Elles se sont rencontrées à la sortie de l'école... en attendant leurs enfants et, depuis, elles sont amies. Leila Jisr Moussa et Yasmine Khadr Farès, qui viennent de créer « Just Baked by Yas and Leelou » – Yas pour Yasmine et Leelou pour Leila – ont plusieurs affinités communes. La plus importante est leur penchant pour les gâteaux. Leila les confectionne et Yasmine les décore. Toutes les deux ont créé des blogs sur la pâtisserie. Leurs enfants ont le même âge, douze et dix ans, et sont aussi devenus amis. Leila est née d'une mère danoise et d'un père libanais, et a décidé de rentrer au Liban à l'âge de 29 ans. Yasmine, égyptienne, est arrivée au Liban il y a neuf ans, tombant amoureuse du pays.
Encore un point commun: les deux femmes ne sont pas pâtissières à la base. Leila Jisr Moussa travaille dans le marketing et Yasmine Khadr Farès est architecte d'intérieur. Toutes les deux ont arrêté de travailler, par intermittence, pour s'occuper de leurs enfants. Et toutes les deux consacrent aujourd'hui leur temps pour monter leur projet «Just Baked» en séparant les tâches. Elles ont déjà participé à l'exposition des artisans à Saifi Village à Noël et s'activent pour le Spring Market qui se tiendra aux Souks de Beyrouth à partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche. «J'ai appris très jeune à faire des gâteaux. Dès l'âge de douze ans, j'étais derrière les fourneaux avec ma mère et ma grand-mère. Au Danemark, il est très commun de laisser les enfants aider à la cuisine. Ma première recette, c'est ma grand-mère Ingrid qui me l'avait apprise. C'était un cake aux pommes. À treize ans, je pouvais déjà confectionner seule ce gâteau», confie Leila.
Yasmine indique, de son côté, que le premier gâteau qu'elle a décoré avec de la pâte à sucre était celui du premier anniversaire de sa fille. «J'étais encore en Égypte et je voulais lui préparer un gâteau, tout à fait comme ma mère faisait avec nous. C'était un cake à l'effigie de Minnie Mouse», se souvient-elle.
Yasmine, qui aime le travail méticuleux de la pâte à sucre, passe des heures à décorer un gâteau, opte pour diverses couleurs, choisit de nombreuses formes... Au Liban, le bouche à oreille marche petit à petit. Elle commence à vendre ses gâteaux. «Je pense à la personne à qui le gâteau sera offert et je le décore en conséquence, même si la couleur ou le thème ne me plaisent pas», note-t-elle, ajoutant qu'un «gâteau est avant tout adressé à la personne qui le reçoit. C'est elle qui doit apprécier.»
Leila se penche aussi sur cette notion de plaisir. «Un gâteau est synonyme de convivialité, de générosité et de gaieté. On le coupe, on le partage. On ne peut pas être malheureux quand on se retrouve autour d'un gâteau. Son parfum chaud sucré réussit à déposer de la joie à la maison», dit-elle, confessant qu'elle n'aime pas préparer des pâtisseries françaises, trop sophistiquées à son goût. Elle opte plutôt pour les cakes, cookies et gâteaux à la crème d'Europe du Nord et d'Angleterre, qui lui rappellent des moments agréables passés au Danemark. Ravie, elle passe son temps libre derrière les fourneaux, préparant des recettes qu'elle connaît par cœur ou testant de nouvelles recettes, pour le plus grand bonheur de ses enfants.
«Nos filles respectives, âgées de 12 et de 10 ans, nous encouragent, s'occupent de notre marketing auprès de leurs amis. Parfois à notre insu, elles prennent des cookies et des gâteaux à l'école, les offrent à leurs camarades en les encourageant à les goûter», raconte Yasmine.
Les deux femmes qui viennent de rentrer de Londres d'un stage sur les layer cakes (gâteaux fourrés) ne manquent pas d'idées qu'elles lanceront pour se faire connaître et aussi pour aider – à travers des événements ciblés – à construire une société plus solidaire. Affaire à suivre...
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