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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Salmane achève une visite de soutien appuyé à l’Égypte de Sissi

Le roi d'Arabie saoudite a été accueilli en grande pompe par le président Erdogan en Turquie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accueilli hier le roi Salmane d’Arabie saoudite. Adem Altan/AFP

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a achevé hier une visite en Égypte ponctuée par des promesses d'investissements faramineux.
Cette visite de cinq jours intervient au moment où l'Arabie saoudite est engagée dans un bras de fer sans précédent avec un autre poids lourd de la région, l'Iran, pour conserver son influence au Moyen-Orient.
Pour Riyad, Le Caire est donc un allié stratégique, surtout au moment où les deux pays sont résolument engagés dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), qui sévissent en Irak et en Syrie mais ont multiplié les attentats meurtriers contre les forces de sécurité Égypte et revendiqué des attaques en Arabie saoudite. « La mission que nous devons mener à bien ensemble, c'est la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme », avait lancé dimanche le roi Salmane, sous les applaudissements nourris des députés égyptiens. Il a notamment évoqué la création d'une « force arabe conjointe » pour faire face aux groupes jihadistes, un projet ambitieux présenté par l'Égypte et entériné en mars 2015 par la Ligue arabe, mais qui n'a toujours pas vu le jour. L'Égypte et l'Arabie saoudite devraient être les principaux acteurs de cette armée arabe. Le Caire, qui possède l'armée la plus nombreuse et parmi les mieux armées de la région, a renforcé ces derniers mois son arsenal militaire, achetant notamment à la France 24 avions de combat Rafale, une frégate multimissions de type Fremm et deux navires Mistral.

Allié régional
Les deux alliés ont également signé des dizaines d'accords portant sur des investissements de plusieurs milliards de dollars, dont la promesse extravagante d'un pont enjambant la mer Rouge pour relier les deux pays, sans plus de précision. Un signe du soutien appuyé de Riyad au président Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué son prédécesseur islamiste élu Mohammad Morsi en 2013, et mène, depuis, une répression sanglante et implacable contre toute opposition. Pour des experts, la visite survient après des mois de rumeurs dans la presse des deux pays invoquant des tensions, notamment en raison de la réticence égyptienne en coulisses à s'engager activement dans une coalition militaire arabe menée par Riyad contre les rebelles houthis au Yémen, accusés de liens avec l'Iran. L'aviation et la marine égyptiennes participent à cette coalition et, officiellement, Le Caire s'était engagé à mettre des troupes à disposition pour une intervention au sol si nécessaire. « Les deux pays sont conscients que leurs intérêts communs sont plus importants que leurs différences », souligne Fawaz Gerges, spécialiste du monde arabe à la London School of Economics and Political Science. « Dans les semaines à venir, on verra l'Égypte suivre la ligne de l'Arabie saoudite sur les questions régionales », notamment concernant l'Iran et le Yémen, parie-t-il.

Tapis rouge
Après l'Égypte, le roi Salmane s'est rendu hier en Turquie pour des entretiens bilatéraux avec le président turc, Recep Ttayyip Erdogan, puis un sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Geste exceptionnel, l'homme fort de Turquie s'est lui-même déplacé à l'aéroport d'Ankara pour accueillir le souverain saoudien, qu'il a salué par une accolade au pied de la passerelle de son avion, et son immense délégation. Les deux dirigeants doivent s'entretenir aujourd'hui dans le complexe présidentiel turc, avec à leur menu la guerre en Syrie et la lutte contre le groupe État islamique (EI).
La délégation saoudienne, forte de plus de 300 personnes, a élu domicile dans un palace de la capitale turque dont une large partie a été « privatisée » pour l'occasion, a rapporté la presse locale.
Des vitres blindées y ont été installées dans la suite de 450 m2 réservée au roi Salmane, ont précisé les médias turcs, ajoutant que quelque 500 voitures de luxe avaient été réservées pour ses déplacements à Ankara et Istanbul.
La Turquie et l'Arabie saoudite, toutes deux hostiles au président syrien Bachar el-Assad et à ses deux principaux soutiens, l'Iran et la Russie, sont devenues ces derniers mois de proches alliés.
Quatre chasseurs F-15 saoudiens sont déployés depuis février sur la base d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, pour participer à la campagne de frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak.
(Source : AFP)

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a achevé hier une visite en Égypte ponctuée par des promesses d'investissements faramineux.Cette visite de cinq jours intervient au moment où l'Arabie saoudite est engagée dans un bras de fer sans précédent avec un autre poids lourd de la région, l'Iran, pour conserver son influence au Moyen-Orient.Pour Riyad, Le Caire est donc un allié stratégique,...

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