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À La Une - repère

"Mission accomplie" pour Poutine en Syrie ?

Le dernier coup de poker du président russe est-il un désengagement ou un simple repli tactique ? Le soutien du Kremlin au président Bachar el-Assad a-t-il diminué ?

Des bombardiers russes ont fait leur retour sous les vivats mardi en Russie après l'annonce surprise de Vladimir Poutine du désengagement du gros de son contingent militaire de Syrie. Russian Ministry of Defence/Olga Balashova/Handout via Reuters

Le retour en fanfare des premiers avions russes qui combattaient en Syrie a des airs de "Mission accomplie" sur les écrans des télévisions russes. Mais derrière la décision de Vladimir Poutine de retirer le gros de son contingent militaire subsistent des questions. Le dernier coup de poker du président russe est-il un désengagement ou un simple repli tactique ? Le soutien du Kremlin au président Bachar el-Assad a-t-il diminué ?

Pourquoi un retrait maintenant ?

Vladimir Poutine l'avait dit dès le départ: l'intervention des bombardiers et avions d'attaque au sol de l'armée russe sera limitée. Plus de cinq mois après le début des raids aériens, la situation militaire sur le terrain a changé et l'armée syrienne, enlisée au printemps 2015, a repris la main. Pour Moscou, il était temps de repasser en "mode politique" et de traduire à la table des négociations le nouveau rapport de force sur le terrain.
Argument supplémentaire : en plusieurs milliers de raids aériens, l'armée russe a remporté, sans dommages excessifs - trois militaires tués - des victoires faciles. Mais la deuxième ville du pays, Alep, n'a pas été reprise par les troupes d'Assad. Et le risque était grand de s'embourber en cherchant à trop pousser son avantage.

Comme le résume brutalement Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue "La Russie dans la politique globale", le message adressé à Damas est clair: "nous n'avons pas l'intention de faire tout le travail pour vous".
"Poutine a atteint ses objectifs: la consolidation et la maîtrise de la Syrie utile", ces zones habitées du centre et de l'ouest de la Syrie, estime Karim Emile Bitar, spécialiste du Moyen Orient à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

Dernier point, l'argent, nerf de la guerre: Selon les estimations du quotidien russe RBK, la campagne militaire a coûté au moins 2,5 millions de dollars par jour. Des dépenses non négligeables pour un pays qui s'apprête à connaître une seconde année de récession sans espoir d'amélioration vu les prix historiquement bas du pétrole.


(Lire aussi : Al-Nosra lancera une offensive en Syrie d'ici 48 heures, après le retrait russe)

 

Désengagement ou repli tactique ?

Vladimir Poutine a annoncé le départ de la majeure partie du contingent mais souligné qu'un "site de logistique aérienne" serait maintenu sur la base militaire de Hmeimim. En réalité, le Kremlin, qui n'a jamais annoncé officiellement combien d'hommes ou d'aéronefs il avait déployé, ne dit pas plus combien vont rentrer. Le président de la commission Défense au Sénat russe a pour sa part évalué à plus de 800 le nombre de militaires qui resteraient déployés. Et l'armée russe va par ailleurs conserver sur place ses redoutables systèmes antiaériens S-400. Autrement dit, plutôt que de retrait, il faut parler de réduction de sa présence militaire.

Pour Alexeï Malachenko, expert au centre Carnegie à Moscou, le Kremlin n'a pas les mains liés. "La décision de retrait des troupes, qui paraît inattendue au premier abord, n'a pas pu être prise sans concertation avec les Etats-Unis, elle est le résultat d'un difficile compromis. Mais s'il ne fonctionne pas, rien n'empêche Moscou de renvoyer ses forces aériennes en Syrie".
"J'interprète plutôt ça comme un signal de désescalade", dit Karim Emile Bitar. "Il y a une hantise russe d'un embourbement au Moyen Orient", souligne-t-il en rappelant que "l'expérience des interventions étrangères dans cette région montre qu'il y a un retour de bâton systématique".


Assad sous pression ?

Comme à chaque fois que la Russie déplace une pièce sur l'échiquier syrien, les observateurs scrutent tout signe d'un infléchissement du soutien russe à Bachar el-Assad.
"Je ne crois pas que les Russes soient en train de lâcher Assad", dit Karim Emile Bitar. "C'est prendre ses désirs pour des réalités que d'affirmer ça maintenant".

Plusieurs experts notent toutefois que le président syrien a pu agacer parfois Moscou et que la Russie tenait à accentuer la pression sur lui à l'amorce des négociations de paix, ce que démentait encore mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Et "la question du départ ou du maintien d'Assad au pouvoir est un énorme point d'achoppement qui continue de bloquer les négociations à Genève", souligne Sarah Lain, du Royal United Services Institute (RUSI) à Londres.
"Je pense que le retrait russe vise à accélérer les discussions sur la transition politique", conclut-elle.

