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Moyen Orient et Monde - Entretien express

« Si elle est vraiment appliquée, la prise en charge des migrants sera un progrès »

L'UE et la Turquie ont scellé hier un accord sans précédent pour stopper l'afflux de migrants vers L'Europe. Yves Bertoncini, directeur de l'Institut Jacques Delors à Paris, décrypte pour « L'Orient-Le Jour » les conséquences de cette signature.

Photo AFP

Qui va gérer le renvoi automatique des migrants vers la Turquie ? Quels sont les moyens mis à disposition?
Ceux qui arriveront depuis la Turquie vers la Grèce seront accueillis par des experts européens, des interprètes, des personnes chargées d'examiner leur demande d'asile. Une fois que les réfugiés auront été traités à titre individuel, comme le mentionne le plan, ils doivent tous être reconduits vers la Turquie. Ce pays serait considéré comme un pays sûr et l'a déclaré à plusieurs reprises.

Quelles compensations réclame Ankara ? Est-ce que cela peut relancer son processus d'adhésion à l'UE ?
À propos de compensations, il y a eu d'abord cette idée de « un plus un ». Pour toute personne qui sera dirigée vers la Turquie, il y en aurait une de réinstallée en Europe. La Turquie réclame que ces 54 000 migrants, mais il pourrait y en avoir plus, soient réinstallés dans les différents États membres. Or, le processus de réinstallation démarré l'an dernier, qui concerne la Turquie mais aussi la Jordanie et le Liban, n'a permis de réinstaller que 2 000 réfugiés sur les 20 000 initialement prévus. Ensuite, la Turquie a demandé une contrepartie financière pour pouvoir gérer les réfugiés d'ores et déjà sur son sol. Elle essaie d'obtenir 6 milliards d'euros, soit le double de la somme initialement prévue. Enfin, concernant la reprise des négociations de son adhésion à l'UE, jusqu'à présent, elle avait obtenu la réouverture d'un seul chapitre, mais désormais cinq autres pourraient être rouverts. Donc, il y a un signal politique favorable quant à son processus d'adhésion. Il y a également la question du processus de libéralisation des visas Schengen accordés aux ressortissants turcs.

(Repère : Turquie-UE : des relations entachées d'ambiguïté)

 

Quelles peuvent être les réactions des opinions publiques européennes ?
Il y a trois types de réactions. La première est la réaction humaniste, défavorable et plutôt morale, qui consiste à dire : ce n'est pas convenable, l'Europe n'exerce plus correctement son droit d'asile, elle sous-traite à des pays comme le Liban, la Turquie ou la Jordanie, car elle envoie le signal que tous ces demandeurs d'asile seront reconduits vers la Turquie. Même si évidemment, ensuite, il y aura qui seront réinstallés en Europe. Là, on ne parle que des demandeurs d'asile qui arrivent par la frontière grecque ou turque, mais il y en d'autres qui arrivent par d'autres voies. Ce que dit l'Autorité européenne, en disant stop, c'est aussi pour empêcher les passeurs qui profitent de ce trafic de migrants. Les prendre en charge directement à partir de la Turquie, du Liban ou de la Jordanie représente un progrès. Mais encore faut-il que ça se fasse.

La deuxième réaction est une réaction antiturque, politique et défavorable, avec notamment la question des visas et la reprise des négociations d'adhésion. Concernant ce dernier point, il faut nuancer, car, même si on reprend les négociations, ni les chefs d'État européens ni les autorités turques ne croient vraiment que cette adhésion aura lieu, ou du moins pas avant une dizaine d'années. C'est un jeu de dupe. Le président turc Recep Tayyip Erdogan aurait été vexé qu'on lui ferme la porte au nez, et maintenant qu'on la lui ouvre, ce n'est pas sûr qu'il veuille y entrer. Dans les imaginaires, surtout dans le contexte de crise actuelle, certains doivent se dire que beaucoup de Turcs vont arriver en Europe sans visa. C'est une vision qui voudrait que les Turcs soient des pauvres gens qui viendraient en Europe, alors qu'en fait la Turquie se porte plutôt bien économiquement.

La troisième réaction à l'accord va être plutôt favorable, car si ce texte est vraiment appliqué, on va peut-être faire baisser le flux de migrants et de réfugiés.

 

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commentaires (2)

Un vieil ami à moi , paix à son âme, m'avait dit si tu es dans ma merde et que tu peux régler ton problème par le fric , utilise le . Mais rappelle toi que celui qui t'a pris en otage , tu pourras réutiliser ce fric pour ta vengeance , quand il s'y attendra le moins . Ce genre de truc se mange froid .

FRIK-A-FRAK

12 h 09, le 19 mars 2016

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Commentaires (2)

  • Un vieil ami à moi , paix à son âme, m'avait dit si tu es dans ma merde et que tu peux régler ton problème par le fric , utilise le . Mais rappelle toi que celui qui t'a pris en otage , tu pourras réutiliser ce fric pour ta vengeance , quand il s'y attendra le moins . Ce genre de truc se mange froid .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 09, le 19 mars 2016

  • LES EUROPEENS FRAPPES PAR L,ABRUTISSEMENT LE PLUS PROFOND ONT PERDU LE NORD ET PATAUGENT... SUR CHAQUE MIGRANT RETOURNE EN TURQUIE LES ABRUTIS S,ENGAGENT A REPRENDRE UN AUTRE DE TURQUIE... QU,EST-CE QUE CA VEUT DIRE ? PEUT-ETRE UNE SORTE DE SELECTION ET RIEN D,AUTRE ! ET POUR CELA LE TURQUE ENCAISSERAIT 6 MILLIARDS DE DOLLARS... ET IL ENCAISSERA PLUS... ET LE CHANTAGE DE SON ENTREE EN EUROPE CONTINUE ! STUPIDES CEUX QUI ACCEPTERAIENT LA TURQUIE EN EUROPE... ET SI LES GOUVERNEMENTS Y AGREE LES PEUPLES VONT SE DRESSER TOUS COMME UN MUR CONTRE UNE TELLE INITIATIVE... CAR C,EST INTRODUIRE LE LOUP DANS LA BERGERIE... ET PAR DESSUS LE MARCHE UN LOUP ISLAMISTE POURVOYEUR HIER... AUJOURD,HUI PEUT-ETRE ENCORE ... DE DAESCH..!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 21, le 19 mars 2016

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