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Lifestyle - Beyrouth insight

Dyma Demirdjian, des initiales gainsbourgiennes, et des histoires (de goût)

C'est avec un sac à dos plein à craquer de tenues différentes que Dyma Demirdjian voyage beaucoup, souvent et ramène pour son blog les tendances, les expos et les news du monde qu'elle aime. Son guide de routard très féminin signé Initials DD.

Ses grands yeux verts souriants soulignent un air espiègle, une légèreté qui lui donne des ailes et l'envie, tout le temps, de partir. Ce matin en petite robe marinière Sacaï et ballerines, l'après-midi en jeans et veste Yves Saint Laurent, chaussures à talons 10 cm, Dyma Demirdjian s'amuse tout en travaillant. En créant, sur un air de Gainsbourg, son blog baptisé Initials DD, elle a réussi à y mettre tout ce qu'elle aime : l'écriture, la découverte, les expositions, l'art, la culture, et « la mode, la mode, la mode »...
C'est en se laissant aller au gré des départs forcés ou choisis, des tentations de nouvelles pages, en se laissant emporter par sa curiosité naturelle, presque enfantine, que DD a atterri sur ce blog qui lui ressemble, forcément, beaucoup. Un chat qui se faufile, deux yeux, justement étonnés, dans de majuscules initiales DD pour logo, le blog semble être une destination importante dans la vie de cette fashionista. Une fashionista avec de l'esprit, une pointe d'humour et une autodérision nécessaire pour prendre les choses au sérieux tout en l'étant moins.

Partir, revenir
Née à Beyrouth, la jeune femme tombe tôt dans la marmite de l'impatience. « J'ai vite eu la bougeotte », avoue-t-elle. « J'ai grandi à Genève, poursuit-elle. À 17 ans, j'ai fait ma petite valise et je suis partie. Je n'en pouvais plus de cette ville morte où rien ne se passe. » Cap sur Paris, la Ville lumière où tant de choses se passent, et l'Université américaine où elle suit des cours d'histoire de l'art et d'histoire de cinéma. « C'est là, dit-elle, qu'ont commencé mes petites vadrouilles. » Sac à dos ou sac de grandes marques qu'elle déplace de ville en ville et, bien que « folle de Paris », Dyma Demirdjian s'embarque pour New York élargir ses horizons. L'essai ne va pas durer longtemps. « Je n'ai pas vraiment fait l'effort de m'intégrer. Mon cœur était resté à Paris. » Nouveau départ, cette fois-ci pour Beyrouth. « L'idée de rentrer ne me déplaisait pas... » Nous sommes en 2001. DD devient rédactrice dans la page cinéma de L'Orient-Le Jour. Mais 5 ans plus tard, elle repart pour cause de nouvelle guerre. Celle de juillet 2006. Genève peut-être ? « Ça n'a pas fait long feu. » Ce sera Paris, un stage chez un créateur de pashminas, un métro-boulot-dodo qui ne lui plaisait pas, un « je me cherchais encore », puis un « yallah, je retourne à Beyrouth » trouver sa voie dans la mode. Et de préciser : « J'ai toujours aimé ce domaine. Les choses m'ont paru évidentes. » Durant quelques années, elle travaille dans le journalisme, en collaborant avec L'Officiel et Elle Magazine, dans la joaillerie auprès de Sélim Mouzannar, avant un nouvel appel pour l'Europe, et plus précisément Londres. « Je n'ai aucun problème d'adaptation... Et j'adore les nouveaux départs ». So London it is. Très vite, elle trouve un emploi chez Harvey Nichols en tant que personal shopper. Une offre qu'elle décline, « pas assez motivante ». Elle préfère se remplir la tête d'images, de découvertes, d'expositions. « J'ai exploré la ville quartier par quartier. » Au bout d'un an de pérégrinations et de belles errances, la phrase qui résonne « il faut faire quelque chose de ma vie » lui donne des fourmis dans les pieds et la tête. Le lieu, nouvelle évidence : Beyrouth. « Une des plus belles villes au monde, en dépit de tout. Le petit positif vaut tous les négatifs. »

« Ah tiens, je n'étais pas au courant de ça »
Encouragée à créer son blog et bien que « pas vraiment connectée sur les réseaux sociaux, je préfère le papier, le magazine », elle se lance dans cette aventure. « C'est une plateforme qui m'a permis de combiner tout ce que j'aime, la mode et le life style. Elle reflète ce que je suis, un mélange d'Occident et de Moyen-Orient. Initials DD parle essentiellement de Londres, Beyrouth et Paris. Des villes où j'ai vécu, qui me définissent chacune à leur manière et que j'aime partager. Que ce soit une marque de mode, un designer, une bonne adresse ou une expo, je ne parle que de ce que j'aime », dit-elle.
Le style du blog est personnel, léger et sur le ton de l'humour. Mais en même temps, les articles sont informatifs. « J'aime l'idée qu'on lise une rubrique amusé mais tout en se disant : "Ah tiens je n'étais pas au courant de ça". » Rédigé en anglais, « parce que c'est plus pratique, plus actuel et plus international », le blog est divisé en trois rubriques : Style, Stories et Life Style. Ponctuées de photos d'elle « en situation », « même si, confie-t-elle, c'était particulier au début », elle précise : « Il m'a semblé important de montrer ce que je porte, comment je le porte et de rester libre de mes choix. Mais c'est tellement virtuel tout ça, que ça devient un jeu, surtout pour moi qui adore m'habiller et me changer ! » Un an et un mois plus tard, les Initials DD se font un nom. Dans les projets de ce petit bout de femme pleine d'énergie : « Faire des collaborations avec des marques et développer une collaboration avec elles. Concevoir un article, écrire pour des magazines. » Rester dans la mode, la mode et la mode et puis, un matin, prendre son sac et repartir. Pour mieux y revenir.

 

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