Rechercher
Rechercher

Liban - Élections municipales

À Jounieh, une bataille qui s’annonce politique par excellence

Les pourparlers ne sont pas terminés, selon les protagonistes, mais il semble déjà que deux listes vont s'affronter, dont une appuyée par le CPL et les FL.

À Jounieh, cela fait déjà des semaines que les pourparlers vont bon train entre les différentes forces vives de la ville, que ce soit les familles traditionnelles ou les partis présents sur le terrain, en vue de déterminer les contours des prochaines municipales. Selon les échos récoltés hier, les discussions battent toujours leur plein et rien n'est définitif, mais le paysage se précise quand même. On a appris, entre autres, qu'une liste serait sur le point d'être annoncée, qui serait présidée par le frère de l'ancien président du conseil municipal Juan Hobeiche (nous n'avons pu obtenir sa confirmation hier). M. Hobeiche est appuyé par le Courant patriotique libre (CPL), mais un point d'interrogation demeurait jusque-là sur la position des Forces libanaises (FL), sachant que les deux formations ont conclu une alliance à un niveau national. Il est désormais certain que les FL appuieront la même liste que le CPL, même si, selon les observateurs, ils n'obtiennent qu'un nombre minimal de sièges dans le cadre de ce deal. La dernière composante de cette liste serait l'industriel Nehmat Frem, président de la Fondation maronite dans le monde (l'actuel président du conseil municipal étant Antoine Frem, son oncle).

 

(Voir aussi : Micro-trottoir spécial Municipales 2016 : A Beyrouth, les électeurs entre colère, lassitude et dégoût)


L'autre liste en gestation serait appuyée par deux anciens députés du Kesrouan, membres de familles politiques de la région : Farid Haïkal el-Khazen et Mansour el-Bone. Des discussions étaient en cours hier avec le parti Kataëb pour un éventuel soutien à cette liste : Farid el-Khazen et Mansour el-Bone ont en effet été reçus par Samy Gemayel, président du parti Kataëb, à cette fin. Une source de ce parti indique à L'Orient-Le Jour que « les options sont toujours ouvertes, cela dépendra du positionnement du parti dans ces listes, de leur programme, de l'évolution des alliances... ». Toujours selon cette source, ce n'est pas la première visite au quartier général des Kataëb, les réunions se multiplient avec les différents acteurs influents de la ville depuis le début des pourparlers électoraux.
Cette seconde liste aussi n'a pas encore été annoncée officiellement (l'un des candidats à la présidence, Fouad Bouéri, contacté par L'OLJ, estimait hier que ce serait fait dans les prochains jours).

 

Préserver l'alliance CPL-FL
S'il y a encore des variantes possibles dans le paysage électoral à Jounieh qui doit en mai élire 18 membres du conseil municipal, il existe une seule constante jusque-là : le CPL et les FL appuieront bien la même liste. Chawki Daccache, représentant des FL dans la ville, affirme à L'OLJ que « le plus important était de consolider l'accord entre les deux formations, au-delà de l'échéance électorale ». « Pour les détails, nous laisserons aux familles le soin de fabriquer les listes », affirme-t-il. À la question de savoir s'il est vrai que le parti ne sera que très peu représenté, il assure que « rien n'a été finalisé au niveau des noms », affirmant que « même s'il y aura des partisans parmi les candidats, ils seront en tout cas issus de familles de la ville ». Il ajoute que « les FL n'ont pas de problème avec M. Hobeiche ou avec une quelconque personnalité de la ville ».


Concernant cette liste, aucune confirmation de la part de Nehmat Frem, qui, selon les informations, aurait obtenu de placer un proche, Fadi Fayad, comme candidat à la vice-présidence. M. Frem indique à L'OLJ que « les discussions sont toujours en cours », évoquant « des tentatives de former une liste consensuelle et équilibrée ». Il ajoute que « le CPL et les FL ont œuvré à rapprocher les points de vue entre Juan Hobeiche » et lui, les deux hommes s'étant, aux dernières municipales, trouvés dans des camps adverses. Il assure cependant n'avoir pas abandonné les tentatives de créer une liste consensuelle regroupant les différentes parties, parmi elles les anciens députés Farid el-Khazen et Mansour el-Bone. « Si cela ne se réalise pas, nous irons alors vers un affrontement entre deux listes, voire trois », dit-il.


