Cri d’alarme de Azzi : Il y a un million de chômeurs libanais

Lebanon Taamal, une initiative de coordination entre employeurs et demandeurs d'emplois lancée conjointement par les deux entreprises Microsoft et Netways, a tenu une conférence de presse, hier, dans les Souks de Beyrouth, pour le lancement d'un prix Taamal pour l'emploi au Liban. La cérémonie était placée sous le patronage du ministre du Travail, Sejaan Azzi. Le chargé d'affaires de l'ambassade américaine, Richard Jones, a également fait acte de présence, l'initiative commune étant financée par USaid. L'Office national pour l'emploi (ONE), relevant du ministère du Travail, est également partenaire dans cette initiative.
La fondatrice et directrice de Netways, Roula Moussa, devait préciser sur quels critères les prix seront attribués : compagnies qui ont assuré le plus d'emplois à temps complet ; compagnies ayant formé gratuitement le plus de jeunes à augmenter leurs capacités; compagnies ayant assuré le plus d'emplois à temps partiel; entreprises ayant fait preuve de la plus grande coopération quant à l'information, sur les plans technique, professionnel et organisationnel.

Un début prometteur
Pour sa part, M. Jones devait affirmer qu'en quatre mois, le portail électronique de cette nouvelle initiative lancée en 2015 a déjà rendu possibles 1 900 embauches, été sollicité par environ 400 chefs d'entreprise et a enregistré plus de 3 500 demandes d'emploi. Un résultat « prometteur » pour le développement de l'emploi, a-t-il assuré.
Pointant la nécessité de tels portails au Liban, le ministre du Travail a donné à son tour quelques chiffres glaçants : taux de chômage de 25 % (5,4 % aux États-Unis ; 9,6 % en moyenne dans les pays de l'Union européenne), alors même que le Liban accueille un demi-million de réfugiés palestiniens et 1,5 million de Syriens. 25 % de chômeurs, c'est-à-dire plus d'un million de Libanais sont sans emploi, ou sans emploi stable, a-t-il précisé.
Mais c'est surtout du marché de l'emploi que M. Azzi s'est plaint, précisant que 47 % des 1,5 million de réfugiés syriens concurrencent les Libanais sur le marché local de l'emploi, sachant que les plus pauvres, c'est-à-dire ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (4,2 dollars par jour), sont les plus vulnérables.

(Pour mémoire : Les commerçants libanais dénoncent une « nécrose » du marché de l'emploi)

Six mois pour le droit à l'emploi
« Dans le monde entier, a enchaîné M. Azzi, un étranger qui postule à un emploi doit attendre 6 mois avant d'avoir le droit d'être salarié, et encore, la compagnie doit justifier l'embauche d'un étranger par l'inexistence de personnes ayant ses qualifications sur le marché local de l'emploi. Au Liban, ce délai est de trois mois », s'est-il plaint. Et de se défendre contre les accusations de « racisme » adressées parfois à ceux qui raisonnent en termes de protection du marché de l'emploi.
Enfin, chiffre redoutable entre tous, M. Azzi a révélé que, selon des études de l'Onu, dans tous les cas d'exode massif des populations, le résultat final est qu'environ 35 % de la population déplacée finissent par résider en permanence sur les lieux où ils ont été accueillis. « Cela veut dire qu'un demi-million de réfugiés syriens seront candidats à une résidence permanente au Liban, ce que nous rejetons naturellement, a-t-il affirmé. C'est pourquoi il nous faut établir un plan immédiat, mais progressif, pour le rapatriement des Syriens ayant trouvé provisoirement refuge dans notre pays. »

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Qu'est-ce que « Liban Taamal »

Lancé en avril 2012 par Microsoft et Netways au niveau régional, le programme Liban Taamal a été décliné dans plusieurs pays de la zone Mena (Égypte, Qatar, Tunisie, Kenya, Palestine, Irak, Maroc, Algérie, Jordanie). Le programme a été mis en place au Liban début 2015.

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