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Économie - Splendeurs et misères économiques

Il y a une vie après le capitalisme

Né à Beyrouth, Michel Santi est un macroéconomiste franco-suisse et fondateur d’Art Trading & Finance – Genève. Il est notamment l’auteur de « L’Europe, chroniques d’un fiasco économique et politique » et de « Misère et opulence ».

L'économie n'est plus une pourvoyeuse d'emplois ! Ce paradigme est désormais révolu car, à l'ère de la globalisation et de la financiarisation de nos économies, croissance ne rime plus avec travail honorable et correctement payé que pour une minorité. La crise des subprimes fut fondamentalement provoquée par des prêts massifs accordés aux ménages de la classe moyenne afin de leur donner l'illusion qu'ils pouvaient maintenir leur niveau de vie.
Depuis, nous avons compris qu'il n'est désormais plus possible de vivre dans l'illusion selon laquelle l'augmentation progressive de nos revenus nous autoriserait à vivre mieux que nos parents, et nos enfants mieux que nous. Depuis, nous nous sommes rendu compte que la classe moyenne – pilier de nos démocraties modernes – croulait sous les coups de boutoir de ces dettes illégitimes encouragées par les politiques pour maintenir la paix sociale et prodiguées par la finance pour gonfler ses profits. Le capitalisme, aujourd'hui, se fissure de toutes parts et n'est plus capable de produire une croissance stable, tout au plus des épisodes mortifères jalonnés d'implosion de bulles spéculatives.
Il est donc plus que temps de lui trouver une alternative, et ce d'autant plus que nos économies sont désormais de plus en plus construites sur l'échange gratuit de l'information, totalement incompatible avec le capitalisme classique dont la raison d'être est le profit et le moyen d'y parvenir. Il est donc urgent d'édifier une économie qui ne soit plus basée – ou que basée – sur le marché et sur le prix. Qui n'empêcherait pas ceux qui veulent travailler de le faire, mais qui épargnerait à un nombre de plus en plus important d'accomplir des tâches que de plus en plus de robots sont désormais capables de remplir. Cette valeur travail, profondément ancrée dans notre identité, doit désormais être désacralisée.
Qu'il ne soit plus obligatoire d'accepter les tâches dégradantes. Que le volontariat soit ardemment promu. Que l'épanouissement personnel ne soit plus redevable au travail. Que l'insécurité matérielle soit enfin éradiquée. Que la robotisation profite à toutes et à tous, et pas qu'à un nombre infime. Que la gauche et la droite comprennent que le capitalisme n'est plus productif. Qu'il n'est en fait carrément plus nécessaire de produire dans cette économie postcapitaliste qui est la nôtre, où l'argent a perdu sa centralité et où les biens comme les informations peuvent désormais être échangés.
Est-il naïf d'émettre le vœu que le capitalisme sauvage soit progressivement remplacé par une ère de collaboration entre les acteurs économiques ?

L'économie n'est plus une pourvoyeuse d'emplois ! Ce paradigme est désormais révolu car, à l'ère de la globalisation et de la financiarisation de nos économies, croissance ne rime plus avec travail honorable et correctement payé que pour une minorité. La crise des subprimes fut fondamentalement provoquée par des prêts massifs accordés aux ménages de la classe moyenne afin de leur...

commentaires (9)

A cette situation, Marx oppose la liberté humaine qui ne peut advenir que dans une vie maîtrisée conforme au genre humain qui est que l’homme est un être qui crée les conditions de sa vie, qui se construit, mais qui ne se construit que socialement selon les rapports sociaux. La suite pour lui sera de trouver les causes de cette aliénation, d’en exposer les formes capitalistes spécifiques, de démontrer qu’elles sont historiques et sociales et non pas naturelles et éternelles, d’expliquer pourquoi ce contenu-ci, le travail, prend cette forme-là, qui lui est extérieure ! Il démontrera ainsi comment, à travers le mouvement d’autonomisation de cette valeur qui découle de cette extériorisation, la puissance dont chaque individu est dépouillé est concentrée par le capital, et alors se démultiplie en une énorme puissance associée, sociale et en même temps antisociale au sens de destructrice. Ce qui développe des conditions qui aboutiront à la possibilité de libérer l’homme de ce travail répulsif, devenu aliénation, et de pratiquer des activités d’un contenu élevé, des travaux libres parce qu’attractifs et épanouissants, base sur laquelle la communauté humaine pourra être reconstruite. La liberté, qui était posée par lui comme la vie en conformité avec la nature humaine, le genre humain ; donc comme un concept abstrait ; est ainsi précisée concrètement comme produit du travail riche rendu possible par ce même capitalisme en détresse !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 37, le 26 mars 2016

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • A cette situation, Marx oppose la liberté humaine qui ne peut advenir que dans une vie maîtrisée conforme au genre humain qui est que l’homme est un être qui crée les conditions de sa vie, qui se construit, mais qui ne se construit que socialement selon les rapports sociaux. La suite pour lui sera de trouver les causes de cette aliénation, d’en exposer les formes capitalistes spécifiques, de démontrer qu’elles sont historiques et sociales et non pas naturelles et éternelles, d’expliquer pourquoi ce contenu-ci, le travail, prend cette forme-là, qui lui est extérieure ! Il démontrera ainsi comment, à travers le mouvement d’autonomisation de cette valeur qui découle de cette extériorisation, la puissance dont chaque individu est dépouillé est concentrée par le capital, et alors se démultiplie en une énorme puissance associée, sociale et en même temps antisociale au sens de destructrice. Ce qui développe des conditions qui aboutiront à la possibilité de libérer l’homme de ce travail répulsif, devenu aliénation, et de pratiquer des activités d’un contenu élevé, des travaux libres parce qu’attractifs et épanouissants, base sur laquelle la communauté humaine pourra être reconstruite. La liberté, qui était posée par lui comme la vie en conformité avec la nature humaine, le genre humain ; donc comme un concept abstrait ; est ainsi précisée concrètement comme produit du travail riche rendu possible par ce même capitalisme en détresse !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 37, le 26 mars 2016

