Rechercher
Rechercher

À La Une - terrorisme

Les exactions de l'EI qualifiées de "génocides" par Washington

Une charge avant tout symbolique qui n'oblige pas Washington à engager d'action devant la justice internationale contre les jihadistes.

Les Etats-Unis estiment que les massacres perpétrés par le groupe Etat islamique contre les minorités chrétienne, yazidi et chiite sont des génocides, une charge avant tout symbolique. Photo d'archives Reuters

Les Etats-Unis estiment que les massacres perpétrés par le groupe Etat islamique contre les minorités chrétienne, yazidi et chiite sont des génocides, une charge avant tout symbolique qui n'oblige pas Washington à engager d'action devant la justice internationale contre les jihadistes.

"L'EI affirme lui-même qu'il commet des génocides, des faits confirmés par son idéologie et par ses actions, par ce qu'il dit, par ce qu'il croit et ce qu'il fait", a insisté jeudi le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"L'EI est aussi responsable de crimes contre l'humanité et de nettoyage ethnique contre ces mêmes groupes, et dans certains cas contre d'autres musulmans sunnites, contre les Kurdes et d'autres minorités", a-t-il ajouté.

Un génocide est un crime selon les règlements internationaux mais cette proclamation effectuée jeudi par John Kerry n'oblige pas juridiquement Washington à engager des poursuites, selon des responsables américains. Ces derniers affirment que les Etats-Unis font déjà leur maximum en menant une coalition de 66 pays pour "affaiblir et détruire" l'organisation EI grâce notamment à de nombreuses frappes aériennes. M. Kerry a toutefois souligné que les crimes commis par les jihadistes devraient être un jour jugés par un tribunal international et que Washington ferait tout son possible pour appuyer enquêtes et poursuites.

Le groupe EI recrute des islamistes extrémistes parmi les communautés sunnites et a commis des tueries de masse contre les chiites, les chrétiens et les yazidis.
En juin 2014 par exemple les jihadistes ont pris le contrôle de la ville cosmopolite de Mossoul, dans le nord de l'Irak, menaçant des communautés entières de meurtre, de viol ou d'esclavage.
En mars de l'année dernière, les enquêteurs des Nations unies avaient déjà mis en garde sur le fait que l'EI essayait d'anéantir les yazidis, une minorité religieuse qui puise les origines de sa foi dans le mazdéisme iranien et le culte de Mithra.

 

(Lire aussi : « Washington ne doit plus s'embourber dans les marécages du Proche-Orient »)

 

Destructions systématiques
"Mon but aujourd'hui est d'affirmer que selon moi l'EI est responsable de génocides contre des groupes dans les zones qu'il contrôle, notamment les yazidis, les chrétiens et les musulmans chiites", a encore dit M. Kerry. "Pour ces communautés il s'agit d'enjeux existentiels, donc nous devons garder en tête qu'après tout la meilleure réponse à un génocide est une réaffirmation du droit fondamental à survivre".

Le secrétaire d'Etat a précisé que grâce à l'appui aérien de la coalition internationale les forces locales avaient réussi à reprendre 40% des territoires contrôlés par l'EI en Irak, et 20% en Syrie. "Nous avons affaibli leur direction, attaqué leurs sources de revenus et perturbé leurs lignes d'approvisionnement. Et actuellement nous sommes engagés dans une initiative diplomatique destinée à essayer de mettre fin à la guerre en Syrie", a-t-il repris.

Selon lui la brutale campagne de Bachar el-Assad pour s'accrocher au pouvoir a nourri le chaos qui a permis au groupe EI de prendre le contrôle de vastes pans de territoire.
L'intensité du conflit et les meurtres de journalistes et de tous les travailleurs suspectés d'être des "espions" par l'EI rendent très difficile un recensement précis des exactions. Mais le groupe lui-même a diffusé des vidéos dans lesquelles les jihadistes commettent des massacres.

"Ces derniers mois nous avons analysé d'importantes quantités d'informations réunies par le département d'Etat, la communauté du renseignement et d'autres groupes extérieurs", a déclaré M. Kerry. Celui-ci a donné en exemple le massacre en août 2014 de centaines de yazidis par le groupe EI, qui a encerclé des dizaines de milliers de personnes de cette communauté sur le Mont Sinjar, sans nourriture ni médicaments.
"Sans notre intervention il est clair que ces gens auraient été massacrés", a-t-il fait valoir, soulignant que des milliers de femmes et de filles yazidies avaient été vendues aux enchères.

Le secrétaire d'Etat a aussi rappelé que l'EI avait exécuté des chrétiens dans le nord de l'Irak et e, Libye, et qu'il avait vendu des femmes chrétiennes comme esclaves sexuelles. Enfin, il a cité les meurtres de centaines de chiites turkmènes, une minorité d'Irak, et a accusé le groupe EI de détruire systématiquement l'héritage culturel de communautés anciennes.

 

Lire aussi

Washington et Moscou, maîtres du jeu en Syrie

Heurs et malheurs de la politique étrangère de Barack Obama

Turki al-Fayçal, ancien chef des renseignements saoudiens, s'en prend violemment à Obama

 

Les États-Unis bombardent la Libye mais ne veulent pas y mettre les pieds

 

Les États-Unis vilipendés pour leur manque de leadership

 

Les Etats-Unis estiment que les massacres perpétrés par le groupe Etat islamique contre les minorités chrétienne, yazidi et chiite sont des génocides, une charge avant tout symbolique qui n'oblige pas Washington à engager d'action devant la justice internationale contre les jihadistes.
"L'EI affirme lui-même qu'il commet des génocides, des faits confirmés par son idéologie et par ses...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut