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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Obama : « Comment ça va Cuba ? »

Le temps fort de la visite du président américain sera le discours qu'il prononcera dans un théâtre de La Havane.

L’avion présidentiel Air Force One survolant les quartiers de la capitale cubaine avant de se poser à La Havane sur l’aéroport Jose Marti, événement impensable il n’y a pas longtemps encore. Reuters/Stringer

Après plus d'un demi-siècle d'antagonisme, Barack Obama est devenu hier le premier président américain en exercice à poser le pied sur le sol cubain depuis la révolution castriste.
L'avion présidentiel Air Force One s'est posé, sous la pluie, en fin d'après-midi à La Havane sur l'aéroport Jose Marti, du nom du père de l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole.
« Que bola Cuba ? » (« Comment ça va Cuba ? »), a lancé M. Obama sur son compte Twitter en utilisant une expression populaire, quelques secondes après l'arrivée d'Air Force One. « Je viens d'atterrir, je suis impatient de rencontrer et d'écouter les Cubains. »
« C'est une occasion historique ! » a lancé le commentateur de la télévision cubaine qui retransmettait l'arrivée en direct.
Le président américain, tout sourire, a descendu les marches tenant un parapluie, avec sa femme Michelle et leurs deux filles, Malia, 17 ans, et Sasha, 14 ans.

Avec ce voyage, Obama, qui quittera la Maison-Blanche dans dix mois jour pour jour, a un objectif clair : rendre irréversible le spectaculaire rapprochement engagé le 17 décembre 2014 avec le président Raúl Castro.
Quelques heures avant son arrivée, les autorités cubaines ont arrêté plusieurs dizaines de dissidents lors de l'habituelle procession dominicale des Dames en blanc près d'une église de l'ouest de La Havane.
M. Obama, qui doit rencontrer des dissidents demain, a prévenu qu'il évoquerait « directement » les droits de l'homme lors de ses entretiens aujourd'hui avec Raúl Castro, qui a succédé à son frère Fidel voici presque 10 ans.
Le président américain devait faire étape à l'ambassade, puis rejoindre la vieille ville en longeant le Malecón, boulevard du bord de mer havanais.
Dans la soirée, il devait parcourir à pied les rues de la vieille Havane, classées au patrimoine de l'Unesco et toilettées pour l'occasion, puis rencontrer le cardinal Jaime Ortega, un des artisans du rapprochement américano-cubain.
Mais la pluie pourrait bien venir doucher les élans de nombreux Cubains désirant venir à sa rencontre pour ce moment historique.

 

(Lire aussi : Visite d'Obama à La Havane : c'est reparti comme en 1928 ?)

 

« Stratégie sur le long terme »
Le temps fort de la visite du 44e président des États-Unis sera le discours qu'il prononcera demain dans un théâtre de La Havane, devant un public sélectionné et les caméras de la télévision cubaine.
« L'idée (de M. Obama) est de promouvoir une transition progressive, d'encourager un atterrissage en douceur à Cuba en évitant une éruption de violence ou une crise migratoire majeure », souligne Richard Feinberg, de la Brookings Institution à Washington. « C'est une stratégie sur le long terme, il regarde au-delà des dirigeants actuels », ajoute-t-il, évoquant le départ de Raúl Castro, 84 ans, qui doit se retirer en 2018.
Samedi, le président Obama s'est prêté au jeu d'un petit sketch avec le célèbre humoriste cubain Panfilo. Mise en ligne par l'ambassade américaine, la vidéo a été diffusée dans la soirée par la télévision d'État, provoquant l'étonnement de nombreux Havanais.
Dans la capitale cubaine, si l'effervescence est palpable, beaucoup de Cubains ayant grandi pendant la guerre froide, bercés par les diatribes anti-impérialistes de Fidel Castro, peinent encore à réaliser que l'impossible est en passe de se produire.
« Un président des États-Unis à Cuba (...) probablement accueilli avec des sourires, des applaudissements et des groupes musicaux ! Jamais dans nos rêves ou nos cauchemars nous n'imaginions voir quelque chose de tel de notre vivant », confie l'écrivain Leonardo Padura dans le blog d'informations Cafefuerte.

(Pour mémoire : Le drapeau américain flotte à nouveau sur La Havane, 54 ans après...)

 

Pas de rencontre avec Fidel
En revanche, pas de rencontre prévue entre Barack Obama et Fidel Castro, âgé de 89 ans, si l'on en croit la Maison-Blanche.
Si les médias cubains ont pour l'instant accordé une maigre couverture à cette visite, les drapeaux américains ont fleuri ces derniers jours dans les rues de la capitale.
Malgré l'engouement autour de ce déplacement longtemps impensable, l'embargo imposé à l'île depuis 1962 reste en place et les changements espérés par Washington pourraient tarder à se concrétiser.
Jeudi, le ministre cubain des Affaires étrangères a rappelé que La Havane n'était pas disposée à « renoncer à un seul de ses principes (...) pour avancer vers la normalisation ».
De son côté, la Maison-Blanche a décrété ces derniers mois une série de mesures pour assouplir l'embargo, dont la levée totale dépend du Congrès.

 

Pour mémoire
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Après plus d'un demi-siècle d'antagonisme, Barack Obama est devenu hier le premier président américain en exercice à poser le pied sur le sol cubain depuis la révolution castriste.L'avion présidentiel Air Force One s'est posé, sous la pluie, en fin d'après-midi à La Havane sur l'aéroport Jose Marti, du nom du père de l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole.« Que bola...

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