La chaîne saoudienne Al-Arabiya a annoncé vendredi la fermeture de ses bureaux au Liban, ainsi que ceux de sa chaîne filiale Al-Hadath, situés place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, dans le cadre d'une restructuration de la chaîne, motivée par des considérations de sécurité. Vingt-sept employés ont ainsi été licenciés.
"Nous continuerons à couvrir l'actualité du Liban malgré la fermeture de nos bureaux à Beyrouth, décidée dans le cadre d'une restructuration des activités de la chaîne au Liban, au vu de la situation sur le terrain", a expliqué Al-Arabiya dans un communiqué, assurant qu'elle tient à "préserver la sécurité de son personnel".
La chaîne satellitaire a cependant assuré que des emplois de substitution seront proposés à ses employés au Liban. "Nous tenons à faciliter aux employés concernés par cette restructuration l'accès à des emplois dans d'autres structures ou bureaux appartenant à la chaîne, ou avec des sociétés travaillant avec nous", a indiqué Al-Arabiya.
Selon des indications de l'Agence nationale d'information (Ani), venant confirmer celles livrées plus tôt dans la journée par des médias locaux, les 27 journalistes, techniciens et autres salariés ont été notifiés de cette décision dans la matinée par un responsable des ressources humaines et l'avocat de la chaîne, Elie Daniel.
Des sources internes à la chaîne ont confirmé à l'Ani que cette décision a été motivée par des raisons de sécurité.
"Nous déplorons cette décision, d'autant que la sécurité ne justifie pas la fermeture des bureaux de la chaîne", a commenté le ministre de l'Information Ramzi Jreige, sollicité par l'agence. "Cette décision est-elle motivée par des raisons politiques, au vu des relations devenues tendues entre le Liban et les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite?", s'est-il interrogé, exprimant l'espoir que ces tensions soient aplanies.
Les relations entre Beyrouth et Riyad sont extrêmement tendues depuis que le royaume a décidé en février dernier de geler son aide de quatre milliards de dollars aux forces armées libanaises, accusant le gouvernement de favoriser son rival iranien sous influence du Hezbollah. La tension entre les deux pays était montée d'un cran après le refus du Liban de condamner tant au sein de la Ligue arabe que de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), les attaques perpétrées en janvier par des manifestants contre les représentations diplomatiques de l'Arabie saoudite en Iran.
Riyad a dernièrement appelé ses ressortissants à ne pas se rendre au Liban, ou à quitter le pays au cas où ils s'y trouvent déjà. Le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar et le Bahreïn ont fait de même.
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commentaires (4)
Mais, qu'est-ce que le "Chïïsme Mondial" va être heureux après cette nouvelle !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 18, le 02 avril 2016