  • Mais si le mouvement révolutionnaire n’a pas à se conformer à un idéal, cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à dire sur ses objectifs. Ce que Marx oppose à cet idéal et à ses gourous, n’est pas un refus de parler des buts, mais c’est d’en parler sur la base d’une analyse des contradictions dont il est l’expression et des conditions de leur dépassement. Ce qui implique qu’il faut savoir ce qu’on entend par communisme pour en dire les conditions, et donc quand même jeter un œil dans ces marmites de l’avenir dans lesquelles Marx disait parfois ne pas vouloir regarder ! Ainsi il proclame : "Nous ne nous présentons pas au monde avec un principe nouveau, en doctrinaire, en disant voici la vérité, prosternez-vous devant elle !". Ce faisant, il part de ce constat qui l’indigne que plus l’ouvrier produit de richesses, et plus celles-ci se dressent face à lui comme puissances hostiles, formant un monde qui lui est étranger et qui l’opprime. Si l’homme travaille ainsi à produire un monde qui l’opprime, ce n’est pas bien sûr volontairement mais parce que ce travail l’enchaîne à des tâches répétitives répulsives et sans intérêt. Il y est contraint afin d’obtenir de quoi vivre.... Et il doit leur sacrifier sa vie pour vivre !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 29, le 26 mars 2016

  • Il y a plus de cent ans déjà, Marx expliquait l’essentiel de ce qui se passe aujourd’hui : mondialisation, capitalisme financier et ses crises, putréfaction du système, chômage, guerres, accroissement des inégalités entre pays et entre classes, etc. Mais, en quoi et pourquoi les révolutions passées ont-elles été un échec ? Que des "intellectuels!?" en profitent, ravis, pour décréter la mort du communisme, c’est de bonne guerre. Mais cet avis de décès fait sourire puisqu’il concerne, en parlant de communisme, soit un mouvement qui est induit inéluctablement par le capitalisme et ne peut disparaître qu’avec lui, soit le principe d’une communauté des individus sociaux qui n’a encore jamais existé. Il ne s’est en effet jamais agi nulle part de société communiste, ne serait-ce que pour ces deux raisons qu’elle ne peut advenir qu’à une échelle internationale et ne caractériser qu’une société sans État. Au mieux, il ne pouvait s’agir que de révolutions ouvrant une phase historique de transition au communisme. Une révolution ne peut qu’ouvrir une telle transition, puisque jamais le capitalisme ne peut créer toutes les conditions concrètes du communisme : il fait même tout ce qu’il peut pour ne pas commettre ce suicide!, mais seulement en approcher....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 11, le 26 mars 2016

  • La réticence de Marx à parler de l’avenir par crainte de tomber dans l’utopie est bien connue. Elle s’explique par ces fractions révolutionnaires très influencées par des utopies "fraternelles et égalitaires idéales", sortis de cerveaux simplifiés plus ou moins illuminés. Marx se trouvait donc face à un mouvement déjà "commencé", mais traversé de multiples projets futuristes sans fondement sérieux. Il voulait donc opposer à ce déferlement de fictions sociales, une démarche qui permette d’éclairer sur la situation réelle créée par le capitalisme, ses développements, et les potentialités concrètes qu’ils offrent à la révolution comme socle pour bâtir un futur réaliste : "Le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses." ! Et il critique ces utopistes qui "veulent remplacer les conditions historiques de l’émancipation, par des conditions tirées de leur imagination", et il rejette "ces peintures imaginaires de la société future." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 09, le 26 mars 2016

  • Simplisme.... pathétique !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 30, le 26 mars 2016

  • LE CAPITALISME PAR EXELLENCE EST CELUI QUI EST CONCENTRE DANS UNE SEULE MAIN... LE MARXISME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 31, le 25 mars 2016

  • Simplisme.... P r i m a i r e !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 10, le 25 mars 2016

  • Oui il y a une vie après le capitalisme ...le capitalisme ...! car il faut de l'argent ...pour financer une couteuse société de cueillette marxo/socialiste.....

    M.V.

    12 h 09, le 25 mars 2016

  • "Qu'il ne soit plus obligatoire d'accepter les tâches dégradantes. Que le volontariat soit ardemment promu. Que l'épanouissement personnel ne soit plus redevable au travail. Que l'insécurité matérielle soit enfin éradiquée. Que la robotisation profite à toutes et à tous, et pas qu'à un nombre infime. Que la gauche et la droite comprennent que le capitalisme n'est plus productif. Qu'il n'est en fait carrément plus nécessaire de produire dans cette économie post-capitaliste où les biens comme les informations peuvent désormais être échangés. Est-il naïf d'émettre le vœu que le capitalisme sauvage soit progressivement remplacé par une ère de collaboration entre les acteurs économiques ?".... Enfin un, qui a bien lu et surtout compris "Le Capital" du MARX Karl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 02, le 25 mars 2016

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