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Lifestyle - Positive Lebanese

Bilal Tarabey et Pierre de Rougé, Beyrouth extra-muros

Photo Fanny Blicaz

Les murs d'une ville abritent ses habitants. Ils dissimulent des quotidiens, des drames, des histoires, mais aussi des espoirs et des rêves. Ils ne sont pas gris et muets, mais véhiculent des mots, des dessins et des portraits. Autant de ponctuations, de messages et de projections à qui sait bien ou veut bien les décrypter. Rencontrer Bilal et Pierre nous a ouvert à un monde à part où tags, graffitis et flops se racontent et disent des bribes d'histoires qui, parfois, se rejoignent ou rejoignent celles de la ville.


Né à Paris de père libanais et de mère syrienne, Bilal Tarabey, 33 ans, photographe et musicien, vit au Liban depuis l'été dernier. Ce retour aux sources est pour lui une évidence. Ne pas connaître les rues qu'arpentait son père pesait au jeune homme qui a beaucoup voyagé et qui considère aujourd'hui Beyrouth comme sa véritable maison.


Pierre de Rougé, 27 ans, journaliste et graffeur, est au Liban depuis 2013. La passion dévorante des deux acolytes pour le street art les a réunis. Il suffit d'ailleurs de les écouter en parler pour se plonger dans un univers passionnant et découvrir que les graffitis ont commencé à prendre véritablement leur place sur les murs de la ville depuis 2012 ; que la scène libanaise est relativement saine et que, contrairement aux autres villes, les habitants et même la police considèrent les graffeurs avec beaucoup d'indulgence. « On nous offre même du café et des glaces, et des policiers se font photographier avec nous », s'étonne Pierre. Pour le jeune homme qui a fait ses premières armes à Paris sous le pseudonyme de Meuh, tagger au Liban est un vrai plaisir. « Le street art se développe bien et les graffeurs, au nombre de 40, se respectent les uns les autres. » Ce ne sont pas les murs gris tristes qui manquent au Liban et pas question d'envahir l'espace de l'autre. Pas de religion ni de politique, mais beaucoup de messages à travers les nombreux dessins qui ornent à présent joyeusement la capitale. C'est la raison pour laquelle Pierre, passionné de graffiti et de tag, et à travers cela de leur dimension sociologique, et Bilal, photographe professionnel de rue, qui a organisé une exposition à l'Institut français dans le cadre des folles journées du street art et a remporté le premier prix Photomed pour les photographes libanais, ont réuni leur talent pour faire découvrir aux curieux les murs de la ville, les artistes qui se cachent derrière les dessins, les thèmes évoqués et les évolutions artistiques de certains graffeurs. Un livre est en préparation, passionnant, surprenant et surtout très révélateur des tendances et mouvements, émotions et évolutions d'un lieu aussi dynamique que Beyrouth.


Et même si le street art fait ses premiers pas timides à Saïda et à Tripoli, les murs de la capitale libanaise continuent de séduire les graffeurs. Ils viennent parfois de l'étranger pour « laisser leurs marques » à Beyrouth. Par-delà les signatures célèbres et les dessins évolutifs, une vraie histoire cohérente du graffiti est ainsi racontée. On comprend mieux que les tags sont des signatures ou des messages graphiques, que le graffiti est un dessin à sens et à thème, et que le flop se situe entre les deux. Et qu'enfin, c'est avec leurs propres deniers que les graffeurs achètent les bombes colorées, pour transformer la grisaille en art.
De l'art offert à tous.

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Les murs d'une ville abritent ses habitants. Ils dissimulent des quotidiens, des drames, des histoires, mais aussi des espoirs et des rêves. Ils ne sont pas gris et muets, mais véhiculent des mots, des dessins et des portraits. Autant de ponctuations, de messages et de projections à qui sait bien ou veut bien les décrypter. Rencontrer Bilal et Pierre nous a ouvert à un monde à part où...

commentaires (2)

bienvenue à eux deux dans notre ville folle :-)

lila

17 h 10, le 23 mars 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • bienvenue à eux deux dans notre ville folle :-)

    lila

    17 h 10, le 23 mars 2016

  • Bravo et Merci pr cet article. Joanna Rbeiz

    Geha bel Day3a

    08 h 01, le 23 mars 2016

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