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Liban - Les 101 ans du génocide arménien

Un seul message : se souvenir et demander réparation, pour que le crime ne se répète pas

De la cérémonie organisée par le Tachnag aux homélies, l'accent a été mis sur la nécessité de demander des comptes aux responsables du massacre.

Des milliers de manifestants à la place des Martyrs, hier en soirée, pour revendiquer la reconnaissance du génocide vieux de 101 ans et demeuré impuni. Photo Hassan Assal

Hier en soirée, quelque dix mille Libanais d'origine arménienne se sont rassemblés au centre-ville, à l'appel des trois grands partis arméniens, afin de demander une nouvelle fois, le jour de la 101e commémoration du génocide arménien, que des comptes soient demandés à la Turquie, que ce pays reconnaisse les crimes de ses prédécesseurs et que des compensations soient accordées aux descendants des victimes du génocide.
Toute la journée auparavant avait été riche en événements de commémoration. Le parti Tachnag avait organisé une cérémonie durant la journée, à l'école La Sagesse de Jdeideh, en présence du député Hagop Pakradounian, secrétaire général du parti, du député Ibrahim Kanaan du bloc du Changement et de la Réforme, de l'ancien ministre Sélim Sayegh du parti Kataëb, et d'autres personnalités.
« Je n'imagine pas les débuts de la chrétienté sans l'Arménie, ni le Liban sans les Arméniens », a dit M. Sayegh.
Quant à M. Kanaan, il a insisté sur la nécessité de tirer les leçons de la longue lutte des Arméniens. « Après 101 ans, nous nous joignons aux voix qui demandent aux Turcs de reconnaître le génocide et d'apporter une compensation financière au peuple arménien », a-t-il dit. Se demandant si les pays de la région ont, un siècle après le précédent, la vision nécessaire pour éviter un nouveau génocide, il en a profité pour appeler à l'élection « d'un président fort » au Liban et à l'adoption d'une loi électorale qui respecte les spécificités.
Pour sa part, M. Pakradounian a rappelé que « les crimes que nous commémorons ont été perpétrés par l'Empire ottoman et la Turquie de Moustapha Kemal Atatürk », ajoutant que « la Turquie actuelle renie les crimes contre l'humanité perpétrés par ses précédents dirigeants. Nous rappelons au monde que le criminel demeure sans châtiment, ce qui peut encourager d'autres à commettre des crimes similaires, a-t-il poursuivi. Or celui qui garde le silence autour de ce génocide est complice du crime, et en encourage d'autres », a-t-il asséné.
Même son de cloche dans l'homélie du catholicos arménien-orthodoxe Aram Ier, qui célébrait une messe « pour le repos de l'âme d'un million et demi de martyrs victimes du génocide arménien », au siège du catholicossat à Antélias. Pour lui, « le génocide contre le peuple arménien se poursuit ». Il a évoqué le déni turc, mais aussi « la dernière agression en date contre le peuple arménien au Nagorny-Karabakh » en Azerbaïdjan. Le catholicos a fustigé « le silence de certaines puissances, la réaction tiède des autres », déplorant que « les intérêts géopolitiques continuent de faire tourner le monde » et que « l'Arménie continue d'être une scène de guerre dans laquelle s'affrontent les intérêts des grands pays de la région ».
Une messe a également été célébrée à l'occasion de la commémoration du génocide par le patriarche arménien-catholique Grégoire Bedros XX, dans la cour de l'église Saint-Grégoire à Jeïtaoui. L'homélie a été prononcée par l'évêque Georges Assadourian, qui a affirmé que la cause arménienne « ne mourra jamais ». « Après 101 ans, nous défendons toujours notre cause dans les institutions internationales, nous marchons toujours par milliers là où il y a une présence arménienne, nous prions dans nos églises, pour rappeler au monde que les dirigeants de la Turquie ne veulent pas reconnaître les crimes de leurs prédécesseurs », a-t-il dit.

Hier en soirée, quelque dix mille Libanais d'origine arménienne se sont rassemblés au centre-ville, à l'appel des trois grands partis arméniens, afin de demander une nouvelle fois, le jour de la 101e commémoration du génocide arménien, que des comptes soient demandés à la Turquie, que ce pays reconnaisse les crimes de ses prédécesseurs et que des compensations soient accordées aux...

commentaires (2)

L,OUBLI EST LA FIN DE TOUT PEUPLE... ET CHEZ NOUS ?

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 56, le 25 avril 2016

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Commentaires (2)

  • L,OUBLI EST LA FIN DE TOUT PEUPLE... ET CHEZ NOUS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 56, le 25 avril 2016

  • bravo aux armeniens qui ont su perpetrer ce souvenir terrible ... si seulement le libanais en general et précisément chretien avaient su perpetrer le souvenir douloureux de la famine qu'ils ont subis provoquer par les memes bourreaux !!!

    Bery tus

    04 h 31, le 25 avril 2016

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