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À La Une - syrie

Des rebelles marchent sur Dabiq, ville symbolique pour l'EI

Un avion du régime abattu, un groupe rebelle proche d'el-Qaëda revendique.

Un groupe rebelle syrien allié à el-Qaëda a affirmé mardi avoir abattu un avion militaire du régime au-dessus de la localité d'al-Eis, dans le nord de la Syrie. REUTERS/Ammar Abdullah

Des rebelles s'approchaient mardi d'une ville du nord de la Syrie tenue par le groupe Etat islamique (EI) après avoir chassé les jihadistes d'une dizaine de villages, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les forces rebelles se trouvent désormais à 10 km de Dabiq, une ville de la province d'Alep revêtant une importance symbolique pour l'EI, a indiqué Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

"Depuis la mi-mars, les combattants rebelles et islamistes, appuyés par la Turquie, ont pris le contrôle d'une zone frontalière s'étendant sur 15 km", a ajouté M. Abdel Rahman, dont l'ONG basée en Grande-Bretagne dispose d'un vaste réseau de militants et de sources médicales en Syrie. Les formations rebelles, dont les groupes islamistes Faylaq al-Cham et les Brigades Sultan Mourad, ont pris le contrôle de 14 villages, a-t-il précisé, ajoutant que les tirs d'artillerie de l'armée turque avaient contribué à l'avancée de l'offensive.

Prise en août 2014 par l'EI, Dabiq a été le théâtre au XVIe siècle d'une bataille décisive qui a vu les Ottomans prendre le dessus sur les Mamelouks venus d'Egypte et fonder un empire que l'EI garde pour modèle.
Dabiq est aussi mentionné dans un hadith d'un compagnon du prophète Mahomet comme le site où les envahisseurs "romains" sont défaits, permettant aux armées de Dieu d'étendre leur territoire et infliger une défaite à Satan. Le groupe jihadiste, qui a proclamé en juin 2014 un "califat" sur les territoires qu'il contrôlait en Syrie et en Irak, a d'ailleurs baptisé "Dabiq" son magazine de propagande anglophone en ligne.

Un avion du régime abattu
Toujours dans la province d'Alep, un groupe rebelle syrien allié à el-Qaëda a affirmé mardi avoir abattu un avion militaire du régime au-dessus de la localité d'al-Eis, dans le nord, une opération auparavant attribuée aux jihadistes du Front al-Nosra.

Dans un communiqué sur Twitter, le groupe salafiste Ahrar al-Cham qui se bat aux côtés du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, affirme "avoir abattu un avion qui menait des raids" sur la localité.
Auparavant, une source rebelle et l'OSDH avaient indiqué que l'appareil avait été abattu par les jihadistes d'al-Nosra près de la localité d'al-Eis, dans la province d'Alep, et que le pilote avait été capturé. Les combattants "sont des jihadistes du Front al-Nosra" qui avait conquis al-Eis la semaine dernière après en avoir chassé l'armée, avait affirmé l'OSDH. La source rebelle avait, elle, précisé que l'avion avait été abattu "au moyen de la DCA" (défense anti-aérienne).
Une vidéo diffusée par les militants sur internet et dont l'AFP n'est pas en mesure d'authentifier montre une multitude d'hommes armés entourant un corps gisant au sol. "Il est syrien! il est syrien!", crient-ils.

Les combattants d'al-Nosra avaient capturé avec d'autres groupes jihadistes la localité d'al-Eis qui surplombe la route Damas-Alep, à l'issue d'une violente bataille contre l'armée et le Hezbollah, dont au moins 12 membres ont péri.

 

(Lire aussi : Al-Nosra subit un revers, l'armée avance face à l'EI)

 

Damas accuse l'EI d'utiliser du gaz moutarde
Par ailleurs, l'EI a attaqué l'armée syrienne au gaz moutarde près de la ville de Deir ez-Zor (est), chef-lieu de la province éponyme frontalière de l'Irak, a rapporté l'agence officielle Sana lundi soir.
"Les terroristes de Daech (acronyme de l'EI en arabe) ont visé l'aéroport militaire de Deir ez-Zor avec des obus contenant du gaz moutarde, provoquant des cas de suffocations", a indiqué l'agence.

La ville de Deir ez-Zor est contrôlée à 60% par les jihadistes de l'EI qui tentent depuis 2014 de capturer l'aéroport militaire, situé au sud-est de la cité. Plus de 200.000 civils sont quasi-encerclés par l'organisation ultraradicale et des aides sont régulièrement larguées par les avions russes.
Lundi, sept civils dont trois femmes ont été tués dans un bombardement de l'EI sur deux quartiers tenus par le régime, d'après l'OSDH. L'ONG n'était pas en mesure de confirmer l'attaque au gaz moutarde mais a rapporté par ailleurs que l'EI a mené lundi un assaut contre le village de Jafra près de l'aéroport au moyen de deux kamikazes qui se sont fait exploser, sans fournir de bilan.


(Lire aussi : Dans le désert syrien, l'EI s'est acharné sur un monastère symbole de coexistence)

 

Reprise des discussions de paix le 11 avril
Sur le plan diplomatique, le prochain round de négociations sur la paix, menées sous l'égide de l'Onu, commencera le 11 avril à Genève, a indiqué mardi le porte-parole des Nations unies, Ahmed Fawzi, lors d'un point presse. Staffan de Mistura, l'envoyé spécial des Nations Unies sur la Syrie, "envisage de reprendre ces entretiens intersyriens pour la paix le 11 avril, comme prévu", a indiqué M. Fawzi.
Les opposants au régime du président Bachar el-Assad, rassemblés au sein du Haut comité des négociations (HCN), vaste coalition d'opposants politiques et de représentants des groupes armés, sont attendus le 10 avril à Genève. Les discussions pourront commencer le 11 par "un entretien avec le HCN", a-t-il ajouté.
La délégation de Damas à ces entretiens arrivera, elle, le 14 avril, a ajouté le porte-parole. Des élections législatives sont en effet organisées par le régime le 13 avril et cinq membres de la délégation sont candidats à ce scrutin.


Le précédent round de discussions a eu lieu du 14 au 24 mars à Genève et s'est terminé sans avancée concrète, en raison de l'insistance du régime à discuter de grands principes. La communauté internationale a relancé à l'automne 2015 un processus de discussions dans l'espoir de trouver une issue politique à la guerre, qui a déjà fait plus de 270.000 morts et contraint des millions de personne à l'exode. Selon la feuille de route fixée par l'Onu, ces pourparlers doivent permettre la mise en place dans les six mois d'un organe de "transition", censé rédiger une nouvelle Constitution et organiser des élections d'ici 18 mois.

 

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commentaires (4)

COMBAT DE L,HYDRE ORIGINALE AVEC L,HYDRE SA COPIE...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 37, le 06 avril 2016

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Commentaires (4)

  • COMBAT DE L,HYDRE ORIGINALE AVEC L,HYDRE SA COPIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 37, le 06 avril 2016

  • J'ose pas imaginer la joie que cela procure aux supporters des bactéries. Avec image ( @@@##?????) en plus , service royal.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 29, le 05 avril 2016

  • Œil pour œil, dent pour dent ou plutôt, gaz moutarde pour Gaz Sarin....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 35, le 05 avril 2016

  • Impossible que cela se passe ainsi. Le gaz moutarde ne peut être qu'entre les mains des chabihas. . D'après des huluberlus .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 30, le 05 avril 2016

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