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Moyen Orient et Monde - Conflit

Obama et l’Onu inquiets pour la trêve en Syrie

Les négociations devraient se poursuivre jusqu'à mercredi, alors que les violences à Alep ont fait plus de 25 morts hier.

Capture d’écran d’une vidéo montrant un combattant de l’État islamique piétinant un débris de l’avion du régime qui se serait écrasé près de Damas, hier, et le pilote aurait été capturé. Reuters

Le président américain Barack Obama s'est dit hier « très inquiet » au sujet de la trêve en Syrie, se demandant « si elle est durable », lors d'une conférence de presse commune à Londres avec le Premier ministre britannique David Cameron. « Si la cessation (des hostilités) tombe en morceaux, nous allons essayer à nouveau de tout faire pour la remettre en vigueur », a-t-il ajouté, accusant Moscou et Téhéran de soutenir le « régime meurtrier » du président syrien Bachar el-Assad.
S'exprimant au même moment devant les médias au Palais des nations à Genève, où se tiennent les pourparlers de paix, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé que « la cessation des hostilités est toujours en vigueur, mais elle est en grand danger si nous n'agissons pas rapidement ». « Nous avons certainement besoin en urgence d'une nouvelle réunion ministérielle du GISS (Groupe international de soutien à la Syrie composé de 17 pays et coprésidé par la Russie et les États-Unis) en raison du niveau de danger », a-t-il dit. « Ce qui s'est passé aujourd'hui à Alep (Nord) est à nouveau très inquiétant », a-t-il poursuivi, en référence aux nouveaux raids aériens qui ont tué au moins 25 civils, selon les services de secours.

Pourparlers jusqu'au 27 avril
Ce deuxième round de négociations a débuté le 13 avril, mais l'opposition syrienne, représentée par le Haut Comité des négociations (HCN), a suspendu lundi sa participation « formelle » aux pourparlers pour protester contre la « détérioration » de la situation sur le terrain. Le HCN a laissé sur place une équipe « technique » qui poursuit les discussions depuis son hôtel, alors que le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a affirmé hier que ce départ n'était « pas une perte ». Le porte-parole du HCN – qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés – a déclaré que les chefs de la délégation pourraient revenir à Genève si des « progrès majeurs et sérieux » étaient constatés « dans les tout prochains jours » sur le plan de l'aide humanitaire, des prisonniers et du cessez-le-feu en Syrie. Dans un communiqué, le HCN a par ailleurs annoncé avoir eu une réunion hier à Genève avec l'Onu sur la question des détenus et a estimé aussi que la trêve « est en danger ».
À l'issue de ce 3e round de négociations, M. de Mistura s'est engagé à faire à nouveau le point sur la situation et les éventuels progrès dans la difficile question du gouvernement de transition, qui oppose les opposants et le gouvernement de Damas. « Il y a un changement par rapport aux autres rounds : les parties présentes parlent toutes du même sujet, la transition politique », a noté M. de Mistura, ajoutant qu'il aura un entretien lundi avec le chef de la délégation du gouvernement syrien. Le HCN exige le départ du président syrien Bachar el-Assad, au pouvoir depuis 16 ans, avant la mise en place d'un « organe gouvernemental de transition ». Le régime considère que le sort du président Assad n'est pas négociable.

Pilote capturé ?
Sur le terrain, le groupe État islamique (EI) a annoncé avoir capturé un pilote de l'armée loyaliste, dont l'avion s'est écrasé hier près de Damas.
En outre, le groupe a quasiment expulsé son rival jihadiste, le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, du camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, après deux semaines de violents combats, a affirmé hier un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anouar Abdel Hadi. Selon lui, les combats ont fait depuis deux semaines au total cinq morts et 20 blessés parmi les civils. M. Abdel Hadi dit en revanche tout ignorer du bilan sur les pertes parmi les combattants. Depuis avril 2015, al-Nosra et l'EI contrôlaient ensemble 70 % du camp, selon le responsable de l'OLP, tandis que les organisations palestiniennes et les forces gouvernementales étaient présentes dans le reste du camp. Ces dernières n'ont pas pris part aux combats actuels.
Par ailleurs, des représentants gouvernementaux et des responsables kurdes syriens se sont rencontrés hier pour tenter de mettre fin aux combats qui se déroulent à Qamichli, dans le nord-ouest du pays, a affirmé une source de sécurité. Des combats entre les forces de sécurité kurdes, connues sous le nom Assayech, et les miliciens prorégime des Forces de défense nationale (FND) ont débuté mercredi par un affrontement à un point de contrôle. Ils se sont poursuivis avec l'implication de soldats du régime et des Unités de protection du peuple kurde (YPG). Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les combats ont fait depuis mercredi 15 morts dans les rangs du régime, cinq chez les miliciens kurdes et cinq au sein des civils.
Enfin, les forces russes présentes en Syrie ont tiré à deux reprises au moins des avions militaires israéliens, ce qui a incité le Premier ministre Benjamin Netanyahu à chercher à renforcer la coordination militaire avec Moscou, rapporte hier le Yediot Aharonot. Le quotidien ne précise ni le lieu, ni la date des incidents, ni le type d'appareil visé par les tirs russes.
(Sources : agences)

Le président américain Barack Obama s'est dit hier « très inquiet » au sujet de la trêve en Syrie, se demandant « si elle est durable », lors d'une conférence de presse commune à Londres avec le Premier ministre britannique David Cameron. « Si la cessation (des hostilités) tombe en morceaux, nous allons essayer à nouveau de tout faire pour la remettre en vigueur », a-t-il...

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