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Liban - Social

Mort subite des jeunes : l’engagement inébranlable de la Fondation Remy Rebeiz Young Heart

Après le décès tragique de leur fils, John et Sylvia Rebeiz se sont lancés corps et âme dans un projet visant à sensibiliser les familles sur les risques d'arrêt cardiaque encourus par les 12-35 ans.

Remy Rebeiz décédé à l’âge de 20 ans d’un arrêt cardiaque. Sa famille a fondé une association qui porte son nom avec « l’envie de sauver des vies et de lancer un message d’espoir ».

Il y a trois ans, Remy Rebeiz, étudiant à l'AUB, est décédé d'un arrêt cardiaque, sans aucun signe annonciateur d'une crise. Il avait 20 ans et il était en bonne santé. Il menait une vie saine et athlétique. Il était capitaine de l'équipe de football qu'il avait lui-même fondée avec son coach. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la prédisposition cardiaque chez les jeunes est en grande partie héréditaire et indépendante du mode de vie.
L'arrêt cardiaque, ou la « mort subite », est un problème électrique du cœur et ne doit pas être confondu avec la crise cardiaque, qui résulte du bouchage des veines et artères. Les jeunes entre 12 et 35 ans, et notamment les athlètes sont les plus exposés à l'arrêt cardiaque, tandis que la crise cardiaque touche les personnes plus âgées et laisse à la victime une chance d'arriver en vie à l'hôpital et d'être prise en charge.

C'est pour alerter sur ce risque souvent méconnu de la population que la famille de Remy a créé la Remy Rebeiz Young Heart Foundation (RRYHF). L'objectif est de sensibiliser les jeunes entre 12 et 35 ans, ainsi que leurs familles respectives sur l'importance d'un dépistage. Celui-ci est offert gratuitement par la fondation. Il est rapide et facile à effectuer. John et Sylvia Rebeiz travaillent main dans la main avec quatre médecins, deux urgentistes et deux cardiologues, qui ont les compétences requises pour lire correctement les électrocardiogrammes utilisés lors des dépistages et procurer des soins adéquats aux jeunes qui présentent une anomalie cardiaque.
La fondation travaille également en partenariat avec la Croix-Rouge libanaise, dont les équipes secouristes sont pourvues dans la plupart de leurs ambulances de défibrillateurs, indispensables pour réanimer une victime. Une coopération avec l'hôpital Fouad Khoury (Bekhazi Medical Group) a été également mise en place. Les jeunes peuvent s'y faire dépister gratuitement tous les week-ends. Une belle réussite pour la RRYHF, dont tous les membres sont totalement bénévoles et qui dispose pour seul budget des dons qui lui sont accordés.

Depuis la création de la RRYHF en novembre 2013, presque 1 700 dépistages ont été effectués et sept cas d'anomalies cardiaques ont été confirmés. Dans ces cas-là, le Dr Bernard Abi-Saleh, cardiologue de la fondation, explique que des médicaments ou une chirurgie du cœur peuvent alors être proposés, selon le type de problème que présente le jeune. Il souligne également qu'il existe dix-sept types d'anomalies cardiaques, dont certaines plus difficiles à détecter que d'autres. Les plus fréquentes sont la cardiomyopathie hypertrophique, le syndrome de Wolff-Parkinson White (WPW), le syndrome de Brugada, ou encore le syndrome du QT long ou court. Parfois des symptômes sont observables, comme une arythmie cardiaque, mais ils ne sont pas systématiques et peuvent passer inaperçus. « C'est pour cela qu'il est indispensable de toujours consulter un spécialiste et non pas un simple docteur de famille », ajoutent M. et Mme Rebeiz.

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Une double sensibilisation ingénieuse
La fondation est très active sur les réseaux sociaux, dispose d'un site Web et organise des événements de sensibilisation et de dépistage dans des écoles, des universités, des clubs sportifs, et même des églises ; mais elle ne se contente pas de cela. Elle organise aussi en coopération avec la Croix-Rouge libanaise des formations à la réanimation cardiorespiratoire et à l'utilisation du défibrillateur (DEA) sur des mannequins en plastique. En cas d'arrêt du cœur, un massage cardiaque permet en effet de continuer à irriguer le corps de la victime et notamment le cerveau. C'est donc un geste indispensable que les jeunes peuvent s'entraîner à faire, guidés par des instructeurs. La RRYHF combat non seulement l'ignorance en alertant sur ce risque et en encourageant à faire des dépistages, mais enseigne aussi la conduite à suivre en cas d'arrêt cardiaque. Une double action qui pourrait rapidement porter ses fruits.

« Aux États-Unis, une étude menée sur 750 000 personnes a montré que dans les collèges équipés de défibrillateurs et sensibilisés aux gestes de secours, 89 % des victimes d'arrêt cardiaque sont sauvées. Dans les collèges non équipés, le chiffre dégringole à 6 % », explique John Rebeiz. « Mais ce n'est pas une histoire de statistiques, nous parlons ici de jeunes personnes qui peuvent mourir et de nombreuses vies inestimables sauvées », ajoute-t-il. Selon John Rebeiz, le nombre de victimes d'arrêt cardiaque se situe dans une fourchette allant de 150 à 300 jeunes chaque année.

La famille de Remy a été une des premières à avoir le courage de créer une fondation pour alerter les familles sur les risques encourus par leurs enfants, afin qu'elles évitent le pire. Ses parents ne savent que trop bien que « l'ignorance et le silence tuent ». Ils savent surtout qu'« on se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres », comme le souligne Sylvia. Ils mènent ce combat avec l'envie que « la perte de Remy serve à sauver des vies et l'envie de lancer un message d'espoir ». Un investissement généreux et plein de courage qu'on peut aisément faire fleurir par des dons, en offrant de son temps en tant que bénévole ou encore en les sponsorisant.
La Fondation Remy Rebeiz Young Heart invite tous les établissements éducatifs et sportifs à les contacter pour arranger des sessions de sensibilisation et de dépistage.

Pour plus d'informations, appeler la fondation aux 03/322159, 03/273174.
Site Web : www.rryhf.org. Email : rryh09@gmail.com
Facebook : Remy Rebeiz Young Heart Foundation

 

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