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Moyen Orient et Monde - Crise des migrants

Le pape évoque, ému, sa rencontre à Lesbos avec un homme « qui pleurait tant »

À Moria, François a implicitement critiqué les dirigeants européens et leur frilosité à accueillir les réfugiés.

Le pape François lors de sa visite à Moria, sur l’île de Lesbos. Andrea Bonnetti/AFP

Le pape François a évoqué hier avec beaucoup d'émotion sa visite la veille dans le camp de migrants de Moria, sur l'île grecque de Lesbos.
Aux côtés du patriarche de Constantinople, Bartholomée, et de Leronymos, l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de toute la Grèce, « nous avons visité un des camps de réfugiés », a raconté le pape à la foule rassemblée place Saint-Pierre, à l'occasion de la traditionnelle prière dominicale de l'Angelus.
Les trois dignitaires religieux ont pris un bain de foule. On leur a tendu des enfants à embrasser, ils ont serré des centaines de mains, partagé un repas frugal avec des migrants. Des enfants ont donné au pape des dessins, évoquant la paix ou leur traversée de la mer. François les a soigneusement emportés. Ces migrants « provenaient d'Irak, d'Afghanistan, de Syrie, d'Afrique, de tant de pays. Nous avons salué environ 300 d'entre eux, un par un », a poursuivi le pontife argentin, qui a ramené douze Syriens avec lui dans son avion et les a accueillis au Vatican. Les 12 réfugiés qu'il a emmenés étaient arrivés avant le 20 mars, date de l'accord UE/Turquie.
Parmi ces migrants, « il y avait tant d'enfants : quelques-uns de ces enfants ont assisté à la mort de leurs parents, de leurs amis, noyés en mer. J'ai vu tant de douleur ! » s'est exclamé, visiblement très ému, Jorge Bergoglio, lui-même petit-fils de migrants italiens. Puis le pape a poursuivi : « Je voudrais vous raconter un cas particulier, celui d'un homme jeune, il n'avait pas 40 ans. Je l'ai rencontré hier, avec ses deux fils. Il est musulman et il m'a raconté qu'il était marié avec une chrétienne, ils s'aimaient et se respectaient mutuellement. Mais, malheureusement, elle a été égorgée par des terroristes parce qu'elle n'a pas voulu renier le Christ et abandonner sa foi : c'est une martyre ! Et cet homme pleurait tant... » a conclu François.

« La mondialisation de l'indifférence »
Samedi, à Lesbos, symbole du verrouillage croissant de l'accès à l'Europe, le pape a appelé le monde à répondre de manière « digne » à l'exode enclenché en 2015, rappelant que « nous sommes tous des migrants ». Et comme il l'avait fait en 2013, à peine élu, sur l'île italienne de Lampedusa, après de terribles naufrages, le pape a de nouveau cherché samedi à secouer ce qu'il avait appelé alors « la mondialisation de l'indifférence ».
« Vous n'êtes pas seuls (...). Ne perdez pas espoir! » a lancé François aux 3 000 personnes du centre à Moria, où des femmes enceintes, des enfants et d'autres personnes considérées comme vulnérables sont enfermées. Il a implicitement critiqué les dirigeants européens et leur frilosité à accueillir les exilés, malgré leurs engagements, souhaitant aux migrants que « nos frères et sœurs de ce continent, comme le bon samaritain, vous viennent en aide », dans « un esprit de fraternité ». Il a aussi appelé le monde à répondre à cette crise de manière « digne de notre humanité commune ». Remarquant que les terroristes sont parfois eux-mêmes « fils de l'Europe », Jorge Bergoglio a surtout appelé celle-ci à « retrouver cette capacité d'intégration qu'elle a toujours eue ».
Le Premier ministre de gauche grec, Alexis Tsipras, avait quant à lui dénoncé en accueillant le pape « certains partenaires européens qui au nom de l'Europe chrétienne ont élevé des murs ».
(Source : AFP)

Le pape François a évoqué hier avec beaucoup d'émotion sa visite la veille dans le camp de migrants de Moria, sur l'île grecque de Lesbos.Aux côtés du patriarche de Constantinople, Bartholomée, et de Leronymos, l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de toute la Grèce, « nous avons visité un des camps de réfugiés », a raconté le pape à la foule rassemblée place Saint-Pierre, à...

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