Le président syrien Bachar el-Assad a réitéré, hier, son appel à un gouvernement d'union nationale rassemblant ses fidèles et l'opposition, proposition aussitôt rejetée par celle-ci. Interviewé par l'agence de presse officielle russe RIA Novosti, Bachar el-Assad a estimé « logique que des forces indépendantes et de l'opposition » participent à un gouvernement syrien, se disant confiant dans le fait que les négociations de Genève permettent de « régler » la question des portefeuilles ministériels. « La solution serait un gouvernement d'unité nationale qui préparera une nouvelle Constitution », a-t-il précisé. La Maison-Blanche a exclu, hier, toute possibilité d'un gouvernement d'union en Syrie qui inclurait le président Bachar el-Assad. Le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest a estimé qu'il était « hors de question » que le président syrien y prenne part.
L'opposition syrienne a, elle aussi, catégoriquement rejeté cette hypothèse. « Assad ne doit pas rester une heure de plus après la formation » d'un « organe de transition doté des pleins pouvoirs, y compris les pouvoirs présidentiels », a aussitôt répliqué auprès de l'AFP Assaad al-Zoabi, chef de la délégation du Haut-Comité des négociations à Genève. Mais cet organe serait « illogique et anticonstitutionnel », a estimé de son côté Bachar el-Assad, ajoutant qu'il « n'existe pas de définition d'une période de transition ». La forme du corps exécutif qui doit diriger le pays en guerre jusqu'aux prochaines élections – prévues par l'Onu dans 18 mois – est la principale pomme de discorde entre les deux camps. Dans sa résolution 2254, le Conseil de sécurité de l'Onu évoque l'établissement d'une « gouvernance » en charge de la « transition politique » mais reste vague sur la forme qu'elle doit prendre. Le « projet de Constitution », réclamé lui aussi dans la feuille de route de l'Onu, pourrait en revanche être prêt en quelques semaines, a ajouté Bachar el-Assad. Moscou et Washington espèrent, eux, un brouillon de projet d'ici à août.
Offensive militaire
Sur le terrain, les troupes du régime de Damas poursuivaient leur offensive contre le groupe État islamique (EI) dans le centre de la Syrie, après la reconquête de la ville de Palmyre désertée par ses habitants. De violents combats se déroulaient hier aux environs d'al-Qaryatein, une localité à majorité sunnite située à 120 km à l'ouest de Palmyre tenue par l'EI. L'armée cherche à s'en emparer afin de sécuriser Palmyre et d'empêcher les jihadistes de l'attaquer de nouveau. L'aviation syrienne menait également des frappes sur Sokhné (à l'est de Palmyre) où se sont retranchés des jihadistes. Si le régime s'emparait de cette ville, il serait aux portes de la province pétrolière de Deir ez-Zor (Est), contrôlée en grande partie par l'EI. Dans son interview à RIA Novosti, Bachar el-Assad a répété son intention de « libérer toute la Syrie », annonçant son intention d'avancer vers Deir ez-Zor et « dans le même temps de commencer à travailler en direction de Raqqa ».
(Source : AFP)
commentaires (6)
QUE DE DIVAGATIONS !!!
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 04, le 31 mars 2016