable humanitaire a averti hier que des centaines de milliers de Syriens risquaient de ne plus pouvoir recevoir d'aide d'urgence si les combats se poursuivaient. « Les enjeux sont incroyablement élevés pour les prochaines heures et prochains jours (...) car il y a tant de vies humaines dans la balance », a dit Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail humanitaire. Selon lui, des convois d'aide ont pu être acheminés dans plus de 52 % des zones assiégées, ce qui a permis d'accéder à 255 000 personnes. Mais 905 000 personnes ne peuvent toujours pas être visitées par les agences d'aide, a regretté M. Egeland.


Les États-Unis se sont, eux, dit hier soir « scandalisés par les raids aériens sur l'hôpital al-Quds, dans un quartier rebelle d'Alep, qui ont tué des dizaines de personnes, dont des enfants, des patients et du personnel médical ». « La Russie a une responsabilité urgente pour faire pression sur le régime pour (...) qu'il arrête de s'en prendre aux civils, aux bâtiments médicaux et aux secouristes, et qu'il respecte pleinement le cessez-le-feu », a demandé le secrétaire d'État américain John Kerry.


La télévision publique syrienne a rejeté les informations imputant à Damas la responsabilité de l'attaque sur l'hôpital. La Russie a également démenti toute responsabilité dans le bombardement de l'établissement.
Médecins sans frontières, qui soutenait l'hôpital, a également condamné cet acte « révoltant ayant encore visé un centre de santé en Syrie ». Cet établissement était « le principal centre pédiatrique de la région », a précisé l'ONG. Pour le Comité international de la Croix-Rouge, Alep est désormais « aux portes d'un désastre humanitaire ». « Où que vous alliez, vous entendez les explosions de mortiers, les bombardements et le vol des avions », selon Valter Gros, le représentant du CICR dans la ville. « Les habitants vivent sur le fil du rasoir. Tous craignent pour leur vie. »

 

(Lire aussi : « Si la trêve tient, c’est entre les États-Unis et la Russie, pas entre l’opposition et le régime »)

 

Bataille décisive pour « libérer » Alep
Le régime a, de son côté, laissé entendre qu'il se préparait à lancer une offensive contre cette ville et la province du même nom. « Il est temps de lancer la bataille pour la libération complète d'Alep », a annoncé hier à Damas al-Watan, un quotidien bien informé et proche du pouvoir. « Ce n'est pas un secret que l'armée syrienne et ses alliés ont préparé cette bataille décisive pour purifier Alep des terroristes », assure le journal.

 

(Lire aussi : Syrie : les limites de la diplomatie... et de la guerre )


Un porte-parole du Haut-Comité des négociations (HCN), qui regroupe les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syriennes, Salem el-Meslet, a estimé que le régime du président syrien Bachar el-Assad « refuse de mettre fin aux souffrances du peuple syrien ».
Dans ce conflit très complexe, 53 rebelles, notamment islamistes, et 11 combattants des Forces démocratiques syriennes (alliance arabo-kurde) ont par ailleurs été tués dans des affrontements entre les deux parties dans la zone de Tal Rifaat, une ville contrôlée par les Kurdes dans le Nord syrien. C'est dans cette région également que l'armée turque a répondu hier à des tirs en provenance de positions du groupe État islamique (EI), faisant onze morts parmi les membres du groupe, rapportent des sources militaires turques.


Enfin, le gouvernement syrien s'est dit hier gravement préoccupé par des informations selon lesquelles 150 soldats américains auraient atterri dans la région de Rmeilan, dans le nord-est du pays, dénonçant une « agression flagrante ». Lundi, le président américain Barack Obama avait confirmé son intention d'envoyer 250 membres des forces spéciales supplémentaires en Syrie pour lutter contre l'EI en soutenant les alliés locaux des États-Unis. La base aérienne de Rmeilan est située dans une zone contrôlée par les milices kurdes YPG, qui sont un allié capital des États-Unis dans la lutte contre l'EI.

 

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La ville d'Alep au nord de la Syrie a connu hier sa journée la plus meurtrière en une semaine avec 53 civils tués dans des bombardements en 24h. 31 d'entre eux, dont trois enfants, ont été tués par des frappes aériennes du régime et 22 personnes, dont deux enfants, ont péri dans des bombardements rebelles, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ajoutant que les...

commentaires (8)

TOUTES CES BESTIALITES LA INNOU IL DOULEB 3AM YIBROM...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 50, le 29 avril 2016

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • TOUTES CES BESTIALITES LA INNOU IL DOULEB 3AM YIBROM...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 29 avril 2016

  • RIEN NI PERSONNE N'EBRANLERA LES REBELLES LE VRAI PEUPLE DANS LEURS QUETES D'UN AVENIR MEILLEUR CONTRE LES USURPATEURS AIDANT LE REGIME USURPATEUR DES TERRES SYRIENNES !! LE HEZB QUI PRETENDAIT DEFENDRE LES TERRES LIBANAISES CONTRE L'USURPATEUR SE VOIT ATTRIBUER LA MEME QUALIFICATION !! ce n'est que le commencement du retour du baton

    Bery tus

    15 h 06, le 29 avril 2016

  • Nous verrons bien un jour la Russie de Poutine et son complice le Regime Assadiste trainés devant les tribunaux internationaux et juges par la justice internationales pour crimes contre l’humanité.

    Bibette

    12 h 35, le 29 avril 2016

  • Indignation! Quel gros mot! Où sont les sanctions et les mesures dissuasives à prendre pour que des actes d'une telle barbarie ne se reproduisent plus?

    Dounia Mansour Abdelnour

    11 h 16, le 29 avril 2016

  • CHOC DES MERCENAIRES TERRORISTES DE TOUS BORDS... L,OBSCURANTISME DES UNS N,A D,EQUIVALENT QUE CELUI DES AUTRES... FIKHAR I KASSER BA3DOU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 15, le 29 avril 2016

  • Affligeant pour les civils . Mais les bactéries salafisteswahabotes turcosbensaouds doivent absolument être éradiquées de la région, raqqaille et deir ezzor connaîtront le même bonheur d'en finir avec ce fléau, pour que la Syrie retrouve sa totale souveraineté sur l'ensemble de son territoire. Ensuite on pourra parler de paix , et de transition. Désolé! ,!!!!

    FRIK-A-FRAK

    09 h 46, le 29 avril 2016

  • Genocide...oui,et ne trouve pas de solution pour cette grande et precieuse ville,ALEP...

    Soeur Yvette

    09 h 28, le 29 avril 2016

  • GENOCIDE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 39, le 29 avril 2016

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