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À La Une - turquie

"Pervers politique", la dernière insulte favorite d'Erdogan

Le président islamo-conservateur se pose en défenseur des femmes dans un feuilleton qui a fait le délice des chaînes d'information et des médias locaux.

Une remarque jugée sexiste du chef de l'opposition à l'endroit d'une ministre a nourri toute la semaine en Turquie une vive polémique qui a vu vendredi le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan se poser en défenseur des femmes. AFP / ADEM ALTAN

Une remarque jugée sexiste du chef de l'opposition à l'endroit d'une ministre a nourri toute la semaine en Turquie une vive polémique qui a vu vendredi le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan se poser en défenseur des femmes.

La controverse débute mardi, lorsque le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, s'en prend à la ministre de la Famille et des Politiques sociales, Sema Ramazanoglu, à qui il reproche d'avoir mal géré une affaire d'abus sexuels dans des écoles religieuses.
"La ministre de la Famille, elle ne s'exprime pas, elle est couchée devant certaines personnes", a-t-il lancé.
Y voyant une allusion sexuelle, le chef de l'Etat lui a immédiatement répliqué. "Le pervers qui a commis ces (abus sexuels) est derrière les barreaux. Maintenant, qu'allons-nous faire des pervers politiques ?", a riposté M. Erdogan.
"Maudits soient ceux qui érigent l'insulte en style politique", a grondé à son tour le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Mme Ramazanoglu, l'une des deux seules femmes du gouvernement, a porté plainte contre M. Kiliçdaroglu et réclame 50.000 livres turques (plus de 15.000 euros) de réparation pour la "souffrance psychologique" causée.
M. Kiliçdaroglu s'est, lui, défendu de toute allusion sexuelle et a contre-attaqué en accusant M. Erdogan d'être un "pervers politique" doublé d'un "pervers sexuel".

"Il existe de nombreux mots pour qualifier ce genre de personnes, mais la politesse m'interdit de les prononcer", lui a répondu vendredi M. Erdogan à la sortie de la prière hebdomadaire dans une mosquée d'Istanbul, dénonçant un "affront à toutes les femmes de Turquie".
Le président turc est accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société, en limitant notamment le droit des femmes. "Pour moi, la femme est avant tout une mère", avait-il déclaré le mois dernier, déclenchant des manifestations.

Ce feuilleton a fait le délice des chaînes d'information et des médias locaux, qui se sont délectés toute la semaine de chacune des tirades de ses protagonistes.
"Dans un pays où cinq à dix soldats tombent en martyrs chaque jour, parler de ce genre de choses manque quelque peu d'intérêt", a déploré vendredi le prédécesseur de M. Erdogan, Abdullah Gül, en référence aux victimes des combats qui opposent l'armée aux rebelles kurdes dans le sud-est du pays.

 

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