 

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commentaires (5)

LES CRIMINELS DIABOLIQUES QUI SE CACHENT DERRIERE LE NOM DE DIEU... QUI QU,ILS SOIENT... LES UNS COMME LES AUTRES... LEUR FIN EST PROCHE ...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 37, le 15 mars 2016

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Commentaires (5)

  • LES CRIMINELS DIABOLIQUES QUI SE CACHENT DERRIERE LE NOM DE DIEU... QUI QU,ILS SOIENT... LES UNS COMME LES AUTRES... LEUR FIN EST PROCHE ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 37, le 15 mars 2016

  • S'il faut voir dans le départ du héros Bashar une victoire ou une défaite du régime, il faudra se recycler les neurones. La victoire des résistances se mesurent dans le temps à la lumière de l'échec du complot qui voulait voir la Syrie ressembler à la lybie l'Égypte la Tunisie ou l'Irak. Nos avons en Syrie et au Liban des vaillants combattants du hezb résistant. Bonne nuit les enfants.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 10, le 15 mars 2016

  • LE TEMPS DES REVES EST FINI. S,ATTACHER A DES ESPOIRS ILLUSOIRES NE SERT PLUS A RIEN. NEGOCIATION VEUT DIRE REFORME... ET REFORME VEUT DIRE CHANGEMENT... ET CHANGEMENT C,EST L,ASPIRATION PREMIERE DU PEUPLE SYRIEN. LA CONNIVENCE ETAIT DE LES ASSEOIR TOUS DEUX SUR LA TABLE... CE QUI EST FAIT... ET DE DESILLUSIONNER CEUX QUI CROIENT QUE POUR LES BEAUX YEUX D,UNE PERSONNE OU D,UN REGIME SANGUINAIRE LA RUSSIE SAIGNEE ECONOMIQUEMENT A BLANC ENTRERAIT EN VRAIE GUERRE AVEC D,AUTRES PAYS DU MONDE... C,EST REVER DEBOUT EN PLEIN JOUR... GOUVERNEMENT DE TRANSITION... CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION... ELECTIONS DEMOCRATIQUES POUR LA PREMIERE FOIS DANS L,HISTOIRE DE CE PAYS... DEPARTS FIXES DES RESPONSABLES ET LEURS ALLIES ET ACCESSOIRES... TOUT CELA EST DU DOMAINE DE L,INEVITABLE ! LA SEULE CARTE AU REGIME RESTE LE POURCENTAGE DE PARTICIPATION DU PEUPLE ALAOUITE DANS LA NOUVELLE CHARTE POUR GARANTIR SON EXISTENCE PACIFIQUE AVEC LES AUTRES COMMUNAUTES. UNE NOUVELLE SYRIE VA NAITRE ET CE SERA GRACE AUX SACRIFICES DE SON PEUPLE QUI, OUBLIANT TOUS SES MAUX VIVRA UN NOUVEL JOUR ET RIRA DE TOUT SON COEUR EN ANATHEMATISANT LE PASSE SANGUINAIRE DU DESPOTE ET DE SES ALLIES CRIMINELS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 23, le 15 mars 2016

  • Alain Nicolas a décidé de protester contre la remise de la Légion d'Honneur au roi bensaoud. Alain Nicolas, ancien conservateur en chef des musées de France, anthropologue et préhistorien a expliqué, dans une lettre adressée à normal 1er, vouloir protester contre la remise de cette même distinction au prince bensaoud. "Ayant moi même été décoré en 2002 par le président Chirac, je considère votre geste de président français comme une insulte personnelle et collective insupportable. C'est pourquoi j'ai décidé de mon retrait de cet ordre où je ne souhaite pas figurer au côté de telles personnalités qui ne partagent pas les valeurs humaines et démocratiques de la France", a écrit Alain Nicolas, rapporte Libération. L'attribution en catimini vendredi 4 mars de la Légion d'honneur par le président au prince Mohammed ben Nayef s'est faite à la demande de ce dernier, "à un moment où il souhaite renforcer sa stature internationale", selon la presse française. La remise de la Légion d'honneur au prince wahabite , également ministre de l'Intérieur, s'est déroulée le 4 mars à l'Elysée mais n'a ete rendue publique que dimanche. Entre-temps, l'agence de presse saoudie SPA avait rendu compte de la visite du prince , signalant qu'elle avait été l'occasion de cette décoration. Cette décoration a suscité de nombreuses critiques en raison du bilan bensaoud en matière des droits de l'Homme, en réprimant les opposants saoudis et en menant une guerre meurtrière contre le Yémen.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 58, le 15 mars 2016

  • Il est difficile d'admettre que le coup de Poutine à été un coup de maître. Tout le groupe de décideurs du complot anti heros Bashar a compris la leçon . Les engagements de ne plus permettre aux bactéries de passer par la turquie de erdo et l'arrêt du financement des bactéries à été signé par les comploteurs. Si la guerre devait reprendre les conséquences auraient été terribles pour tout ce petit monde par la punition des usurpateurs themselves . Suivez bien ce qui va suivre ça ne va plus rigoler du tout.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 48, le 15 mars 2016

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