« La clause de solidarité avec la République libanaise » au menu de la réunion des ministres arabes des AE

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, se rend aujourd'hui au Caire à la tête d'une délégation de son ministère pour représenter le Liban à la session ordinaire du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères. Le Premier ministre, Tammam Salam, donne à cette réunion une importance particulière à travers le mandat que lui a donné le Conseil des ministres pour prendre contact avec l'Arabie saoudite et les pays du Conseil de coopération du Golfe afin de paver la voie à la conférence du Caire. Rappelons que les relations du Liban avec les pays du CCG s'étaient envenimées à la suite de la position qu'avait adoptée M. Bassil lors de la réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire, le 11 février dernier, au sujet de la condamnation de l'attaque de l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran et du consulat général saoudien à Machhad.

En prévision d'un projet de résolution que devaient adopter aujourd'hui l'Arabie saoudite et le CCG, considérant le Hezbollah comme une organisation terroriste (voir par ailleurs), M. Salam a appelé les ambassadeurs de ces pays à coordonner leur position avec la position libanaise pour ne pas embarrasser le ministre des Affaires étrangères et l'obliger à prendre une décision qui aurait un impact négatif sur les relations déjà tendues du Liban avec ces pays. Des sources diplomatiques ont indiqué à L'Orient-Le Jour qu'aucune discussion de hauts fonctionnaires de la Ligue des pays arabes n'a porté sur le Hezbollah ou sur tout projet de résolution le classant « terroriste ».
Selon les mêmes sources, la clause traditionnelle de « solidarité avec la République libanaise » (contre les agressions israéliennes) sera évoquée lors de cette session et de celle de septembre. Elle a été ajoutée aux autres documents en accord avec le Premier ministre Tammam Salam, comme pour souligner la formule libanaise unique.

Le CCG a également adopté la décision de maintenir Beyrouth comme centre des études juridiques, conformément à la décision des ministres arabes de la Justice. L'ambassadeur saoudien, qui est lui-même représentant de l'Arabie saoudite auprès de la Ligue arabe, n'a pas commenté la teneur de la clause de solidarité, se contentant d'indiquer aux participants à la réunion qu'il soumettra le document au ministère saoudien des Affaires étrangères.
Le représentant de l'Égypte auprès de la Ligue s'est quant à lui demandé « pourquoi, en ce qui concerne le traitement du dossier des réfugiés syriens, le Liban veut-il s'isoler des autres pays arabes et des mesures prises au niveau international ? ».
Les sources diplomatiques ont quant à elles indiqué que la clause de solidarité vient affirmer le droit de retour, le refus de l'implantation des Palestiniens et l'exhortation des pays européens et arabes amis à tenir leurs engagements financiers envers les réfugiés syriens. Elle implique en outre la condamnation des cellules terroristes du groupe État islamique et du Front al-Nosra, ainsi que l'appel à libérer les soldats de l'armée libanaise enlevés par l'EI, la sollicitation d'un renforcement de l'armée et son soutien contre le terrorisme et l'affirmation de l'appartenance du Liban à son milieu arabe.

À noter que la session débutera aujourd'hui par l'élection de l'Égyptien Ahmad Abou el-Ghayt au poste de secrétaire général pour un mandat de 10 ans, en remplacement de Nabil Arabi.

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