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Nos Lecteurs ont la Parole - Julie KALLAS

Lettre à mon frère, ce héros

Où trouver les mots pour décrire ce que j'ai ressenti lorsque, à des milliers de kilomètres du Liban, j'ai appris que tu as été victime d'un attentat qui a failli te coûter la vie ? Et comment exprimer mon immense joie de te savoir encore vivant, ressuscité de parmi les morts, en cette semaine sainte ? Lorsqu'on voit ton véhicule pulvérisé par 30 kg d'explosifs, on pense au pire ! Mais Dieu soit loué, une main divine t'a sauvé, et celles de ta douce mère, de ton sage père et de ton frère t'ont secouru.
Je t'ai vu il y a une dizaine de jours. Tu revenais de Ersal sur la frontière nord-est du Liban. Tu étais accompagné de ton garde du corps, Amer. Amer qui t'a aimé jusqu'à la mort. Que son âme repose en paix. Mes sincères condoléances à sa tendre épouse et à son petit garçon. Aux soins intensifs, sur ton lit d'hôpital, tu n'as cessé de demander de ses nouvelles, et tu t'es engagé à aider Yorgo, son fils unique. Grâce au sang de Amer et de celui de tant de martyrs, le Liban vit encore.
Un long chemin de récupération t'attend à l'hôpital. De France, je tiens à remercier toute l'équipe médicale de l'hôpital Saint-Georges à Achrafieh pour sa compétence et son efficacité. Je tiens également à remercier le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, pour toutes les dispositions mises à ton service pour t'assurer un prompt rétablissement, tous ceux et celles, toutes les personnes et personnalités connues et inconnues qui ont pris de tes nouvelles, et Dieu sait qu'ils sont nombreux, et la famille Kallas toujours présente à ton chevet.
Mon frère, à chaque visite que je fais au Liban, tu es à la frontière, tu veilles et surveilles. Ta vie n'a de sens que lorsque ton pays est en paix. De Naher el-Bared à Ersal, d'est en ouest, du sud au nord, toujours présent pour servir ce cèdre que ton père, ton oncle, ton cousin et grand-cousin ont abreuvé de tant de sacrifices. Dans tes veines, dans celles de ta famille et de tes enfants, coule l'amour de la patrie. Nous avons été ainsi élevés et nous continuerons à servir ce beau pays avec amour et passion.
L'armée demeure, sans doute, cette ultime force muette qui garde les frontières. Mais les paroles ne suffisent pas. À quand des actes pour équiper nos soldats, ces cœurs de lion, en technicité et technologie ?
Mon frère, la prochaine fois je ne t'écrirai pas. Mais j'irai déposer sur ta joue endolorie, sur ton corps meurtri, le signe de tout mon amour et de ma fierté d'être ta sœur.
Mon frère, je t'aime.

Julie KALLAS
Sœur du colonel Ghassan Kallas, des commandos de l'armée libanaise

Où trouver les mots pour décrire ce que j'ai ressenti lorsque, à des milliers de kilomètres du Liban, j'ai appris que tu as été victime d'un attentat qui a failli te coûter la vie ? Et comment exprimer mon immense joie de te savoir encore vivant, ressuscité de parmi les morts, en cette semaine sainte ? Lorsqu'on voit ton véhicule pulvérisé par 30 kg d'explosifs, on pense au pire ! Mais...

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