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Culture - Journée Internationale de la Femme - Cimaises

Être (ou ne pas être) dans le monde arabe

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » (Gandhi). C'est une femme, devenue récemment maman, qui a pris, depuis deux ans, les rênes du festival de danse contemporaine Bipod. Mia Habis veut secouer le Liban de sa léthargie en l'invitant à entrer dans la danse... Ce sont également quatre artistes iraniennes qui posent un regard scrutateur sur la condition de leurs concitoyennes dans le monde arabe. Édifiant.

« Le rhinocéros, vu par les grands yeux noirs », une œuvre de Layla Fathizadeh.

Elles sont quatre femmes à exposer leurs toiles à la galerie ArtLab. Quatre à faire partie d'un ensemble d'artistes, plus large encore, et baptisé à bon escient Matrix. Outre le fait de traiter du statut de la femme au Moyen-Orient et en Iran, et outre la manière dont le sujet est abordé, on peut noter quelques autres points d'intersection où leurs lignes picturales se croisent.

T'as de beaux yeux tu sais ?
Il y a ce regard, ce regard particulier à la femme arabe. Un regard triste, scrutateur, fixe qui se profile sur les toiles de trois d'entre elles. Des yeux « autorisés » par ces sociétés patriarcales qui se sont permis de censurer tous les autres atouts féminins et qui, à la fois, reflètent l'âme de la femme, interrogent, voire dénudent l'observateur. Samira Alborzkouh a choisi de peindre l'actrice iranienne Golshifteh Farahani. Celle-ci, emblème de la liberté de la femme, avait, en 2012, dans une vidéo de présentation des révélations aux César, dévoilé un sein, puis, en 2015, fait la une de Egoïste pour Paolo Roversi, entièrement nue. Son corps est devenue ainsi le manifeste de sa nouvelle vie, affranchie loin de Téhéran où elle est née, mais aussi d'une génération ivre de liberté.

Taureau ou rhino ?
La tauromachie est sans aucun doute l'emblème parfait de l'homme macho, violent, prêt à soumettre sa victime (la femme) aux sévices les plus douloureux. Pour aborder ce sujet d'une manière symbolique, à la manière des symbolistes classiques, Layla Fathizadeh a choisi comme image non le taureau, mais le rhinocéros. Un animal plus vieux, plus lourd et à la carapace plus solide. Ce rhino a aussi un regard qui ressort sur la toile, étrangement non frontal. Serait-ce le poids de la culpabilité et de la honte que l'homme porte en lui ?

Matrix : bulle ou monde ?
Entrer dans sa matrix, signifie « entrer dans sa bulle » mais cela veut également désigner un monde à part. Les huiles et acryliques de grand format, de Hoda Najafi, de Yalda Khajehzadeh, de Samira Alborzkouh et de Layla Fathizadeh reflètent bien un monde entre deux, non refermé sur soi, mais ouvert sur un univers de modernité. Femmes voilées ou corps féminins dont le visage ou la silhouette sont faits de fleurs et d'oiseaux à la manière des miniaturistes perses, ces artistes femmes revendiquent certes une modernité contemporaine mais aussi des traditions qu'elles vénèrent avec beaucoup d'authenticité et dont elles sont fières d'être les passeuses.

 

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Elles sont quatre femmes à exposer leurs toiles à la galerie ArtLab. Quatre à faire partie d'un ensemble d'artistes, plus large encore, et baptisé à bon escient Matrix. Outre le fait de traiter du statut de la femme au Moyen-Orient et en Iran, et outre la manière dont le sujet est abordé, on peut noter quelques autres points d'intersection où leurs lignes picturales se croisent.
T'as de...

commentaires (2)

CHEZ LES DEUX FANATISMES EGAUX DES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE... ETRE OU NE PAS ETRE = C,EST N,ETRE PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 31, le 08 mars 2016

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Commentaires (2)

  • CHEZ LES DEUX FANATISMES EGAUX DES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE... ETRE OU NE PAS ETRE = C,EST N,ETRE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 31, le 08 mars 2016

  • En tout cas si on sent qu'on y est en ce moment dans le monde arabe , il faudra en sortir de toute urgence . Et si on y est pas , ignorez le 1er paragraphe .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 29, le 08 mars 2016

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