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Santé - Audition

Le bruit nuit à la santé, et aux oreilles en particulier

Les lésions s'installent de manière insidieuse et sont irréversibles.

Échec scolaire, difficultés de socialisation, carrière professionnelle contrariée, voire risque accru de démence : la perte auditive est un fléau à tous les âges, souligne l'association JNA dont la campagne de prévention 2016 cible les bruits du quotidien qui dégradent la santé des oreilles.
Que ce soit dans la rue, dans les transports en commun, au restaurant, au bureau ou à domicile, « nous sommes soumis à une pression sonore permanente », constate le professeur Jean-Luc Puel, directeur de recherche de l'Inserm, en France. Selon un sondage effectué par Ifop et publié à l'occasion de la dix-neuvième Journée nationale française de l'audition, célébrée le 10 mars, une personne sur deux se sent agressée par le bruit au travail ou dans les transports, et neuf sur dix estiment que le bruit a des effets directs sur la santé.
Le bruit est aujourd'hui perçu comme une nuisance, une « pollution sonore », parce que les pauses silencieuses sont devenues rares, voire inexistantes. « La grande différence est qu'autrefois le bruit ne rentrait pas dans la sphère privée », observe Sébastien Leroy, de JNA.
Il n'est pas rare à présent que des jeunes vivent jour et nuit avec un casque sur la tête pour écouter de la musique, regarder des vidéos ou masquer le bruit des autres. Or cette exposition permanente affecte non seulement l'ouïe mais encore la santé en général, insiste de son côté Pascal Fœillet, médecin ORL. « Le bruit a une action directe sur la zone la plus sensible : la partie auditive de l'oreille interne », souligne-t-il, rappelant que les effets sont liés à l'intensité et la durée de l'exposition.
À partir de 85/87 décibels et une exposition variant de huit heures à quelques minutes selon l'intensité du bruit, « le système auditif souffre, et, à long terme, des troubles auditifs ou des acouphènes vont s'installer ».

Lésion irréversible
À titre d'exemple, dans une rue animée ou à fort trafic, le bruit est de l'ordre de 75 à 90 dB. Les sports mécaniques génèrent, eux, un bruit allant de 90 à 110 dB.
Le Dr Fœillet note que la « lésion s'installe de manière très insidieuse, sans forcément être perçue immédiatement ». Et elle est irréversible.
Dans les discothèques où le bruit peut atteindre les 110 décibels et plus, « des dégâts considérables peuvent intervenir en quelques minutes », affirme pour sa part Martine Ohresser, médecin ORL.
Le bruit a en outre des effets plus généraux sur la santé en agissant sur le système émotionnel. Des études ont ainsi montré que des personnes exposées au bruit quotidien, comme celles habitant à proximité d'un aéroport, présentaient plus fréquemment des maladies cardio-vasculaires, des pressions artérielles plus élevées ou des troubles psychiques, comme l'anxiété, voire la dépression. Elles souffrent aussi davantage de troubles du sommeil.
Dans les bureaux en « open space », le bruit généré par les conversations, les sonneries des téléphones, entraîne plus de fatigue, les salariés étant contraints d'être « hyperconcentrés » pour rester efficaces.
À l'école, le bruit se traduit par un déficit d'attention.
L'année dernière, l'Organisation mondiale de la santé avait averti que plus d'un milliard de jeunes dans le monde étaient menacés par des troubles auditifs parce qu'ils écoutent de la musique trop forte.

Delphine TOUITOU/AFP

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