Du côté de la liste adverse, Rabih Hokayem, médecin et futur candidat sur la liste appuyée par Farid el-Khazen et Mansour el-Bone, commente la formation de l'autre liste. Il juge qu'il y avait une volonté de « sauver à tout prix » l'alliance CPL-FL à travers la liste que les deux formations soutiennent. « À mon avis, les FL ont sacrifié ce qu'elles auraient pu gagner en candidats dans la liste qu'elles appuient, parce qu'il leur était très important de sauver cette alliance au niveau de Jounieh, capitale du Kesrouan, estime-t-il, dans un entretien avec L'OLJ. Mais, d'après les noms qui ont filtré, on voit bien que, jusque-là, il y a une nette majorité pour les proches de Juan Hobeiche, donc du CPL dans ce cas. »


Rabih Hokayem explique que l'autre liste a opté pour un arrangement précis. « En principe, il a été décidé qu'il y aurait une double présidence de trois ans, celle de Fouad Bouéri (actuel vice-président du conseil) et celle de Melhem Adaïmi, médecin de son état », dit-il. Pour lui, « ce sera une bataille très politique, où le nombre de voix obtenues par chaque liste sera crucial pour déterminer ce que représente chacune des formations dans la ville, d'autant que le CPL et les FL appuient une liste, et que la seconde sera soutenue par des indépendants et peut-être par le parti Kataëb ».
Farid Haïkal el-Khazen et Juan Hobeiche étaient injoignables hier pour un commentaire. Toutefois, selon des sources concordantes, les choses devraient s'éclaircir aujourd'hui ou demain au plus tard.

 

 

 

Lire aussi sur les municipales

Beyrouth Baladi, l’édito de Ziyad Makhoul

Municipales : Beyrouth, la mère des batailles

« Beyrouth Madinati », un rêve que seuls les électeurs peuvent transformer en réalité le 8 mai

Quatre facteurs pourraient conduire à un report des municipales

« Beyrouth, Madinati », une initiative pour reprendre le pouvoir décisionnel en main

 

 

 

À Jounieh, cela fait déjà des semaines que les pourparlers vont bon train entre les différentes forces vives de la ville, que ce soit les familles traditionnelles ou les partis présents sur le terrain, en vue de déterminer les contours des prochaines municipales. Selon les échos récoltés hier, les discussions battent toujours leur plein et rien n'est définitif, mais le paysage se...

commentaires (4)

YIA HAKIM... SANS UN FRONT UNI ELARGI DE TOUS LES CHRETIENS... JE NE COMPRENDS PAS VOS REPRODUCTIONS ET SAUTS SUR LE TREMPLIN DE L,ORANGEADE... HAMDA BA3DA YIA HAKIM !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 54, le 27 avril 2016

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • YIA HAKIM... SANS UN FRONT UNI ELARGI DE TOUS LES CHRETIENS... JE NE COMPRENDS PAS VOS REPRODUCTIONS ET SAUTS SUR LE TREMPLIN DE L,ORANGEADE... HAMDA BA3DA YIA HAKIM !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 54, le 27 avril 2016

  • De toutes façons rien ne changera au Liban sans une modification de la loi électorale, on assistera a l'élection de petits notables locaux Si on veut un changement radical qui peut bouleverser les pratiques en place il faut une loi qui oblige les citoyens a voter sur leur lieu de résidence principale aujourd'hui l'exemple de Jounieh est symbolique sans doute 20% des résidents votent dans la commune les autres payent juste leurs impôts et non rien à dire En France cette décision a changé la donne, tous les notables ont été balayés et le paysage des villes a complètement changé et la participation des habitants s'en est ressentie

    yves kerlidou

    08 h 16, le 26 avril 2016

  • quand tu vois un iceberg ...imagine .. la profondeur de sa partie immergée... (proverbe lapon)

    M.V.

    08 h 15, le 26 avril 2016

  • À Jounieh, une bataille qui s’annonce politique par excellence TOUTE BATAILLE ELECTORALE QU'ELLE SOIT MUNICIPALE OU PARLEMENTAIRE DEVRAIT SE FONDER SUR LA PROPORTIONNELLE QUI SEULE PEUT VALIDER LA LEGALITTE DE CETTE BATAILLE ELECTORAL COMMENT PEUT ON ORGANISER DES AINSI NOMMEES ELECTIONS DANS LESQUELLES L'UNE DES LISTES EN LICE RAFLE LA MAJORITEE DES SIEGES AVEC 51% DES VOTES EXPRIMEES AVEC A PEINE 35% DE PARTICIPATION DANS LE MEILLEUR DES CAS ET OU EN MOYENNE ,51% DES VOTES DE CES 35% REPRESENTENT APPROXIMATIVEMENT 18% DES ELECTEURS. BELLE DEMOCRATIE DANS LAQUELLE 18% DES ELECTEURS IMPOSENT LEUR DICTATURE A LA MAJORITEE DE LA POPULATION. ET DIRE QUE CERTAINS ESPRITS EXCLAIREES PROPOSENT D'EXPORTER LE "MODELE" DE GOUVERNANCE LIBANAIS A L'ETRANGER.

    Henrik Yowakim

    03 h 11, le 26 avril 2016

Retour en haut